Supports concernés : GameCube / Wii
Dans la droite lignée de Resident Evil Rebirth, Resident Evil 0 se présente comme le deuxième épisode inédit de la saga sur la GameCube. Beau à pleurer, faisant office de prologue à la saga, proposant plusieurs idées nouvelles, ce segment s'avère pourtant des plus médiocres. Pourquoi ? En grande partie à cause de son gameplay qui accumule les erreurs.
Tout d'abord, la première idée complètement idiote est d'avoir supprimé les malles. Résultat, on est constamment obligé de ramasser des objets, d'en laisser d'autres au sol, ceci nous forçant alors à réaliser d'innombrables allers-retours pour récupérer des sprays, des munitions, des armes, etc. Ensuite, l'autre élément inédit, le Partner System, aurait pu être intéressant mais s'avère au final plus inutile qu'autre chose. On retrouve à nouveau deux personnages jouables, autrement dit Rebecca Chambers, entraperçue dans le premier Resident, et Billy Coen, ancien membre des marines condamné à mort. Bien entendu, on découvrira plus tard que le beau gosse est innocent, manipulé qu'il a été par de hautes instances. Bref, dans Resident Evil 0, vous aurez l'occasion de passer d'un personnage à l'autre à tout moment en appuyant simplement sur une touche. Le but du jeu sera alors de s'entraider, surtout si un héros vient à se retrouver coincé à un moment donné. Pourquoi pas sauf qu'ici, le tout alourdit considérablement l'aventure même si en parallèle, il est sympathique de pouvoir shooter du zombie en duo, le second personnage pouvant même être contrôlé par nos soins via le stick C du pad GameCube. Ceci dit, la manipulation s'avère très difficile et on préférera laisser la console diriger le second personnage, surtout lors d'une scène d'action.
Pourtant, si pouvoir compter sur un camarde de jeu est parfois salvateur, Capcom a tout de même oublié une chose. En effet, bien que le titre soit toujours orienté action, le fait d'avoir affaire à un binôme réduit considérablement le stress et l'anxiété du joueur qui peut souvent se reposer sur son partenaire. Etrange donc que la firme japonaise ait repris l'idée avec Resident Evil 5, surtout lorsqu'on voit comment Dead Space a habilement réussi à mélanger séquences d'action phénoménales et ambiance morbide, stressante, indissociable du lieu où se déroule l'action et au fait qu'on se sente constamment seul. Quoi qu'il en soit, Resident Evil 0 reste un bon jeu tout en étant un Resident Evil très moyen.
Néanmoins, on pourra tout de même profiter de quelques séquences bien senties malgré l'absence totale d'originalité. Car il faut bien comprendre que cet opus transpire du début à la fin la repompe pure et dure. Si l'aventure débute dans un train, on se retrouve très vite dans un manoir à l'image de celui du premier et troisième épisode. Pire, on nous fait à nouveau le coup de l'énigme du piano, du laboratoire caché, du compte à rebours, etc. Au final, le joueur n'est jamais surpris, jamais étonné même si quelques séquences avec Wesker ou William Berkin apportent une petite plus-value au scénario se déroulant avant les événements du premier épisode.
Par contre, là où cet épisode ne supporte que peu de critiques est au niveau graphique. Somptueux, Zero se propose même d'introduire quelques nouveaux monstres comme des insectes géants, le Lurker (un croisement entre un Hunter et un Licker), l'Eliminator (autrement dit un babouin infecté), une chauve-souris et un scorpion gigantesque ou encore un nouveau modèle de Tyran. Bluffant et démontrant à quel point les artistes de Capcom sont doués. A contrario, on note simplement une "nouvelle" arme à savoir le flingue customisé de Billy. Par contre, Zero nous gratifie lui aussi de costumes inédits et d'un mode bonus à débloquer. Le principe du Leech Hunter est de récupérer dans le centre de formation une centaine de sangsues (50 par personnage), de vos résultats découlant des récompenses comme des munitions infinies pour vos armes par exemple.
En somme, cet épisode, avec sa grosse impression de déjà-vu, nous fait dire que la série doit coûte que coûte évoluer positivement pour perdurer. Et c'est là que Shinji Mikami entre à nouveau en scène avec son événementiel Resident Evil 4.