L'arrivée des consoles dites 32-bits au milieu des années 90 changea considérablement la donne pour nos tympans. L'arrivée de la Saturn et de la Playstation, deux consoles utilisant le format CD, fut une aubaine pour la qualité sonore des jeux. Plus question de programmer les sons dans le jeu pour en faire de la musique, les compositeurs pouvaient enfin créer avec de vrais instruments, et enregistrer le tout sur une piste lue pendant la partie. Certes, quelques essais avaient été effectués sur les 16-bits, mais le format cartouche rendait le résultat souvent désastreux. D'un coup, la qualité sonore des musiques dans un jeu vidéo égalait celle de la musique en générale. Sur Playstation, le CD de Ridge Racer (jeu qui faisait partie du line up de la console) pouvait être écouté sur une chaîne hi-fi. Ce fut le cas de beaucoup d'autres jeux sur la console de Sony.
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Cependant, le format CD ne fait pas tout, il faut encore que les compositeurs tiennent la route. Heureusement, ces derniers n'attendaient que ça pour faire parler leur talent, et des jeux comme Castlevania : Symphony of the Night, ou la série des Final Fantasy vont à nouveau le prouver, tout comme Grandia (initialement sorti sur Saturn). La grande capacité de mémoire des CD permet d'y mettre beaucoup plus de titres qu'auparavant, apportant donc une plus grande diversité musicale. De plus, le fait d'utiliser de vrais instruments permet aux musiciens d'utiliser pleinement leur style habituel, personnalisant ainsi mieux l'univers global des jeux. Du coup, il devient plus évident, rien qu'à l'oreille, de faire la différence par exemple entre la musique créée pour un jeu de plates-formes et celle d'un jeu d'action. Une des plus belles preuves fut Metal Gear Solid, dont les compositions semblent tirées des meilleurs films d'espionnage.
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Extrait vidéo : Grandia (Saturn-PSOne) |
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Extrait audio : Metal Gear Solid (PSOne) |
De son côté, la Nintendo 64, qui utilisait encore des cartouches pour ses jeux, était fatalement limitée en terme de capacité de mémoire. La qualité ne pouvait que s'en ressentir. Mais Nintendo pouvait encore compter sur son compositeur Koji Kondo pour continuer sur sa série de chefs-d'œuvre. Ainsi, The Legend Of Zelda : Ocarina Of Time fut sublimé par une composition musicale hors du commun, même si beaucoup des thèmes sont souvent plus courts que ceux des jeux sortis sur les autres consoles de la même époque. L'expérience et le talent de Koji Kondo égalaient la technologie.
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Extrait vidéo : The Legend Of Zelda : Ocarina Of Time (N64) |
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Extrait vidéo : Super Mario 64 (N64) |
Les possesseurs de Saturn ont eu droit, eux aussi, à quelques perles musicales. On se souviendra notamment des thèmes de Shining Force III et de Shining the Holy Ark composés par Motoi Sakuraba, un compositeur talentueux sur lequel on reviendra un peu plus loin dans ce dossier. On pourrait citer aussi les musiques de la série Panzer Dragoon ou encore celles de Nights : Into Dreams dont le thème chanté était proposé en deux versions selon que l'on parvenait à obtenir ou non le meilleur score possible.
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Extrait audio : Panzer Dragoon Saga (Saturn) |
Extrait audio : Nights : Into Dreams... (Saturn) |
Terminons cette partie en évoquant le soft qui comporte sans doute les musiques les plus mémorables de la Dreamcast, à savoir Shenmue et sa suite. Une bande originale que l'on doit à plusieurs compositeurs parmi lesquels on ne sera pas surpris de retrouver Yuzo Koshiro, déjà cité pour son travail sur des jeux comme Streets of Rage, Shinobi, Ys ou ActRaiser. Les mélomanes se souviendront sans doute également pour longtemps des musiques de Skies of Arcadia composées par Yutaka Minobe et Tatsuyuki Maeda. Dans un tout autre style, la Dreamcast s'est aussi fait remarquer pour les musiques de Crazy Taxi et Jet Set Radio.
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Extrait audio : Shenmue (DC) |