Pour voir la nouvelle star de Nintendo, celle qui a mis le feu à la conférence de l'éditeur la veille de l'E3, il fallait se taper une bonne heure de queue, ou être gracieusement invité à une petite table ronde privée en compagnie de Miyamoto et d'autres têtes pensantes de la firme. J'ai choisi la seconde option, et c'est au calme que j'ai tranquillement pu prendre la Nintendo DS entre mes mains, pour caresser son écran et voir comment elle réagissait. Nintendo a raison lorsqu'il dit qu'on s'en fiche de connaître la puissance de la machine, de savoir combien elle a de RAM, de mesurer les performances de son processeur. Tout ce qui compte c'est le jeu. Une console n'a qu'une vocation, celle de nous distraire et la Nintendo DS semble bien parti pour remplir sa mission.
Parmi toutes les fonctions proposées par la portable, c'est l'écran tactile qui plaît le plus et que Nintendo avait choisi de mettre en avant dans les jeux et autres démos techniques présentés. Cependant, on ne doute pas que les développeurs trouveront rapidement des façons ludiques d'exploiter la reconnaissance vocale. Et pour le Wi-Fi, n'en parlons même pas. Tous les jeux multijoueurs devraient se servir de cette fonction.
S'il est encore difficile de se prononcer sur la prise en main de la bête – les consoles étaient fixées à des supports inamovibles – ses bords arrondis et sa taille parfaite nous laisse présager que tout devrait bien se passer de se côté là, et ce malgré la petitesse des touches. Les gâchettes ont été repensées depuis la GBA, elle semblent bien plus souples et agréables à utiliser. D'ailleurs, puisque je parle de GBA, Nintendo tient à préciser que la DS n'est pas une évolution de la GBA, mais une toute autre machine. Un autre standard si vous préférez. Certes, la DS peut lire les jeux GBA mais la comparaison s'arrête là.
Comme vous le savez, la DS (pour Dual Screen mais aussi pour Developer System) est équipée de deux écrans, permettant du coup d'afficher deux choses totalement différentes. Cela dépendra des développeurs, mais par exemple pour Mobile Suit Gundam Seed, l'écran du haut nous montre le jeu, celui du bas sert pour l'inventaire, et puisque ce dernier est tactile, on peut directement sélectionner les objets souhaités en les touchant sur l'écran. Pour Ballon Trip, un titre de Nintendo, on voit en haut un bébé mario accroché à des ballons et en bas tous les obstacles qui l'attendent dans sa chute. Le but est de dessiner directement sur l'écran (à l'aide d'un stylet ou directement avec son doigt) des petits nuages qui le protégeront et le feront dévier de sa trajectoire. Dans un autre titre encore, Pac'n Roll, il s'agit de faire rouler une tête de Pacman dans un décor en 3D. Pour cela, il faut frotter sa tête dans le sens où on veut l'amener. Des démos comme ça, il y en avait une bonne dizaine, toutes plus funs les unes que les autres. Si même avant le lancement de la console, les developpeurs s'illustrent avec de si bonnes idées, on ne peut être que confiant pour l'avenir. Le réveil de Nintendo a sonné.