C'est en 1987 qu'apparaît Metal Gear sur MSX2 puis en 1988 sur NES (dans une version légèrement différente) du moins aux USA où ladite MSX2 n'est pas très populaire. Comme il n'était alors pas encore question de 3D, Konami avait opté pour une vue aérienne, bien pratique pour avoir une bonne vue d'ensemble des déplacements ennemis. Cet élément de la série sera d'ailleurs récurrent jusqu'à ce que Kojima entende les suppliques des fans après la sortie de MGS 3. On retrouvait aussi à l'époque ce qui allait faire plus tard le succès de la série : un scénario ambitieux, le fait de pousser le joueur à privilégier l'approche furtive, le Codec, les caméras de sécurité, le paquet de clopes ou bien encore les fameuses réactions des soldats depuis lors devenues célèbres. Le synopsis, lui, nous conte les péripéties du membre de Fox Hound, Gray Fox, envoyé en Afrique du sud pour une sombre histoire de terrorisme. En effet, un groupe de mercenaires vient de s'emparer de la forteresse d'Outer Heaven afin d'y dénicher une arme jugée révolutionnaire qui pourrait changer le cours de bien des guerres. Gray Fox, donc, a tout juste le temps de prendre contact avec sa hiérarchie pour balbutier quelques mots au sujet d'un certain Metal Gear avant de disparaître mystérieusement. C'est alors que survient l'homme qui va devoir résoudre le mystère, l'emblème de toute une génération, le héros d'un autre temps : Solid Snake. Si le titre a vieilli, on le reprendra avec une petite larmichette d'émotion, ne serait-ce que pour découvrir les origines d'une saga historique. Sachez malgré tout que l'aventure vous fera "criser" plus d'une fois tant la difficulté y est surhumaine. De fait, opter pour l'infiltration en utilisant la plus petite zone d'ombre afin de ne pas se faire voir n'est pas ici un choix mais bel et bien une obligation. D'autant plus vrai que la sacro-sainte charte de Metal Gear prévoyait déjà de nous faire commencer l'aventure sans aucun équipement ou presque.
En 1990, Kojima nous gratifie d'une suite à Metal Gear, sobrement intitulée Metal Gear 2 : Solid Snake. Le jeu sortira également sur MSX2 au Japon puis à l'international sur PS2 en guise de cadeau bonus dans Metal Gear Solid 3 : Subsistence. Il y est toujours question de Solid Snake cette fois envoyé à Zanzibar, une contrée de mercenaires où est détenu un scientifique. Celui-ci a mis au point un carburant révolutionnaire du nom d'Oilix. En sus, il y est également question d'un nouveau modèle de Metal Gear, le tout étant chapeauté par le père de Solid Snake et Gray Fox qui signe ici un retour en fanfare. On prend les mêmes et on recommence serait-on tenté de dire même si l'aspect scénaristique complexifie un peu plus la mythologie amorcée dans Metal Gear. Cependant, il faudra attendre Metal Gear Solid pour que Kojima puisse exprimer tout son talent aussi bien dans le fond que dans la forme. Et justement en parlant de cette dernière, on retrouve ici la vue aérienne du précédent épisode. La verticalité de l'action n'est pas en soi un problème d'autant qu'elle offre toujours une meilleure visibilité. Graphiquement très proche de son aïeul, Metal Gear 2 peaufine son gameplay à nouveau basé sur la furtivité. On y trouve davantage de gadgets, d'armes et de mouvements. De plus, il est maintenant possible d'attirer un garde en faisant du bruit et les fameuses alertes sont désormais découpées en trois phases : Alerte / Evasion / Normal. Aussi difficile que son prédécesseur (à présent, chaque boss nécessite une technique particulière pour être battu), Metal Gear 2 est un titre intéressant, ne serait-ce que pour noter l'évolution de la jouabilité à travers plusieurs astuces reprises dans les épisodes ultérieurs.
Pour conclure, mentionnons Metal Gear : Snake's Revenge sur NES, sorti aux USA en 1990, un peu avant Metal Gear 2 : Solid Snake, ce qui vaudra à cet épisode d'être perçu comme la suite du premier Metal Gear, ce qui n'est bien entendu pas le cas. Si plusieurs sources s'accordent à dire que le titre n'est jamais sorti en Europe, d'autres en revanche évoquent une disponibilité en 1992 sur le Vieux continent, ce qui semble plus juste. Le titre, avec lequel Kojima n'a rien à voir, a néanmoins été développé chez Konami mais opte pour une orientation différente et délaisse l'infiltration au profit de l'action. On y retrouve tout de même Solid Snake, le Codec, le Metal Gear (fidèle au poste en tant que boss de fin) mais dans le cas présent les gunfights remplacent au pied levé les parties de cache-cache. Frustrant (à cause d'une difficulté surhumaine), déstabilisant (à cause d'alertes aléatoires), Snake's Revenge ne se rattrape pas vraiment par son scénario lorgnant négligemment vers un Delta Force synonyme de nouveau Metal Gear à détruire avec l'appui de gais compagnons de route qui auraient eu leur place dans le casting de Commando.