Support concerné : PS2
Sans crier au génie, Resident Evil : Dead Aim peut se targuer d'être le seul véritable bon jeu de la série des Gun Survivor. Ayant apparemment eu un budget plus conséquent que les autres volets, les développeurs ont pu créer un titre fort sympathique à bien des égards. Evoquant quelque peu le scénario d'un Cri dans l'Ocean (B movie très rigolo de l'ami Stephen Sommers), le jeu nous narre les aventures d'un nouveau personnage, à l'image du premier Survivor, répondant au nom de Bruce McGivern. Cet agent de l'équipe d'enquête Anti-Umbrella débarque sur un navire de la firme qui vient d'être détourné. Ceci aurait-il un rapport avec le vol récent de souches de virus T récemment dérobées dans les laboratoires parisiens de la société ? A vous de le découvrir.
Si l'idée d'isoler les héros est excellente, car induisant un sentiment de stress supplémentaire, on regrette quand même quelques parti pris cassant un peu l'ambiance. Ainsi, bien que le bad-guy de service, Morpheus, soit plutôt classe, on se demande ce qui a poussé les scénaristes à le transformer si rapidement en créature à la morphologie féminine, ceci faisant donc de lui le premier ennemi transsexuel de la saga! Déplorable d'autant que dans l'absolu, le Monster design est réussi. On regrette également la modélisation hasardeuse du héros et de Fongling, agent secret chinois qu'il sera permis d'incarner en cours d'aventure. En somme, le rendu des personnages est loupé et si les cinématiques en CG sont relativement nombreuses pour un spin-off, elles confirment ce manque de charisme. Heureusement, l'aventure, elle, est déjà beaucoup plus concluante.
En fait, s'il est toujours question d'éliminer zombies, Hunters et autres créatures improbables en vue subjective, les déplacements se font désormais à la troisième personne. Il faut d'ailleurs un certain temps d'adaptation pour se sentir à l'aise avec les commandes puisque le héros se déplace cette fois uniquement avec le stick gauche (sans utilisation associée de touche d'action) ou à l'aide du G-con 2 qui est une fois de plus géré par le titre. Par contre, les gunfights en vue à la première personne sont déjà beaucoup plus efficaces que dans les deux précédents Gun Survivor. Ceci est dû en grande partie aux armes plus nombreuses, à un plus grand nombre d'ennemis présents à l'écran, à quelques bestioles inédites et à un aspect graphique convaincant.
La durée de vie est dans la moyenne d'un Resident puisqu'une fois que vous en aurez fini avec le bateau, vous arriverez sur une île abritant une usine de la firme pharmaceutique. Arrivera alors la sempiternelle recherche de clés ou d'items afin de débloquer des portes ou d'activer des mécanismes et ce jusqu'au double affrontement avec Morpheus à travers deux transformations dont une défiant toutes les lois du bon goût à l'image des boss finaux de Resident Evil 0 et du toujours indétrônable Devil May Cry 3. En somme, ce Resident Evil Dead Aim est une bonne surprise qui, sans être du niveau d'un véritable Resident ou d'un Time Crisis, s'avère de très loin supérieur aux vilains petits canards qui l'ont précédé.