Anagund : Si je devais compter tous les boss qui ont hanté ma prime jeunesse, il me faudrait deux vies. A une époque où les jeux d'action faisaient la loi, c'est-à-dire dans les années 80, nous avons été pourvus de très beaux spécimens, souvent très clichés, mais diablement impressionnants pour mes petits yeux de gamin naïf. C'est à l'époque où on s'échangeait les cassettes d'Amstrad CPC 464 dans la cours d'école que j'ai eu le plaisir d'acquérir Gryzor, qui porte aussi le nom de Contra au Japon. Le premier boss du jeu était une grosse machine qui envoyait des salves de tirs à tout va. La difficulté du jeu, cumulée à mon jeune âge et à mon inexpérience, m'a permis de goûter à ma première série de Game Over face à un ennemi que je croyais à l'époque invincible. J'ai eu le même sentiment face aux "portes rouges" de Commando, même s'il est dur de parler de boss dans ce cas précis. Mais heureusement pour moi, j'étais tenace (ou tétu…).
Au cours des années qui suivirent ponctuées par de nombreuses crampes dans les pouces, j'ai pu m'aguerrir et passer ses épreuves insurmontables avant que de nouveaux jeux m'offrent d'autres antagonistes qui resteront à tout jamais gravés dans ma mémoire. Je me rappelle avoir hurlé de joie la première fois que j'ai défait, avec un ami, le dernier boss de Double Dragon 2 sur NES. Je me souviens aussi avoir lutté très longtemps avant de me débarrasser de ce satané dragon qui me poursuivait dans le Dr Wily Stage 1 de Mega Man 2. En règle générale, on a tous été marqués par les boss qui nous ont fait trimer un maximum, surtout lorsque l'on était jeune et donc facilement impressionnable. La mise en scène des boss se faisant de plus en plus évoluée, des jeux comme Super Probotector ou Super Metroid ont fini de me scotcher la rétine avec leurs boss très bien amenés. Vinrent aussi en 1992/1993 mes premiers RPG, Soul Blazer et Final Fantasy V, tous les deux en japonais. Comme je ne comprenais rien à la langue, j'étais toujours surpris par l'apparition d'un boss et donc souvent très mal préparé. J'ai tout de même compris à cette époque l'importance de la musique dans un tel contexte. De nombreuses musiques de boss auront bercé (de façon assez énergique…) ma jeunesse, et j'ai encore certains classiques dans mon lecteur MP3, comme Dark Lich de Secret Of Mana, ou The Clash of Light and Shadow d'Illusion of Time. Par la suite, en grandissant, les boss m'ont moins marqué qu'ils ne le faisaient à l'époque. Seuls les Final Fantasy et les Metal Gear Solid m'ont donné des frissons à ce niveau-là. A ce sujet, Metal Gear Solid 3 est tout de même largement au-dessus du lot, avec des boss charismatiques, que l'on combat sous une tension palpable. Mon vrai dernier choc sera Shadow Of The Colossus, mais si je recommence à parler de ce jeu, ce dossier n'en finira jamais !
Captain Obvious : Mon expérience des boss de jeux vidéo est surtout marquée par les FPS, genre dans lequel ils prolifèrent et offrent souvent des affrontements mémorables. Je pense bien sûr au Cyberdemon de Doom, ou au Gonarch de Half-Life. Et comment oublier le combat contre le Cycloid Emperor dans [id:55358], et l'hilarante scène qui s'ensuit ? Dans le genre comique, le duel avec Inge Wagner de [id:57985] vaut aussi son pesant de cacahuètes.
Mes boss préférés restent toutefois les plus grands par la taille. C'est toujours impressionnant de voir arriver une bestiole de 100 mètres de haut, comme Ugh Zan III à la fin du premier Serious Sam. Ce combat reste d'ailleurs un des plus difficiles qu'il m'ait été donné de mener. Un autre géant recueille aussi mes faveurs : Necrogiant, le premier boss de Painkiller. L'apparition de sa silhouette démesurée à travers la brume du cimetière me donne des frissons rien qu'en y repensant...
Dharn : Sans prétention aucune, les boss des RPG sont généralement pour moi une simple formalité. L'explication est toute simple : je suis un véritable accro du leveling ! J'en fais partout et tout le temps. En plus d'augmenter mon niveau et mes statistiques, j'améliore également mes armes au maximum, je recrute les meilleurs personnages, etc. Ainsi, lorsque je croise un boss, je suis généralement tellement plus fort que lui qu'il ne reste pas en vie plus de cinq minutes. Que ce soit Sarevok dans Baldur's Gate, Mankar Camoran dans Oblivion, Genesis dans Final Fantasy VII : Crisis Core, nul ne peut résister à l'entraînement que j'ai fait subir à mes héros. Là où j'avoue avoir bien plus de mal, c'est dans les jeux de baston.
J'ai encore des souvenir très douloureux de Goro et Motaro dans les Mortal Kombat ou de ALPHA-152 dans Dead or Alive 4. J'ai également des problèmes pour survivre aux boss particulièrement difficiles de la plupart des shooters. A ce titre, l'un des plus coriace que je connaisse est l'Orcus de Total Carnage. Et pour cause ! Il faut littéralement le réduire en bouillie avant qu'il ne daigne enfin rendre son dernier soupir au terme d'un combat harassant. En matière de combats longs et difficiles, j'ai toutefois une préférence : la série Monster Hunter. Chaque créature que l'on y rencontre a ses propres habitudes, ses propres attaques, ses propres réactions. La moindre mission nécessite une longue préparation et une traque digne des meilleurs chasseurs. Faire mordre la poussière à son premier Rathalos au bout d'une vingtaine d'heures de jeu procure une joie indescriptible et pourtant, cet exploit ne fait à peine que préfigurer la stratégie, la patience, et la précision qu'il faudra mettre en oeuvre pour abattre les créatures de 10 à 30 mètres d'envergure que l'on chassera par la suite. Oui, dans le domaine des boss, Monster Hunter figure incontestablement dans mon top 3 aux côtés de Shadow of the Colossus et Final Fantasy VII.