Deux ans après le succès de Mario Kart sur GameCube, Nintendo allait prouver qu'on pouvait faire encore mieux sans pour autant s'en remettre à la puissance d'une console de salon. Si vous n'avez jamais joué à Mario Kart sur DS, sans doute imaginez-vous mal comment une si petite cartouche pourrait nous faire oublier les fabuleux instants passés sur Double Dash ou ses prédécesseurs. Et pourtant, Mario Kart DS fait presque figure d'épisode miracle tant il sublime le concept de la série pour briguer le titre de référence absolue. Bien sûr, cet avis n'engage que moi, mais je sais qu'un grand nombre de fans le partagent également.

Mario Kart DS n'est pas seulement le cinquième volet de la série, il est aussi le deuxième épisode à sortir sur une console portable et on peut dire qu'il surclasse de très très loin son aîné sur GBA. Côté technique, le soft peut compter sur une 3D impeccable et un apport non négligeable du double écran. Celui-ci permet d'afficher en permanence le tracé du circuit et la position des participants, sans pour autant rogner sur la taille de l'écran de jeu comme c'était le cas dans Super Mario Kart sur SNES. Alors même si le stylet n'est quasiment pas utilisé dans cet opus, on imagine mal comment les développeurs auraient pu le mettre à contribution sans pour autant saboter toutes les sensations de jeu. Son utilisation se limite donc à deux choses : modifier l'apparence de la carte sur l'écran tactile durant les courses et concevoir ses propres emblèmes. Une option intéressante qui permet, via un petit outil à dessin, de créer n'importe quelle image pour la coller sur l'avant de son kart. Avec une création pixel par pixel, on peut véritablement arriver à obtenir un emblème vraiment sympa qui fera votre fierté lors des compétitions multijoueurs. Pour en finir avec les nouveautés relatives aux spécificités de la console, on note qu'il faut maintenant souffler dans le micro pour regonfler les ballons percés lors des parties en mode Bataille. Un moyen original de relancer l'intérêt des matches quand tout semble perdu.

Un peu moins complet que sur GameCube, l'éventail des personnages atteint cette fois la douzaine avec le retour de Mario, Luigi, Peach, Yoshi, Toad, Donkey Kong, Wario et Bowser. Viennent s'y ajouter Daisy et Waluigi, deux rescapés de l'épisode Double Dash, ainsi que deux petits nouveaux, Skelerex (ou Dry Bones en VO) et R.O.B.. Le premier est un ennemi incontournable de l'univers de Super Mario, tandis que R.O.B. (pour Robotic Operating Buddy) était un accessoire développé par Nintendo pour la NES. Avec sa forme de robot, cet appareil atypique n'était utilisé que dans deux petits jeux où il fallait manipuler des objets. Après quelques apparitions furtives dans certains titres, comme Wario Ware, F-Zero GX ou encore Pikmin 2, R.O.B. devient pour la première fois un personnage jouable dans Mario Kart DS où il est d'ailleurs le tout dernier pilote à débloquer. Malgré tout, il ne faudrait pas oublier la présence d'un treizième personnage qui n'est accessible que dans le mode multijoueur avec une seule cartouche. Destiné à ceux qui n'ont pas leur exemplaire de Mario Kart DS mais qui désirent tout de même profiter des parties à plusieurs, le Maskass (ou Shy Guy en VO) a fait ses premiers pas dans Super Mario Bros 2 en tant qu'ennemi avant de devenir une figure emblématique de l'univers de Mario.

Le soft n'a pas à rougir non plus sur la question du nombre de courses puisqu'il en propose pas moins de 32, toutes jouables également en mode Miroir. La compétition Nitro rassemble 16 circuits totalement inédits, classés par 4 dans les coupes Champignon, Fleur, Etoile et Spéciale. La surprise réside dans l'ajout de 16 autres circuits bonus qui proviennent des précédents volets de Mario Kart et qui ont été remaniés pour l'occasion. Une initiative que proposait déjà l'épisode GBA, mais seulement sur les courses de Super Mario Kart. Cette fois-ci, aucun ancien opus n'a été oublié et la provenance des circuits rétro est indiquée à chaque fois. On retrouve par exemple le Moo Moo Farm et le Choco Mountain de la N64, le Parc Baby de la GC, le Donut Plain de la SNES ou encore le Sky Garden de la GBA. Les coupes Carapace, Banane, Feuille et Eclair nous donnent ainsi l'occasion de redécouvrir des courses mythiques sous un nouveau jour, avec l'excellent gameplay de Mario Kart DS.

Héritage de la version GameCube, l'épisode DS offre lui aussi son lot de véhicules loufoques s'éloignant des karts traditionnels. Mais dans Mario Kart DS, tous ces véhicules peuvent être conduits par l'ensemble des pilotes, quelle que soit leur corpulence, pour un total de 36 engins à débloquer. Parmi les plus originaux qui n'étaient pas présents dans Double Dash, on trouve la Rambi mobile, le Tyran de Bowser, l'Ouragan en forme d'avion clown, le tank, la mante pelleteuse, le mécha R.O.B., ou encore l'ectoblast 4000 qui n'est autre que l'aspirateur utilisé façon Ghostbusters dans Luigi's Mansion. En course, le comportement des engins varie maintenant en fonction des six critères qui les caractérisent. Car il ne faut plus seulement prendre en compte le poids, la vitesse et l'accélération, mais aussi la maniabilité, la propension aux dérapages et la fréquence des objets propres à chaque type d'engins.