En pleine expansion il y a encore quelques années, le jeu vidéo connaît aujourd'hui quelques déboires en France. Le temps où les offres d'emploi pleuvaient semble bien révolu. 2002 a été marqué par de multiples plans sociaux obligeant certains grands studios et éditeurs à mettre la clé sous la porte. Cryo et Kalisto ne sont que les exemples les plus représentatifs de la mauvaise santé du secteur. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le jeu vidéo français est pourtant reconnu sur la planète joueurs. Soucieux de ne pas se faire entièrement bouffer par les jeux d'origine américaines ou japonaises, de sauvegarder pour ainsi dire la création à la française, les acteurs du jeu ont tiré la sonnette d'alarme face à un gouvernement finalement réceptif à cet état de crise. La réaction n'a pas tardé à se faire connaître. Dès le mois de mai 2003, le premier ministre Jean-Pierre Raffarin annonçait une dizaine de mesures pour soutenir le jeu vidéo, seul domaine artistique jusqu'alors délaissé par l'état. En janvier 2004, il prévoyait aussi l'ouverture de la première école du jeu vidéo. Cette école ouvrira en 2005, à Angoulême où elle remplacera le DESS de la CNAM déjà largement orienté jeux vidéo.
Pour autant, la situation n'a pas beaucoup évolué. Il est de toute façon trop tôt pour que les mesures du gouvernement portent réellement leurs fruits. Le nombre d'étudiants désireux de vouloir travailler dans le jeu vidéo dépasse largement la demande. En France, la plupart des postes proposés concernent spécialement l'édition ou la distribution (chef de projet, chef de produits, commercial), plus rares sont les demandes en graphistes, programmeurs. A l'étranger, la situation est bien différente. Ubi Montréal annonçait récemment un recrutement massif de 200 personnes pour venir grossir ses rangs de créatifs et de programmeurs. Comme quoi, si vous êtes prêt à bouger et à vous installer à l'étranger (USA, Angleterre, mais aussi pays de l'Est ou Asie), les chances de trouver un emploi semblent meilleures. En attendant que la situation française soit plus favorable...