La pièce maîtresse d'Ōkami n'en reste pas moins sa composition musicale qu'on aurait bien du mal à définir sans le renfort d'adjectifs et de superlatifs, tant le travail réalisé est d'une pureté indescriptible. Combinant musique moderne et instruments traditionnels asiatiques, les pistes oscillent volontiers entre l'épique et l'évocation du kabuki. La référence au folklore musical s'apprécie d'ailleurs autant avec l'ouïe qu'avec la vue, puisqu'au son des biwas s'ajoute leur représentation physique très symbolique. Personne n'aura en effet manqué de remarquer que les premiers démons rencontrés dans Ōkami portent ces instruments typiques à cordes pincées, parfois remplacés par une flûte ou un tambour. Trois instruments dominants de la musique traditionnelle japonaise et qui rythment l'ensemble des pistes, pour le plus grand plaisir des oreilles. Parfois très brefs, certains thèmes semblent même empruntés directement au théâtre pour interpeller le joueur en posant une ambiance tantôt sombre, tantôt surprenante.
L'objet en lui-même est d'une beauté sans nom. Répartie sur cinq disques, la bande originale compte pas moins de 218 pistes pour plus de cinq heures d'écoute ! Dans un souci d'exhaustivité, elle va même jusqu'à proposer l'écran titre et son « Ōkami ! » repris en écho, ainsi que certains morceaux spécialement créés pour des vidéos de promotion. Les disques, richement décorés, sont à l'image du livret et du coffret lui-même, que l'on ne déplie pas sans un certain émoi. De nombreux artworks illustrent chacune de ses différentes parties, alliant au plaisir des oreilles celui des yeux pour susciter un maximum d'émotion.
On se prend alors à laisser se dérouler le parchemin d'introduction, à errer dans les plaines de Shinshuu pour avoir la chance d'entendre son thème s'emballer, ou encore à appeler Shachimaru pour une promenade en mer. Dans Ōkami, les musiques offrent une alternative d'évasion au joueur qui ne se serait pas encore complètement égaré dans la beauté de ses paysages.