Compte tenu des spécificités de la PSPgo, on peut légitimement se demander si cette console clairement plus proche d'un iPod Touch que d'une portable traditionnelle saura s'imposer sur le marché. Il faut dire qu'en supprimant contre toute attente le lecteur UMD qui aurait permis à la PSPgo de profiter de la gamme de jeux PSP, Sony a fait un pari doublement osé. D'une part, les habitués de la marque risquent fort de bouder une console incapable de lire leurs anciens jeux et d'autre part, les revendeurs risquent de voir d'un très mauvais oeil l'arrivée d'un engin qui ne leur rapportera pas un sou. En effet, ces derniers font leur marge non pas sur les ventes de hardwares mais bien sur la commercialisation des jeux qui leur sont associés. Or, tous les achats de jeux sur la PSPgo passent par le seul Playstation Store. En Hollande, la grande chaîne de jeux vidéo Nedgame a donc d'ores et déjà fait savoir qu'elle boycotterait la PSPgo et d'autres enseignes pourraient bien imiter sa décision dans les jours à venir.
En dépit de son design très policé, de son écran de bonne facture, et de ses 16 Go de mémoire flash, d'aucuns se sont également émus du prix élevé de la PSPgo dès son annonce officielle. Ainsi Michael Pachter, un analyste de Wedbush Morgan Securities, juge que les 249 dollars (NDRL : 249 euros en Europe) fixés par Sony sont clairement excessifs :
249 dollars, c'est trop, point. La PSP 3000 à 169 dollars est un appareil rentable et le lecteur d'UMD coûte plus cher que les 16 Go de mémoire flash. Donc ce nouvel appareil ne leur coûte pas aussi cher qu'une PSP-3000 et pourtant ils augmentent le prix de 80 dollars ?.
Et de conclure sur cette phrase assassine : "Ils font les poches des consommateurs, ils se font bien plus d'argent sur la PSP Go que sur la PSP-3000". Sans monter au créneau avec autant d'élan que Mr Pachter, on est en droit de se poser quelques questions sur la politique commerciale de Sony. Après une PS3 à 600 euros à sa sortie, une PSP à 249 euros nous amène à penser que le célèbre constructeur est peut-être un peu déconnecté des réalités d'un marché qui subit encore à ce jour les effets de la crise mondiale. Les joueurs accepteront-ils de mettre les mains à la poche pour acheter au prix fort un condensé de technologie chic et hype tranchant résolument avec les autre modèles de PSP pour se rapprocher des lecteurs numériques polyvalents ? Rien n'est moins sûr quand on sait que les petits soucis d'ergonomie de cette console, par ailleurs dépourvue d'écran tactile, lui permettent difficilement de rivaliser avec ses consœurs ou tout simplement avec la DS de Nintendo en termes de jouabilité.
Reste que sa connectivité (Intenet, USB, BLuetooth...) est exemplaire et qu'au niveau de ses fonctionnalités multimédias, la PSPgo surclasse nettement toutes les consoles portables actuelles. La navigation au sein du Playstation Network est vraiment agréable. Le Playstation Store permet de se procurer aisément les jeux que l'on souhaite tout en restant chez soi. L'application Media Go grâce à laquelle on peut télécharger, lire et transférer tout type de contenu (jeux, vidéos, musiques...) de son PC vers sa PSPgo est très bien conçue et d'un emploi facile. Bref, pour qui est à la recherche d'une plate-forme multimédia performante, la petite dernière de Sony est sans aucun doute une véritable aubaine. De plus, elle s'inscrit dans un large mouvement de dématérialisation des jeux qui ne devrait que croître dans les années à venir. En tant que pionnière dans ce domaine, elle pourrait séduire un nouveau public de joueurs susceptible d'adopter des habitudes de consommation différentes. A moins bien sûr qu'elle ne fasse les frais de son audace...