Supports concernés : PSone / N64 / PC / Dreamcast / GameCube
En 1998, Resident Evil se voit affublé d'une suite sobrement intitulée Resident Evil 2. Alors que les équipes de Capcom ont mis très peu de temps à sortir ce second volet, il s'avère bien supérieur à l'original et ce à tout point de vue. Plus vaste, plus long, plus beau, Resident Evil 2 annonce le changement dans la continuité en allant même jusqu'à troquer son ambiance gothique contre une atmosphère plus urbaine. Ce choix sera d'ailleurs relativement critiqué par les fans regrettant la froideur de cet opus.
Cette évolution s'opère tout d'abord par l'arrivée de deux nouveaux personnages. Le premier, Leon S. Kennedy, est une jeune et nouvelle recrue de la R.P.D., la police de Raccoon City. L'homme, qui vient juste d'arriver en ville, va vite se rendre compte que tout ne tourne pas rond dans la charmante bourgade. Des "drogués" déambulent dans les ruelles mal éclairées et sans aucune raison se ruent sur lui afin de l'attaquer. Tout en opérant un repli stratégique, il ne tardera pas à rencontrer le second personnage jouable qui n'est autre que Claire Redfield, à la recherche de son frère Chris qu'on pouvait incarner dans le précédent volet. Les deux compères vont alors s'allier mais par la force des choses, devront se séparer pour poursuivre leur petit bout de chemin, chacun de leur côté. Une idée comme une autre pour proposer au joueur une aventure s'étalant sur deux CDs, chacun étant lié à l'un des personnages qui disposent même de deux scenarii spécifiques. En résulte un jeu proposant plusieurs fins (à l'image du premier volet) et cheminements ayant beaucoup de points communs mais à même de doubler la durée de vie qui s'étale sur une bonne douzaine d'heures environ.
De plus, Capcom a intelligemment pensé la chose puisque les choix d'un personnage influenceront ceux de l'autre, les deux histoires étant intimement liées. Par exemple, vous pourrez choisir à un moment entre une mitraillette ou une sacoche pour transporter plus d'objets. Si vous optez pour la sacoche, le second personnage, lui, n'aura alors plus que l'arme à disposition lorsqu'il arrivera à cet endroit. Bref, ces petites connexions entre les deux parcours donnent un peu plus de sens et de vie à Resident Evil 2. Cela est d'autant plus vrai que Claire et Leon rencontreront des personnages différents à même de nous offrir un point de vue complémentaire sur les événements se déroulant à Raccoon. Ainsi, Claire croisera à un moment la route d'Annette Birkin, la femme de William Birkin qui n'est rien de moins que l'inventeur du virus G, mutation du virus T. S'ensuivra d'ailleurs une somptueuse cinématique nous dévoilant la transformation du scientifique, suite à l'injection du virus, en créature monstrueuse, dont fera les frais une escouade d'Umbrella venue récupérer le précieux échantillon. En parallèle, Leon aura la chance de côtoyer la sulfureuse Ada qu'il nous sera permis de retrouver dans Resident Evil 4 aux côtés de... Leon. Au final, l'histoire, située quelque temps après celle de Resident Evil, s'avère bien plus intéressante que celle du précédent volet en mettant en scène davantage de personnages tout en rendant l'emprise d'Umbrella beaucoup plus tentaculaire qu'il n'y paraît au premier abord.
Du point de vue de la construction, cet opus évite quelque peu le piège des allers-retours qui restent présents tout en étant mieux amenés que dans le précédent volet. De plus, pour accentuer la tension, ces diables de développeurs ont pensé à un Nemesis avant l'heure à savoir un géant au nom de code de T-103, sorte de Terminator apparaissant à intervalles réguliers afin de nous mettre des bâtons dans les roues. Heureusement les armes ne manquent pas et pour se défaire des nouvelles créatures telles que les Lickers, un alligator, un papillon géant et bien évidemment le boss final qui prend ici une forme plus animale, vous pourrez compter sur une arbalète, un lance-flammes ou bien encore une sulfateuse, un fusil électrique, un Desert Eagle, etc. Au total, pas moins de 16 armes réparties entre les deux héros. Il est également bon de rappeler qu'on peut désormais customiser certaines d'entre-elles. Par exemple, avec le kit adéquat, le flingue de base deviendra une arme à ne pas négliger grâce à une excellente cadence de tir. Le système des coffres communicants est toujours d'actualité, ceci nous permettant d'entasser tout un tas d'objets allant du briquet au ruban encreur en passant par des sprays, des munitions et bien plus encore. Dommage que malgré tous ces ajouts, la maniabilité peine à évoluer. En effet, si les personnages disposent d'animations plus souples, ils sont encore très raides et se déplacent toujours autour d'un axe à l'instar du premier volet. A contrario, on se félicitera d'avoir des temps de chargement plus courts et des textes défilant beaucoup plus rapidement, ce qui peut paraître anecdotique mais qui s'avère au final extrêmement agréable.
Enfin, cerise sur le gâteau, les bonus déblocables sont plus sympathiques. On trouve ainsi deux nouvelles aventures durant lesquelles vous aurez la possibilité d'incarner Hunk, le célèbre mercenaire d'Umbrella ou bien encore un Tofu géant (sigh !!). Dans les deux cas, il s'agira de rejoindre un endroit bien précis avant la fin du temps imparti en éliminant ou en évitant un nombre conséquent d'ennemis. Si le mercenaire débute la partie avec un fusil à pompe, un magnum, un pistolet, des munitions et deux mélanges d'herbes, le Tofu, lui, n'a qu'un pauvre petit couteau mais se déplace plus rapidement. Autant dire que terminer cette mission relève de l'exploit pur et simple. A noter également que la version PC propose un mode de jeu inédit, l'Extreme Battle. Ce challenge vous demandera de revenir dans le commissariat et d'y déposer quatre bombes afin d'éradiquer toute trace du virus. Le petit plus de ce défi est qu'il propose d'incarner quatre personnages au choix dont Chris Redfield ou bien encore Ada Wong.