Le premier champion du monde de Pro Evolution Soccer 3 est français ! Samad Baïsm, dit Samsam, vient tout juste de battre 4-1 l'allemand Marcel en finale, il accepte de nous accorder quelques mots.
jeuxvideo.com > Peux-tu te présenter aux joueurs qui ne te connaissent pas encore ?
Je m'appelle Samsam, j'ai 24 ans. Je suis actuellement étudiant en école d'ingénieur en informatique à l'EPITA et je suis passionné de football.
jeuxvideo.com > Depuis combien de temps joues-tu à PES ?
PES, ça fait depuis sa sortie, et même avant avec le premier ISS. Je suis un grand fan de football et un fan de jeux vidéo donc j'ai joué à un peu tous les jeux de foot qui existent. C'est ce qui m'a permis d'avoir une bonne expérience du jeu de foot en général et ce qui m'a permis de gagner aujourd'hui, je pense.
jeuxvideo.com > Quelle sensation cela te donne-t-il d'être sacré le premier champion du monde de PES 3 ?
Ca fait énormément plaisir. Puisqu'on n'arrive pas à un niveau du jour au lendemain, on est obligé de passer beaucoup de temps à jouer à ce jeu. C'est la concrétisation de tout ce temps que j'ai passé. J'en suis très content.
jeuxvideo.com > Tu arriverais à chiffrer le nombre d'heures que tu consacres chaque semaine à PES 3 ?
Etant donné que dans mon école, je n'ai pas énormément de temps, j'ai l'avantage de jouer avec les meilleurs joueurs de France qui se trouvent, pour moi, à Paris. Je joue très régulièrement avec eux. Je n'ai pas la nécessité de jouer énormément pour être performant, je joue avec les meilleurs ce qui me permet d'élever mon niveau de jeu. On peut passer énormément de temps à jouer contre l'ordinateur sans progresser, là en jouant avec des joueurs très forts, on leur pique un peu leur tactique, ils piquent les nôtres et ainsi on devient de plus en plus fort. Effectivement, je me suis beaucoup investi au niveau de PES quand le jeu est sorti, mais à PES 3, j'y joue quand même beaucoup moins de par le fait que j'ai mon école, mais je bénéficie quand même de l'expérience que j'ai accumulée sur le précédent PES.
jeuxvideo.com > Comment as-tu vécu la compétition ?
C'était assez stressant parce qu'il y a beaucoup d'enjeu. Au vu des différents joueurs, je savais que j'avais le potentiel pour gagner, mais étant donné que ça reste du football, comme on a pu le voir pendant le championnat d'Europe, c'est très aléatoire. Ca peut se jouer sur rien. Donc on ne peut pas non plus se donner gagnant avant d'avoir joué, la France en a fait les frais. J'avais un bon feeling. En tout cas l'organisation a été très belle, à part le petit litige qui a éliminé le français Myto au premier tour – ndlr : un probable arrangement entre deux nations pour éliminer le français – c'était globalement une formidable compétition. Je souhaite à tous les joueurs qui jouent aux jeux vidéo de vivre les moments que j'ai vécus parce que c'est beaucoup d'émotion. C'est très intéressant à vivre, une belle expérience.
jeuxvideo.com > Comment définis-tu ton style de jeu ?
Mon style de jeu à PES est assez atypique, malgré le fait que j'ai dit qu'il y avait un style français. Je joue effectivement dans le style français en essayant de construire mon action. Ma principale qualité, comme j'ai pu le démonstrer lors de la finale et des matches précédents, c'est de déborder sur le côté droit avec Pires. Par là, soit je fais un centre, soit j'essaie de rentrer dans l'axe. Ma principale arme reste donc le côté droit où je mets Pires qui va très vite et qui centre très bien.
jeuxvideo.com > Par rapport à la technique, plus agressive de ton adversaire, as-tu dû revoir un peu ta stratégie ?
Moi je redoutais plus d'affronter le chinois parce qu'il a un style de jeu qui est à lui et que l'on n'a pas l'habitude de rencontrer qui est de donner de longues balles en avant et de maîtriser des bugs du jeu. En fait, lui, il joue plus à un jeu vidéo plutôt qu'au foot alors qu'en occident, on joue plus au foot qu'à un jeu vidéo en lui-même. J'avais déjà affronté un allemand précédemment lors de la compétition en quart de finale, ça c'était relativement bien passé donc j'avais une certaine confiance. J'ai bien vu son jeu, justement du fait qu'il joue au football, ça m'a permis de lire son jeu et de ne pas être trop inquiété malgré le fait que ce soit un très bon joueur.
jeuxvideo.com > Tu avais analysé son jeu avant ?
Personnellement, non. Il y a beaucoup de partenaires qui ont joué avec lui dans les chambres d'hôtels, etc., qui ont fait beaucoup de matches. Moi je n'ai jamais joué contre aucun de mes adversaires, justement pour pas qu'ils ne me mettent un plan anti-Pires. C'est ce que font la plupart de mes adversaires en France. Ils savent que Pires est très dangereux donc ils font un anti-Pires. De peur qu'ils fassent ça, je n'ai pas voulu jouer, ça a marché, j'ai réussi à les surprendre, et ça me fait plaisir.
jeuxvideo.com > Tu disais que tu n'avais pas beaucoup de temps pour jouer, donc je suppose que tu ne joues pas non plus à d'autres jeux que PES…
Non, effectivement, c'est clair que je ne joue pas du tout à d'autres jeux. J'ai énormément de jeux chez moi, que je gagne justement dans les tournois. Mais j'estime déjà que je consacre pas mal de temps aux jeux vidéo et pour maîtriser un jeu, il vaut mieux que je ne joue qu'à un seul jeu. Bon, il m'arrive de temps en temps de faire des petites parties de Mario Kart pour le fun. Mais en temps que « Gamer », PES est vraiment le jeu auquel je joue parce que j'adore le foot et à Paris c'est difficile de jouer au foot. Par rapport au fait que je sois dans une école où vraiment on a énormément, énormément de travail, je n'ai pas beaucoup de temps libre, donc entre mes potes, mes amis, ma famille, je ne joue qu'à celui-là. On va dire qu'en quelque sorte, je ne vais pas perdre mon temps à jouer à d'autres jeux.
jeuxvideo.com > Un mot sur l'Euro ?
L'Euro, il était vraiment triste. J'attendais ça avec impatience. Je m'attendais à ce que l'on fasse la fête, qu'on soit heureux et malheureusement ils ne nous ont pas fait vibrer.
jeuxvideo.com > Est ce que justement, ça t'a poussé à aller un peu plus loin dans la compétition ?
Non, je ne pense pas. On fait souvent le parallèle entre ces deux compétitions, mais ça n'a complètement rien à voir. C'est un niveau qui est vraiment au dessus. Ils ont fait énormément de sacrifices pour arriver là où ils en sont à l'Euro. Il y a beaucoup de paramètres que l'on ne connaît pas. Tout ce que j'ai fait, eux, c'est puissance cent milliards. Je relativise pas mal. Même si ça commence à se développer, ça reste un jeu vidéo et je ne serai jamais d'un niveau de Zizou. Malgré le fait qu'ils aient perdu, je pense que ce sont des grands joueurs et des grands compétiteurs. C'est facile de leur jeter la pierre. Malgré le fait qu'on puisse avoir un bon potentiel, comme Seb Castell, le numéro 1 français, avec son gros potentiel, la compétition l'a totalement tétanisé et il n'a pas joué son jeu. Ca reste du football en fait. C'est une simulation, c'est très réaliste et le football c'est aléatoire. Voilà, les grecs ont fait le même coup à la République Tchèque, ils ont fait le même coup au Portugal, c'est pas une mauvaise équipe non plus. Bon, ils n'ont pas un beau jeu, mais ce n'est pas une mauvaise équipe.
jeuxvideo.com > Dernière question, on voit les équipes féminines de CounterStrike bien représentées ici. Et à PES ? Est-ce que ça commence aussi à se développer ?
Oui, ça commence. Déjà dans notre club, il y a une demoiselle qui commence tout juste à jouer. On voit effectivement de plus en plus de filles arriver et jouer dans les tournois que l'on fait.
jeuxvideo.com > Cela va aussi arriver dans la Coupe Du Monde ?
Dans ce tournoi-là, je ne pense pas, non, parce qu'elles sont quand même une minorité, il faut pas se le cacher. Mais ça arrive petit à petit, il faut bien que ça commence quelque part.
jeuxvideo.com > Merci.