En nette rupture avec les deux précédents films, Resident Evil : Extinction est sans doute le long-métrage le plus intéressant de la trilogie, du moins du point de vue de l'humour, loin d'être intentionnel. Réalisé par papy Mulcahy (qui depuis Razorback et Highlander nous a bien fait marrer avec son mollasson Resurrection), le long-métrage se situe dans un univers post-apocalyptique. Ayant des faux airs de Mad Max, on y suit toujours les tribulations d'Alice, échappée du laboratoire d'Umbrella à la fin du précédent volet. Elle ne tarde pas à retrouver quelques survivants, en l'occurrence Carlors Oliveira et Claire Redfield, qui ont formé un petit groupe, forcé d'écumer les routes afin d'échapper aux zombies qui peuplent désormais 90% de la surface terrestre... Quand je vous disais qu'on était loin de l'ambiance de la série.
Si d'un strict point de vue de la réalisation et du rythme, Mulcahy s'en sort honorablement en saupoudrant son film, à intervalles réguliers, de scènes d'action, le reste ne suit pas vraiment. Truffé de séquences plus illogiques les unes que les autres (l'attaque du convoi par des hordes de corbeaux ou le container "summonant" des zombies restant tout de même de grands moments de n'importe-quoi), plombé par des personnages caricaturaux, le tout verse trop facilement dans le B-movie. Le réalisateur a beau emprunter quelques séquences à la trilogie de Romero (la plus significative étant le mort-vivant doué d'intelligence renvoyant au Bud du Jour des morts-vivants), on a bien du mal à croire une seule nano-seconde à l'histoire d'Alice ressemblant de plus en plus à une héroïne dotée de super-pouvoirs qu'à une combattante à la Sarah Connor.
Néanmoins, tout n'est pas à jeter dans Resident Evil : Extinction. Il serait d'ailleurs hypocrite d'affirmer qu'on s'y ennuie puisque outre la présence inutile de Wesker (ici réduit à un simple décisionnaire), certains passages réussissent à tenir éveillé le spectateur. A ce titre, le moment où Alice investit la base d'Umbrella est bien amené, l'ambiance d'actioner cédant parfois sa place au film de trouille, lorsque la jeune femme déambule dans de sombres couloirs où rôde un Tyran plutôt réussi. Néanmoins, la fin de cette scène est symptomatique d'une volonté visant à faire de cette saga une trilogie placée sous le signe de l'action plutôt que de la peur. On pourra donc s'étonner d'un affrontement Alice/Tyran ayant parfois des faux airs d'Akira. Au-delà de ces incohérences et d'une ambiance à mille lieues du premier épisode, Resident Evil : Extinction se laisse apprécier pour ce qu'il est : un petit film pop-corn plutôt généreux et à la réalisation tout à fait convenable. De quoi attendre le quatrième volet, ne serait-ce que pour voir l'orientation choisie par les producteurs.