Supports concernés : PSone / PC / Dreamcast / GameCube
Resident Evil 3 Nemesis marque une évolution dans la saga en capitalisant encore plus sur l'action. Paradoxalement, cet épisode reste un des plus crispants grâce à une invention diabolique : le Nemesis ! Mais revenons quelques instants en arrière. Chose peu commune, l'histoire se déroule avant et après le deuxième épisode. On y suit cette fois les péripéties de Jill Valentine, héroïne du premier volet, et de Carlos Oliveira, membre de l'UCBS, groupe d'intervention d'Umbrella composé de mercenaires et d'anciens criminels. Ainsi donc, si un mois après l'incident relaté dans Resident Evil, la ville de Raccoon a repris le cours normal des choses, une série de meurtres inexpliqués va rapidement ébranler toute la bourgade. Le cauchemar reprend ses droits et cette fois la seule échappatoire possible sera la destruction pure et simple de la ville du Middle West américain.
C'est d'ailleurs un des points essentiels du scénario de Resident Evil 3 qui se solde par le largage d'une bombe sur Raccoon, geste qui sera commandité par le président des Etats-Unis himself au courant des quelques déboires biologiques de la région. De fait, RE 3 se montre bien plus ambitieux que Resident Evil 2 et ce même si on revient à une aventure tenant sur un seul CD. Néanmoins, il est toujours permis de diriger deux personnages armés jusqu'aux dents. Pour l'anecdote, vous pouvez ainsi commencer l'aventure en mode Facile avec une mitraillette et plusieurs chargeurs, un magnum, un fusil à pompe et une bonne quarantaine de balles, de multiples sprays, etc. Autant dire qu'il n'y a aucun intérêt à le faire à moins de vouloir se flinguer l'aventure qui est d'ailleurs ici menée tambour battant grâce à plusieurs petites nouveautés très intéressantes. Toutefois, il est bon de préciser qu'à l'inverse de Resident Evil 2, les deux personnages n'occupent ici pas le même temps de jeu. Carlos aura alors simplement droit à une petite séquence à l'intérieur d'un hôpital afin de dénicher un sérum à même de guérir Jill préalablement infectée lors d'un combat.
D'un strict point de vue de la jouabilité, on note la possibilité fort réjouissante d'effectuer un retournement à 180° ou des esquives en appuyant sur une touche d'action au moment où l'ennemi vous charge. Si le mouvement est plus ou moins aisé en fonction du niveau de difficulté, il rend dans tous les cas une fière chandelle aux scènes d'actions qui gagnent en dynamisme. Ceci est aussi renforcé par la gestion des vibrations de la manette DualShock 2. De plus, outre un surplus de zombies et autres bestioles à éliminer, vous devrez aussi affronter à plusieurs reprises le Nemesis, proche parent du T-103 entièrement dévoué à la destruction des S.T.A.R.S. L'idée est absolument géniale dans le sens où le monstre peut surgir à n'importe quel moment et vous surprendre, du moins lors de la première partie puisqu'on se rend compte que ses apparitions sont scriptées. En somme, il faut bien comprendre que chaque rencontre avec le Nemesis sonne un peu comme un affrontement avec le Tyran ou William Birkin. Eprouvant et parfois tétanisant, surtout lorsque vous arrivez dans un endroit, que vous entendez au loin une porte s'ouvrir, des bruits de pas très lourds et que vous voyez le monstre vous foncer dessus, prêt à salement vous amocher à l'aide d'un simple coup de poing. Et si je vous dis qu'une fois groggy, le Nemesis a la fâcheuse tendance à vous choper pour vous tuer via une petite implantation de tentacule dans la gorge, vous comprendrez aisément le niveau de stress que peuvent occasionner ces rencontres fortuites. D'autant plus vrai qu'à certaines apparitions, vous aurez quelques secondes pour prendre une décision, ceci étant généralement synonyme de combat ou de fuite en avant. Très intelligent vu que ça vous incitera à reprendre le jeu une seconde fois pour voir le titre dans sa globalité.
Pour revenir sur le gameplay, on appréciera aussi l'astuce permettant de fabriquer ses propres munitions. Pour ce faire, il suffira de trouver différents types de poudre puis de les combiner ensemble afin de créer des grenades, balles et autres projectiles. Une manière comme une autre de laisser plus de latitude au joueur en lui permettant d'utiliser l'arme qu'il préfère parmi un vaste choix comprenant un lance-mines, une gatling, le fusil d'assaut M4A1, un lance-roquettes... A signaler également des interactions avec le décor permettant entre autre de tirer sur des bidons explosifs ou des valves afin de profiter de jets de vapeur. A préconiser si vous voulez économiser vos balles. De plus, on peut maintenant changer comme on le souhaite de munitions pour le bazooka (plus besoin d'attendre d'avoir entièrement vidé son arme) et pour l'anecdote l'inventaire a été remanié. Les collectionneurs apprécieront de pouvoir vérifier d'un simple coup d'oeil quels sont les documents qui leur manquent. Enfin, certains objets inédits font leur apparition comme le kit de soins permettant de transporter plusieurs sprays en même temps. Sympa pour mieux gérer les espaces libres de sa besace.
A côté de ça, on saluera aussi cet épisode pour ses ambiances bien plus chaudes et gothiques que celles de Resident Evil 2. Si l'aventure débute à Raccoon City, vous ne tarderez pas à rejoindre une immense bâtisse, superbement rendue grâce à des décors qui gagnent encore en finesse. Cependant, ce passage est rapidement expédié afin de nous larguer dans un immense parc puis une sempiternelle base d'opérations. Malgré un petit manque d'originalité, le rythme est soutenu, ponctué par plusieurs combats contre des boss à l'image d'un ver géant ou des trois formes de Nemesis. Dans tous les cas, le graphisme gagne en détails, les animations sont plus coulantes et les effets spéciaux plus nombreux.
Aussi rapide à terminer que ses prédécesseurs, Resident Evil 3 n'échappe pas non plus à la sacro-sainte règle des bonus et autres modes de jeu supplémentaires. Vous aurez cette fois droit au mode Mercenaries vous demandant d'incarner un des trois membres de l'UCBS pour le faire rejoindre un point précis en un temps limité, chaque zombie dégommé vous donnant un petit surcroît de temps. En guise de cadeau, une vaste panoplie de costumes pour Jill (tenue disco, de Resident Evil, de "fliquette", de Regina, héroïne de Dino Crisis...) et quelques armes avec munitions illimitées pour qui termine le titre dans les plus brefs délais. Pas très original mais toujours aussi plaisant. Resident Evil Nemesis marque donc d'une belle manière la fin de la série sur PSone (si on excepte les spin-off) mais comme vous le savez, l'avenir de la saga se profile déjà sur PS2 et GameCube.