Nul ne peut contester que les boss sont désormais incontournables dans les jeux vidéo. Le concept était une évolution évidente du genre, tout comme le grand méchant d'un film ou d'un livre. Ils sont donc l'un des éléments les plus précieux de la mise en scène et de la trame scénaristique. Bien sûr, ils n'ont pas perdu leur utilité première qui consiste toujours à s'opposer à la progression du joueur en lui offrant de l'adversité. Parfois difficiles, parfois nombreux, d'autres fois faibles ou prévisibles, les boss peuvent prendre mille et une apparences et apporter tout autant de gameplays différents, leur profusion ne nuisant pas forcément à la qualité du soft. Shadow Of The Colossus, considéré par beaucoup comme l'un des plus grands chefs-d'œuvre du jeu vidéo, ou la célèbre série des Monster Hunter, ne sont d'ailleurs constitué que de combats contre ce qui dans tout autre jeu serait appelé un boss.
Toutefois, l'histoire a su nous montrer à plusieurs reprises que placer des boss à tout va n'est pas nécessairement gage d'un bon jeu. La prolifération de ce type de combats peut nuire au rythme de l'histoire. Même de très bons jeux comme Final Fantasy VII ont été critiqués pour leurs boss trop nombreux. Il est évident que leurs apparitions doivent être justifiées pour que le joueur ne se sente pas pris pour un pigeon, dans un jeu dont la durée de vie ne serait qu'artificiellement augmentée. Dans certains jeux récents et très réalistes, comme les jeux de guerre, le concept de boss a maintenant pratiquement disparu. L'exemple de la conférence Sony lors de l'E3 2006, où le producteur de Genji : Days Of The Blade Bill Ranch annonce pendant la présentation du jeu que les scènes de combat sont inspirées de faits réels juste avant que n'apparaisse à l'écran un crabe titanesque, causant l'hilarité de beaucoup de joueurs sur le net, montre bien que les boss ne sont pas toujours les bienvenus.
Malgré cela, n'ayez aucune crainte. Certains types de jeux ne pourront ô grand jamais se passer de boss. Les RPG ou les jeux de plates-formes/action par exemple, continueront de nous approvisionner en boss terrifiants, indestructibles de prime abord, qu'ils soient liés au scénario ou non. Les plus hardcore gamers pourront donc toujours passer des heures et des heures à affronter les plus difficiles, pour décrocher le Saint Graal vidéoludique afin de se pavaner fièrement devant leurs amis. Les boss ont encore de beaux jours devant eux.