En avril 2000, sort sur Gameboy Color un épisode de la série partageant le même patronyme que l'épisode PSone. Metal Gear Solid (sous-titré Ghost Babel en dehors de l'Europe) n'est pourtant pas une adaptation du premier MGS sur la portable de Nintendo. Il s'agit bel et bien d'une aventure inédite, d'excellente qualité qui plus est. L'histoire se passe dans la république de Gindra, en centre Afrique, sept ans après les événements d'Outer Heaven. Snake et un commando de la Delta Force doivent investir la forteresse de Galuade pour contrer le GLF (Front de libération de Gindra) qui détient un Metal Gear.
Découpé en niveaux, cet épisode est bien plus accessible que les deux précédents Metal Gear sur MSX. Compte tenu des capacités de la portable de Big N, Konami a réalisé un travail étonnant. L'animation des personnages est excellente et le scénario ainsi que le gameplay ne sont pas en reste. Bien sûr, l'IA des soldats peut sembler limitée mais une fois encore pour la Gameboy Color, c'est une véritable réussite. Beaucoup moins difficile que ses aïeuls, Ghost Babel propose une aventure très agréable qui fait écho à ce qu'on trouvait et trouvera dans les autres opus. Ainsi, on remarquera que la scène de Metal Gear Solid où on doit chercher Meryl grimée en soldat génome est directement inspirée d'une séquence de Ghost Babel dans laquelle Snake doit rencontrer l'agent Jenner, elle aussi déguisée en soldat. Dans le même ordre d'idées, on pourra aussi citer, même si c'est un peu tiré par les cheveux, la scène de MGS 2 où Snake devait à l'origine échapper à une vague remplissant le cargo au début du jeu. Cette séquence qui sera finalement coupée au montage et réutilisée en tant que simple cinématique trouve son inspiration (du moins, on peut l'imaginer) dans un passage de Ghost Babel durant lequel Snake doit éviter, en montant à des échelles, des vagues arrivant sur lui à intervalles réguliers.
Ici aussi l'infiltration prévaut mais il faut tout de même comprendre que le plaisir du joueur passe avant tout. En partant de là, si vous vous faites repérer par un soldat ou une caméra de sécurité, les phases d'alerte et d'évasion seront très courtes. Pour autant, vous pouvez malgré tout ramper dans des conduits, vous cacher dans des camions, se plaquer contre un mur, etc. Faites également attention aux revêtements du sol qui sont ici aussi pris en compte. Ainsi, si vous courez sur une grille près d'un soldat, celui-ci sera alerté. Quoi qu'il en soit, les nombreux checkpoints émaillant l'aventure évitent au joueur de se retaper de longues séquences. On trouve ici aussi une chasse aux items synonyme de cartes d'accès, de masques à gaz ou de lunettes thermiques à dénicher pour pouvoir avancer. Du classique donc.
Devant faire avec les limitations imposées par la portable, les développeurs ont cependant dû revoir le système d'inventaire. Rien de bien particulier si ce n'est qu'il faudra constamment ouvrir un menu puis choisir deux items (une arme et un objet) afin de les utiliser rapidement par la suite. C'est aussi par ce procédé que vous accéderez au Codec pour bavasser avec vos supérieurs ou sauvegarder grâce à Mei Ling qui, déjà à l'époque, se voulait très friande de citations et de proverbes. En somme, Ghost Babel ne fait pas nécessairement évoluer la série mais reste un très bon épisode portable, admirablement programmé, à la construction limpide et au plaisir de jeu immédiat.