Supports concernés : GameCube / Wii

Représentant à mon humble avis tout ce que doit être un bon remake, Resident Evil Rebirth étonne encore aujourd'hui. On aura beau taxer Capcom de profiteur, de vautour, impossible de ne pas les bénir pour nous avoir sorti une telle version de leur chef-d'oeuvre. D'ailleurs, il faudra attendre la version PS2 de Resident Evil 4 pour avoir droit à une telle adaptation d'un jeu déjà existant sur une autre machine. Dans le cas de Rebirth, c'est bien simple : tout est quasiment parfait. Graphiquement fabuleux, l'élément visuel est soutenu par un fantastique travail sonore. Bruitages, musiques sachant se rendre discrètes mais participant à l'ambiance, c'est une véritable maestria auditive à laquelle nous avons droit.

Mais ce n'est pas tout car en parallèle du travail artistique irréprochable, l'aventure profite de nouveaux cadrages et d'une partie complètement inédite nous faisant découvrir le destin tragique de Lisa Trevor, fille de l'architecte du manoir Spencer et soumise à des expériences biologiques par Umbrella. Ainsi, bien que l'histoire soit similaire à l'originale, vous aurez à arpenter une forêt bordant le manoir et conduisant à une sinistre bicoque, résidence de l'étrange pensionnaire mentionnée plus avant. En parlant de Lisa, signalons aussi que vous la retrouverez à la toute fin du jeu pour un affrontement haut perché. Ce combat demeure un des plus tristes de la saga dans le sens où la jeune femme reste avant toute chose une victime comme les milliers d'habitants zombifiés de Raccoon.

Au rayon des nouveautés, les ennemis apparaissent désormais à des endroits différents afin que le fan hardcore, qui aurait retourné l'épisode original dans tous les sens, ne puisse pas jouer les yeux fermés. Heureusement, Capcom a pensé à un nouvel élément de gameplay permettant au joueur de se sortir prestement d'une étreinte mortelle grâce à des poignards, un tazer ou même une grenade à enfourner dans la bouche du malotru. Il suffira simplement de s'en équiper puis d'appuyer sur une touche spécifique afin que Jill ou Chris plante le coutelas dans la tête du mort-vivant ou lui administre une petite décharge électrique.

On note aussi que la jouabilité a profité des améliorations des autres épisodes ceci se caractérisant par quelques ajouts anecdotiques (le fait de passer par-dessus un objet et d'en descendre) ou salvateurs (le retournement à 180°). En sus, la carte est désormais beaucoup plus pratique puisque vous pouvez savoir d'un simple coup d'oeil, grâce à un code couleur, quelles pièces restent à visiter afin de dénicher des objets. Poursuivons sur les nombreuses améliorations avec les Crimson Heads. Kezako ? Eh bien, il s'agit de zombies normaux mais qui deviendront bien plus rapides et puissants si vous ne brûlez pas leurs corps une fois éliminés. Vous devrez alors utiliser un briquet (que vous pourrez remplir grâce à des jerricans d'essence) pour vous débarrasser définitivement de cette engeance. A ne pas oublier surtout que les ennemis peuvent maintenant vous courser en vous suivant dans les escaliers, chose qui leur était impossible auparavant. Heureusement, vous pourrez profiter de parterres d'herbes afin de vous soigner sans pour autant encombrer votre inventaire de multiples sprays. Moins astucieuse, l'idée des poignées de portes se détériorant pourra en énerver plus d'un. En effet, lorsque vous aurez ouvert certaines portes, les poignées casseront, ceci vous obligeant alors à d'énormes détours pour atteindre certains endroits. Plutôt idiot et nous faisant perdre beaucoup de temps au final.

Malgré ces quelques imperfections, cet épisode est à l'heure actuelle un des meilleurs opus de la saga. Proposant moult innovations, un bestiaire dont le design a été complètement revu, un doublage entièrement refait, des dialogues mieux écrits, des musiques remixées, des énigmes plus intéressantes, une aventure plus longue, Rebirth se veut l'archétype même du fantasme de pixels. Difficile d'imaginer qu'il n'ait pas eu le succès mérité au Japon, auquel cas nous aurions pu nous prendre à rêver à des remakes de Code Veronica ou de Resident Evil 3 qui auraient dès lors profité de toute cette esbroufe technique. Malheureusement, si la GameCube accueillera d'autres opus, ceux-ci ne seront que des simples fac-similés des versions antérieures. Il faudra alors attendre Resident Evil 0 pour avoir un épisode aussi beau que creux. Mais ceci est une autre histoire.