"L'ultime bataille du sanctuaire a commencé. Les chevaliers de bronze doivent traverser les douze maisons des signes du zodiaque pour sauver la princesse Saori, terrassée d'une flèche d'or en plein coeur. Mais ces maisons sont toutes défendues par les terribles chevaliers d'or." Voici les mots qui introduisent la plupart des épisodes de la série du sanctuaire en version française, et ils sont gravés dans la tête de tous ceux qui ont suivi avec assiduité l'une des étapes les plus passionnantes de Saint Seiya. Le jeu se focalise donc uniquement sur la traversée du sanctuaire, qui se situe après le grand tournoi et avant le chapitre de Poséidon. Il raconte comment les cinq chevaliers de bronze vont réussir à dépasser leurs limites pour trouver le septième sens qui est en eux et vaincre un à un les douze chevaliers d'or qui protègent les douze maisons du zodiaque. Au bout, les attend l'ultime confrontation avec le grand Pope, dernier obstacle qui les sépare de la statue d'Athéna dont le bouclier est seul capable de sauver la princesse Saori qui n'est autre que la réincarnation de la déesse.

Alors bien sûr, le choc de découvrir l'univers de Saint Seiya sur une console telle que la PS2 est tellement énorme qu'on en oublierait presque les quelques faux pas de la réalisation. Il faut toutefois reconnaître que si la modélisation des personnages est correcte, les décors sont très peu détaillés et l'animation parfois limitée. Les textures scintillantes appliquées sur les armures sont superbes même si elles luisent plus que de raison, mais les chevelures sont beaucoup moins crédibles. Rien n'est grave, mais nous verrons que cet aspect approximatif de la réalisation se retrouve également au niveau du gameplay. Quoi qu'il en soit, on note un soin véritable apporté à la réalisation sonore, puisque les voix des doubleurs japonais (les mêmes que ceux de la série) font très pro, à tel point qu'il serait scandaleux de les faire disparaître sur la version européenne. Mais surtout, ce sont les musiques de Seiji Yokoyama, qui a su insufler à la série le caractère héroïque qu'on lui connaît grâce à des compostions grandioses, qu'on a l'immense plaisir de retrouver dans le jeu, même si elles sont réorchestrées d'une façon qui ne reflète pas assez le talent du compositeur. Du coup, on ne ressent plus vraiment cette grandeur poignante dans les musiques qui pouvait nous émouvoir jusqu'aux larmes lors des passages les plus tragiques de la série. Par ailleurs, seules quelques-unes sont réutilisées, alors que certains morceaux majestueux ont été évincés au profit de thèmes inédits largement en-dessous des musiques originales. C'est tout de même une excellente chose quand on sait que rares sont les jeux à licence à bénéficier des musiques de la série dont ils sont inspirés.

Le mode principal du jeu réside dans la traversée des douze maisons du sanctuaire par les cinq chevaliers de bronze. La progression suit de près le scénario original, et suivant les maisons du zodiaque, on incarnera tantôt Seiya, Shiryû, Hyôga, Shun ou Ikki. Chaque temple reflète dans une certaine mesure la personnalité de son gardien, et ces maisons constituent autant d'arènes de combat dans lesquelles les chevaliers de bronze vont livrer bataille. Entre chaque combat, le soft nous abreuve de cut-scenes qui reprennent les passages cruciaux du scénario. Celles-ci sont franchement réussies même si les puristes ne manqueront pas de noter quelques oublis. Les plus impatients pourront d'ailleurs les passer pour entrer directement dans l'action. Enfin, si dans l'histoire originale, le périple des chevaliers de bronze est une véritable course contre la montre, l'horloge aux douze flammes n'est là que pour soutenir le scénario sans pour autant intervenir d'une façon ou d'une autre dans le jeu.