Note de la rédaction
Spécifications | |
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Compatibilité | PlayStation 4, Windows, Mac OSX |
Type de connexion | Sans fil propriétaire, filaire USB |
Boutons d’action | 8 (+4) |
Sticks analogiques | 2 |
Pad tactile | Oui |
Vibrations | Oui |
Batterie | Oui |
Poids | De 270g à 302g |
Dans le genre têtu, Bigben se pose là. Car voici venu le temps de tester sa nouvelle manette haut de gamme produite sous la marque Nacon et avec licence PlayStation 4, déjà la troisième du genre sur cette plateforme. Le principal avantage de cette dernière, une toute nouvelle communication sans fil avec dongle USB pour jouer tant sur la console de Sony que sur les plateformes acceptant le X-Input. Entre ça et quelques améliorations, on pourrait bien être en face d’un hit… Si seulement il n’y avait pas ces petits défauts.
La première chose qui frappe et qui pourrait expliquer la mention "Unlimited" de l'objet, c'est la quantité d'accessoires qui l'accompagne. Voyez plutôt : en plus de la manette, nous avons droit à un étui de rangement semi-rigide, rappelant celui des Xbox One Elite et autres Razer Raiju Ultimate, un câble USB/USB-C tressé de 2,5 mètres, une chiffonnette (pour les joueurs avec lunettes, sans doute), un dongle USB, une boite remplie de petits poids et de chapeaux de sticks, ainsi que quelques autocollants affublés d'un avertissement comme quoi il faut bien penser à éteindre sa manette pour ne pas user la batterie. Pas de notice, en revanche, cette dernière étant à télécharger sur le site de Nacon après inscription. Un peu mesquin, diront certains, mais gageons que cela relève du détail puisque l’ensemble donne, il faut bien le dire, une forte impression de qualité.
Et les comparaisons avec les modèles Elite et Raiju Ultimate ne s'arrêteront pas là, la Revolution Unlimited n’ayant pas grand-chose à envier à ses camarades en termes de fabrication. On y retrouve les grandes lignes qui ont forgé la Revolution Pro 2, à savoir, les courbes et fixations de la coque, le placement de la plupart des éléments et même ce plastique mat et doux qui nous avait ravi. Parallèlement, tout le reste montre une réelle progression de la part de Nacon, tant au niveau des matières que des différents ajustements. Adieu donc les points d’accroche à la base des poignées quand bien même la zone accueille une pièce mobile élargie et à la texture plus marquée. Adieu aussi la zone en plastique “miroir” à l’arrière, désormais remplacé par un gris moins brillant mais surtout moins révélateur d’empreintes digitales. Enfin, ça progresse aussi fortement au niveau de la croix directionnelle ou des boutons secondaires, particulièrement le Home. Le diable est dans les détails, la réussite parfois aussi, surtout à ce niveau de prix, et ça, Nacon semble l'avoir bien intégré depuis le lancement de la Revolution 2.'''
Surtout que la bestiole se montre aussi sacrément confortable à utiliser, avec des poignées qui rappellent un peu celles de la DualShock 4 mais en plus larges, plus dodues. De l’avis général, cette manette se place au-dessus des autres références en termes de prise en main et assure surtout pour ce qui est du jeu de longue durée grâce à une position des plus reposantes. Et puis on profite ici d’une disposition asymétrique des sticks analogiques, en alternative à la manette de Sony, et plus en accord avec ce que l’on trouve chez Microsoft et Nintendo. Un choix qui favorise évidemment le stick gauche par rapport à la croix directionnelle, particulièrement pour les mains les plus petites où cette dernière risque d’être difficile d’accès.
La croix directionnelle, pourtant, est l’un des points où Nacon a le plus progressé, alors qu’on partait franchement de loin avec celle de la Revolution Pro 2. Dans le cas de la Unlimited, on s’approche beaucoup plus de ce que propose Microsoft en termes d’esthétique et de positionnement du pouce, avec une surface lisse très légèrement concave, tout en restant sur une profondeur d'action comparable (et même supérieure) à celle de la DualShock 4. Le résultat est très agréable, plutôt efficace sur les mouvements de rotation, avec des diagonales bien accessibles, même si on aurait apprécié un tout petit peu plus de ressenti des contacteurs enclenchés histoire de gagner en précision. Il apparaît aussi qu’on perd un peu en réactivité dans les changements radicaux de directions comme dans les enchaînements “à l’identique”, la faute à un rebond qui manque de répondant. Ainsi les triples directions d’un Tekken 7 comme les chicanes d’un Wipeout HD se montrent plus difficiles qu’avec une DualShock 4. Deux situations sur lesquelles les Raiju Tournament et Raiju Ultimate excellent, au détriment toutefois d'un certain confort. Preuve qu'il s'agit là d'une équation qui demeure difficile à résoudre, sauf à proposer plusieurs croix interchangeables, ce qui n’est pas le cas ici. Le bilan de cette croix directionnelle reste tout de même très largement positif, la plaçant parmi nos préférées quand on parle de polyvalence.
Quid des boutons d’actions principaux ? Ces derniers rappellent totalement ceux de la Revolution Pro 2. Larges et rapprochés, ils invitent le joueur à poser son pouce au centre et à agir principalement par basculement, dans un geste demandant peu d’énergie pour une décontraction totale. La Unlimited a beau assumer une certaine finalité eSport, c’est à nos yeux un redoutable compagnon pour de longues sessions "canapé". Et à l’heure d’accélérer le jeu, d‘enchainer les frappes, de répéter les appuis sur les touches, on pourra regretter un léger manque de rebond du ressort, une hauteur de touche un peu élevée ou une certaine souplesse des capuchons dans leur logement. Trois points qui limitent la cadence de frappe si on compare aux Razer Raiju Tournament et Ultimate, encore références en la matière, les prestations restant ici comparables à celles d’une DualShock 4.
A l’arrière, Nacon joue encore la douceur en proposant des gâchettes larges, faciles d’accès, avec une longueur de course dans la moyenne et une résistance légèrement supérieure celles des DualShock 4 et manette Xbox One. Et s’il n’y a pas de réglage de butée comme sur la plupart des modèles de compétition, cette absence se compense aisément par la force du ressort en retour. Il est ainsi possible d’enchaîner les tirs à toute vitesse pour peu que l’on ait pris le soin de régler le seuil d’activation côté logiciel (ce sur quoi nous reviendrons un peu plus bas) ou au contraire de profiter de toute la course pour gagner en précision. Ces gâchettes offrent donc une belle polyvalence, et surtout de bonnes performances dans tous les jeux auxquels nous nous sommes essayés. Et on ne pourra malheureusement pas en dire autant des touches de tranche L1 et R1 pour lesquelles Nacon a fait le choix d’un modèle à clic marqué, bruyant, mais surtout trop lent, la faute à un seuil d’activation un peu profond et un ressort qui prend son temps pour ramener la touche en position. Ce sont clairement les touches les moins agréables de la Unlimited, bien qu’elles soient encore en progression par rapport à la Revolution 2, notamment sur leur surface d’activation.
Côté joysticks, nous voici face une situation intéressante. Plutôt que proposer un choix impliquant différentes hauteurs, comme c’est le cas chez Microsoft ou Razer, Nacon nous invite à choisir d’une part le chapeau du stick, entre deux modèles concaves et deux modèles convexes, et d’autre part de sélectionner un tour de tige entre trois diamètres différents. L’impact du chapeau, tout le monde le comprend facilement puisqu’il détermine la façon dont notre pouce abordera le stick, le ressentira. Quant au changement de tige, il agit physiquement sur l’angle maximal qu’on autorise au joystick. Une tige fine donne une grande amplitude et donc une belle précision quand une tige épaisse augmente la réactivité en réduisant les possibilités de mouvements. Ce système de changement de la butée se montre assez simple à mettre en place et franchement très convaincant. Il demande tout de même un peu d’investissement en temps de la part du joueur pour que la partie logicielle s’accorde parfaitement avec ces possibilités.
Car la Revolution Unlimited s’accompagne d’un utilitaire Windows et Mac, nécessaire pour tirer profit de toutes les possibilités offertes. On y trouve avant tout la possibilité de mettre à jour les firmwares du dongle et de la manette. Il est d’ailleurs important de noter que les réglages de la manette se font lorsque celle-ci est connectée en filaire. Impossible donc de modifier quoi que ce soit en pleine partie si vous jouez en sans-fil. De même, on pourra regretter l’absence de logiciel sur PlayStation 4, voir sur smartphone comme le propose Razer. Dommage pour une manette dédiée à une console et non au monde des PC.
La Revolution Unlimited propose 3 modes de fonctionnement disponibles tant en filaire, via le câble USB fourni, qu’en sans-fil avec le dongle. Le mode 1, non paramétrable, la fait fonctionner comme une DualShock 4, sans touches alternatives. Le mode 2, toujours dédié à la PS4, ajoute les 4 boutons supplémentaires, assignables à toutes les autres touches d’action de la manette, mais donne surtout accès à 4 profils modifiables à souhait. Le mode PC propose une communication en X-Input, avec là encore 4 profils utilisateur. Chaque profil intègre son propre mapping pour l’ensemble des touches sauf Option, Share, Home et le pavé tactile, ainsi qu’un réglage RGB anecdotique de la bague du stick droit. On y trouve aussi un réglage fin des vibrations, ainsi que des courbes de sticks et des gâchettes, point sur lequel Nacon a une longueur d’avance sur ses concurrents.
Il est en effet possible pour chaque joystick d’agir sur la sensibilité en 3 phases, avec réglage de zone morte, inversion éventuelle pour l’axe Y, et pour chaque gâchette de définir la plage d’action. De quoi totalement adapter sa manette à un style de jeu, ses gâchettes au type d’utilisation (progressif ou en cadence) et ses sticks au diamètre de la tige utilisée. Et pour avoir refait le test sur du Wipeout Omega Collection avec la course des sticks et gachettes minimisées, puis du Trials Rising avec au contraire leur course et précision au maximum, nous pouvons le confirmer : dans un cas comme dans l’autre, le gain de performance par rapport à une DualShock 4 ou une manette Xbox One est une évidence. Il est juste dommage que l’on ne puisse visualiser l’effet de ces réglages directement sur la fenêtre où l’on les modifie plutôt que sur une page à part, ce qui impose des allers-retours entre les deux avec une perte de temps ou de précision, au choix. Voilà un point qu’une mise à jour logicielle règlerait en un clin d’oeil.
Ce qui n’est pas le cas d’un autre problème bien ancré dans le hardware : celui des boutons alternatifs, tellement difficiles à utiliser en jeu. Déjà leur placement est bien moins agréable que sur une Elite ou une Raiju Ultimate. Il est même dans une certaine mesure moins bien pensé que sur la Revolution Pro 2. Mais surtout : pourquoi avoir mis là deux boutons trop petits et très difficiles à sentir sous ses doigts, au point qu’on ne sache jamais sur lequel on appuie, avec en plus une résistance qui implique un appui franc et fort. Totalement illogique, ce système enlève toute utilité à ces touches qui sont finalement plus enclins à faire perdre du temps qu’à en gagner. Une vraie déception pour les FPS et autres shoots où le stick droit est constamment utilisé et où l’on cherche justement une alternative à la levée du pouce droit. Ce n’est malheureusement pas ici que l’on trouvera notre salut.
Et c’est bien dommage parce que pour le reste, la Revolution Unlimited assure vraiment. On notera déjà l’évolution du système de poids, qui permet de faire varier très rapidement l’équilibre même de la manette, désormais sans le moindre outil. Ensuite, on trouve ici la plupart des fonctions d’une DualShock 4 pour la PlayStation 4, entre pavé tactile, détection de mouvements et prise pour le casque. Cette ultime fonction est d’ailleurs aussi disponible sur Windows où l’on profite comme sur la console de Sony de la gestion du volume et du mute du casque directement sur la manette. Un régal qui compense bien l’absence de haut-parleur intégré ou de barre lumineuse, même si cette dernière absence empêche l’utilisation de la Unlimited dans une bonne partie des jeux VR sur console. Laissons enfin un petit mot sur la compatibilité de la manette, qui en plus de la console Sony se montre une excellente partenaire sur Windows, en mode DS4 comme en X-Input. Les joueurs Mac OSX devront compter soit sur la compatibilité de Steam avec la manette de Sony, soit sur un logiciel tiers pour la gestion du X-Input. Dommage que ce dernier ne soit pas officiellement inclus avec le logiciel de gestion. Reste l’énorme avantage du dongle, qui vient certes prendre un port USB mais qui permet surtout de passer d’une plateforme à l’autre à la volée, sans devoir re-synchroniser sa manette, profitant soit du câble soit des 7 à 8 heures d’autonomie que nous propose la batterie.
A l’heure de ranger tout ce beau matériel dans sa housse et de faire le bilan de ce test, c’est clairement le plaisir de jeu qui l’emporte, de loin. Nous sommes face à une très bonne manette, c’est une évidence. Son concept est bon, sa réalisation est bonne, son fonctionnement nous a ravi… Il ne manque guère que quelques détails à régler pour parfaire la prestation, et c'est bien là toute la question : avec un tarif de 170€ à l’heure d’écrire ces lignes, soit plus de trois fois le prix d’une DualShock 4 ou d’une manette Xbox One, quelle importance devons-nous porter aux petits défauts constatés, entre boutons macro mal pensés et touches L1 et R1 un peu particulières ? Sans doute, sommes-nous en face d'un prix un peu excessif. Sauf que voilà : notre sentiment demeure que la Revolution Unlimited excelle. Elle est super confortable, s’adapte facilement à des styles de jeu diamétralement opposés, et répond bien en termes de performance, notamment grâce à une partie logicielle ultra complète et des réducteurs pour les sticks efficaces. Elle n’est certes pas aussi réactive qu’une Razer Raiju Ultimate, mais compense par un confort de jeu bien plus élevé. De quoi la placer parmi nos coups de coeur sur PlayStation 4 comme sur PC, tout en étant conscients de son problème de prix.
Points forts
- Le confort au top, à tous points de vue
- Matières et finition très agréables
- La croix directionnelle douce et réactive
- De larges boutons d’action, toujours plus confortables
- La gestion des sticks en hardware comme en software
- La prise casque compatible PS4 et Windows, avec réglage du volume
- Gâchettes larges et réactives
- 4 mémoires par plateforme
- Connexion sans fil efficace
- Boîte de transport et nombreux accessoires
- La gestion du poids, facile et efficace
Points faibles
- Le tarif, prohibitif
- Des touches L1 et R1 particulières
- Les touches alternatives difficilement utilisables
- Pas de software sur PS4 ou smartphone
La Nacon Revolution Unlimited est un contrôleur de haute volée, offrant un niveau de prestation très élevé sur la plupart des points où nous l’avons mis à l’épreuve, notamment grâce à un fonctionnement filaire et sans-fil irréprochable, un support logiciel de qualité, des sticks et boutons qui, pour la plupart, sont au summum du confort et de la performance. Mais la manette n’est pas parfaite et perd quelques points sur ses boutons de tranche, ses touches alternatives et surtout son tarif parmi les plus élevés.