Sans se remettre en question à chaque épisode, Devil May Cry est une série qui semble se chercher. Pourtant, on a également l'impression qu'elle essaie de se rattacher à ses acquis tout en allant de l'avant. Ce constat est visible par les ambiances propres à chaque épisode. De fait si Devil May Cry est avant toute chose un jeu baroque, Devil May Cry 2 est une sorte d'hybride ne sachant pas trop quel chemin emprunter : le gothique ou le contemporain un rien barré, fusion improbable entre la chair et le métal ? Au final, il n'arrivera pas vraiment à trouver sa voie ce qui lui vaudra de sévères critiques. Devil May Cry 3, lui, assumait pleinement son côté MTV, fun et décalé. Maintenant, est-ce que le fait de jouer avec un Dante espiègle, plus proche du chien fou que du démon classieux qu'il sera quelques années plus tard, autorisait toutes les facéties synonymes de scènes too much ? A vous de répondre mais on remarquera tout de même que si le jeu se rattrapait dans sa dernière ligne droite en alignant des décors plus beaux les uns que les autres tout en revenant sur la dualité entre Dante et Vergil, le titre aura globalement raté le coche malgré un gameplay bien plus jouissif que celui de ses prédécesseurs. Devil May Cry 4 est, lui, un énorme melting-pot de ces trois grands-frères. On y retrouve l'aspect gothique du premier, des mouvements stylisés ainsi que la suffisance et l'arrogance juvénile d'un héros se gaussant de la mort, le tout personnifié par Nero, le calme et l'expérience étant les armes de Dante. En sus, les chorégraphies magistrales ou quelques idées complètement folles, mais servant le gameplay, finissent de faire rentrer le vigilante démoniaque dans une nouvelle ère, celle de la New-gen mais aussi et surtout celle de l'idée d'un certain plaisir vidéoludique retrouvé qu'on croyait plus ou moins enterré depuis 2001.