Pour bien comprendre le contexte scénaristique de FFXII, il faut déjà s'attarder sur son introduction qui dévoile bon nombre de péripéties décisives quant à la destinée d'Ivalice. Après une première cinématique magistrale où s'enchaînent des images issues des différentes scènes en CG qui surviendront bien plus tard dans le jeu, le tout accompagné du thème musical culte de la saga, le joueur frissonne déjà alors que l'aventure n'a même pas commencé. Puis l'histoire d'Ivalice nous est contée par le biais d'un prologue fondamental qui revient sur la succession d'événements ayant précipité le royaume de Dalmasca dans le désespoir.
Tout s'annonçait pourtant merveilleusement avec la cérémonie fastueuse organisée pour célébrer le mariage de la princesse de Dalmasca et du jeune seigneur Rasler. Les Mogs et tous les autres habitants du royaume avaient mis momentanément leurs conflits personnels de côté pour prendre part à la grande parade constituée en l'honneur des nouveaux époux sur qui allait reposer le destin de Dalmasca.
Une atmosphère euphorique qui se poursuit ensuite à l'occasion du couronnement du prince Rasler en tant que nouveau chef du royaume, mais qui retombe brutalement lors de la disparition tragique de celui-ci durant la défense de Nalbina. La violence des événements nous est imposée à un rythme qui condamne volontairement toute tentative de réflexion approfondie de la part du joueur. Les faits sont entourés de mystère et d'incompréhension, mais ils trouveront leur explication par la suite, lorsque le moment sera venu de revenir dessus. Pour l'heure, le joueur ne peut que constater le triste sort réservé au royaume de Dalmasca, et assister, impuissant, à sa chute entre les mains de l'ennemi.
Nous est alors donnée la possibilité d'intervenir dans la peau d'un jeune soldat nommé Reks qui participe à la terrible bataille de Nalbina aux côtés de Basch Von Rosenburgh. Ce dernier n'est autre que le vaillant général de l'armée de Dalmasca, et même si l'on se doute que celui-ci deviendra bien vite une pièce maîtresse de notre groupe de héros, on comprend qu'il n'est pas question pour le moment de faire ses premiers pas dans l'aventure à travers le point de vue d'un personnage aussi imposant. Reks constitue donc le protagoniste idéal pour se familiariser doucement avec les particularités du système de jeu.
Cette scène qui fait plus ou moins office de tutorial débouche sur la prise de la forteresse par l'ennemi et la mort inattendue du héros que l'on contrôlait et qui se voit être le témoin d'un drame encore plus grand pour le royaume, déjà dans une position précaire. Il s'agit de l'assassinat abominable du vieux roi Raminas, alors même qu'il s'apprêtait à signer le traité de paix abusif entre Dalmasca et ses ennemis de l'Empire. Le pauvre Reks expire avec la certitude terrible que Basch, l'homme qu'il admire le plus, est responsable de la mort de son roi, et ses derniers mots nous apprennent qu'il laisse derrière lui un jeune frère dénommé Vaan.
Le drame éclabousse alors tout le royaume qui assiste horrifié à la chute de la souveraineté, la princesse Ashe étant, à son tour, portée disparue. Ivalice traverse la période la plus sombre de son histoire, déchirée par la guerre que se livrent l'Empire d'Archadia et l'Empire de Rozzaria pour la suprématie du territoire de Dalmasca.
On pourrait croire que ces faits résument l'ensemble de la trame de Final Fantasy XII, mais ils ne couvrent en réalité que le prologue à l'histoire qui va nous être racontée. Celle-ci ne débute d'ailleurs vraiment que deux ans après la chute de Dalmasca, dans la cité royale de Rabanastre où le futur empereur d'Archadia s'apprête à devenir le nouveau gouverneur de Dalmasca.