Note de la rédaction
Spécifications | |
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Compatibilité | Xbox One, Windows 10 |
Type de connexion | Filaire en USB |
Boutons d’action | 4 + 4 + 4 |
Sticks analogiques | 2 |
Croix directionnelle | Oui |
Vibrations | Oui |
Détection de mouvements | Non |
Batterie | Non |
La marque Razer, bien que plus connue pour ses accessoires PC, entre souris, casques et claviers, a depuis quelque temps mis un pied dans le monde des consoles avec des manettes plutôt haut-de-gamme, et destinées à briller en compétitions. Sur Xbox One, c’est la gamme Wolverine qui ouvre le bal de notre comparatif, avec notamment cette version “Tournament Edition” qui, comme son nom l’indique, s’adresse avant tout aux joueurs en quête de performances. Mais pour quels résultats ?
Alors que Sony a fait confiance à des constructeurs tiers pour élargir sa gamme de manettes officielles, du côté de Microsoft on a droit à une version Elite bien installée dans le paysage et offrant non seulement un niveau élevé de prestations, de personnalisation, mais aussi un fonctionnement en filaire comme en sans-fil. Autant dire que pour Razer, venir s’attaquer à une telle référence et qui plus est avec un câble obligatoirement connecté, reste un défi sacrément élevé, surtout quand la différence au niveau du tarif se joue à quelques euros. Mais alors, qu’est ce que cette Tournament Edition pourrait avoir à proposer que les autres n’ont pas ? Le savoir faire de Razer en termes de contacteurs, d’ergonomie et de support logiciel ? Parce qu’en présentant une manette dédiée à la compétition, on s’attend à ce que le fabricant nous surprenne, et dans le bon sens du terme.
Sauf que quatre boutons en façade, deux joysticks, une croix directionnelle, des boutons de tranche, des gâchettes verrouillables et quatre touches additionnelles que l’on pourra attribuer aux fonctions que l’on veut, voilà une liste qui ne surprend pas vraiment. Sur le papier, la Wolverine TE ne fait d’ailleurs pas mieux que la Elite puisqu’il lui manque tout le volet personnalisation incluant les sticks et croix interchangeables ou les palettes amovibles, et même la transmission sans-fil. Seule maigre consolation visible, une zone éclairée en RGB pour donner une petite touche colorée personnelle, du genre à ne rien rapporter au niveau du gameplay. On pleurera aussi un peu devant l’unique accessoire dans la boîte, à savoir un câble tressé de 3 mètres, offrant du côté de la manette un port micro USB sur fixation propriétaire, et donc plutôt difficile à remplacer. Disons qu’une housse ou une coque aurait été appréciable, surtout pour un modèle qui se veut dédié aux tournois. Et les grips de sticks en option, à 4,99€, c’est un peu mesquin tout de même.
A chercher du côté de l’ergonomie, on ne trouve pas non plus de réel avantage. Le format reste extrêmement proche de ce que propose une manette Xbox One S, avec un grip néanmoins plus marqué à l’intérieur des poignées, pour une accroche à peine meilleure. Les sticks, bien que placés exactement au même endroit, profitent d’un chapeau plus large et d’un toucher en caoutchouc plus lisse. Le contrôle du pouce n’y gagne pas vraiment, surtout dans les positions extrêmes où ce revêtement peine à égaler le relief des manettes de Microsoft. On est donc très loin de ce qu’une Elite peut proposer, avec ou sans changement de stick.
C’est finalement au niveau de la croix directionnelle et des boutons de façade que l’on ressent le plus de différence. Les boutons A,B,X et Y sont en effet plus petits, bien que de la même hauteur, ce qui donne une impression pas forcément agréable de vide entre eux, avec une certaine difficulté à associer deux boutons simultanément. Pour le coup, la différence de confort avec une manette Xbox One S, ou encore plus avec une Nacon Revolution 2, est assez importante, au désavantage de la Wolverine TE. Pourtant, Razer défend ses boutons avec une technologie qu’on réservait jusqu’alors aux claviers gamers, à savoir des contacteurs mécaniques tactiles, vraiment réactifs et au clic parfaitement marqué. Avec leur ressort rapide, ils offrent une vitesse de frappe supérieure à leurs concurrents, permettant un matraquage précis et nerveux.
Côté croix directionnelle, on trouverait quelques ressemblances avec celle de la DualShock 4, les quatre directions étant séparées au centre par le plastique de la coque bien que le pad soit fait d’une seule pièce. Le ressenti est néanmoins plus sec, plus nerveux, avec des directions moins marquées laissant au joueur une impression de flou lors des mouvements circulaires, quand bien même on entend parfaitement les clics résultant de nos mouvements. Difficile par exemple d’assurer en jeu de combat où les quarts de cercles sont nombreux. Cette croix reste néanmoins très efficace pour les jeux de plateforme ou les Shoot’Em Up, les enchaînements de directions opposées se faisant vraiment naturellement.
Mais on le sait, les manettes premium sont souvent typées et optimisées pour certains styles de jeu. La Wolverine TE ne fait pas exception à la règle et se dote donc tout naturellement de gâchettes avec réducteur de course. Et pour le coup, la réduction est véritablement efficace. Lorsque l’interrupteur est en position relâchée, la course de gâchettes est comparable à celle de la Xbox One S, à peine un peu plus courte, et offre une bonne précision pour les jeux de course. Lorsque le réducteur est enclenché, on se retrouve avec un bouton sec, rapide à l’appui comme au retour en position, idéal pour le contrôle d’un tir et même capable d’assurer en double-tap, avec un peu d’habitude. C’est sur ce point principalement que la manette se distingue de ses concurrentes et particulièrement de la Elite qui, en comparaison, nous apparaît un peu trop lâche et molle.
Autre argument lui permettant de se distinguer, la Wolverine TE adopte une position alternative pour ses touches M, avec M1 et M2 placés à l’arrière, plus au centre que les gâchettes, et M3/M4 à la base des poignées, sous la manette. Et si les premiers se montrent finalement bien pratiques, parfaitement secs et plus accessibles qu’il n’y paraît pour qui a tout de même des mains suffisamment grandes, on reprochera aux boutons de poignées d’être placés un peu trop vers l’arrière. Ils sont aussi étonnamment mous, avec une pression parfois déstabilisante pour leur activation, surtout quand le stick droit est sollicité.
La personnalisation de ses touches se fait avec l’aide d’une version Windows 10 et Xbox One du logiciel Razer Synapse pour Xbox. Il est donc possible de modifier plusieurs paramètres directement depuis sa console ou son PC, comme on le ferait pour une manette Elite. Et si les possibilités de réglages de courbes des sticks ou de remapping ne sont pas vraiment au niveau de la concurrence, on apprécie de trouver deux options plutôt sympathiques, et pour le moment inédites, permettant d’attribuer à deux touches M des fonctions de réduction et d’augmentation de la sensibilité des sticks. De quoi rendre les mouvements plus nerveux ou au contraire plus précis. Juste dommage qu’on ne puisse utiliser ces touches comme des interrupteurs et qu’il soit obligatoire de les laisser enclencher tout le temps de la manipulation. On reprochera aussi à la Wolverine TE de n’embarquer qu’une seule mémoire à la fois, même si son logiciel lui permet de changer de profil à la volée, ou de ne pas proposer une communication en D-Input ou Xinput qui lui aurait permis une compatibilité plus large.
En clair, cette Wolverine Tournament Edition est une manette intéressante à plus d’un titre, offrant quelques avantages certains comme la réactivité de ses boutons et de ses gâchettes une fois verrouillées, ou la gestion de la sensibilité des sticks. On ne peut néanmoins s’empêcher de penser que ses errances et ses défauts sont bien trop nombreux pour justifier son niveau de prix, surtout face à une Elite qui se montre plus polyvalente, plus complète en termes de personnalisation, moins clivante sur son ergonomie, avec en bonus un fonctionnement sans fil. On lui reprochera surtout sa croix directionnelle trop sèche, ses boutons trop espacés et ses sticks qui, toujours en comparaison avec les produits Microsoft, peinent à proposer un grip suffisant. Le compte n'y est donc pas pour faire trembler les références et on attend franchement mieux d'un fabricant de la trempe de Razer.
Points forts
- Une manette agréable et bien fabriquée
- Le lock des gâchettes, super efficace
- Des boutons très réactifs
- Le logiciel Synapse, accessible depuis la Xbox One
- La possibilité de contrôler la sensibilité des sticks en temps réel
- Le port micro/casque intégré
- Un placement des touches M1 et M2 convaincant
- Une croix directionnelle nerveuse
Points faibles
- Le tarif vraiment élevé, au regard des prestations
- Des sticks non amovibles et inférieurs à ceux de la One S
- Les touches de façades trop petites et trop écartées
- En filaire uniquement
- La croix directionnelle trop sèche pour les mouvements rotatifs
- Pas de housse fournie et grips de stick en option
- Pas de gestion des courbes de stick via logiciel
- Mapping qui ne gère que les touches M1 à M4
Pas facile pour un fabricant de périphérique de trouver un espace d'expression entre les deux manettes phare de Microsoft, toutes deux très réussies. Et Razer en fait ici l'amère expérience. Certes, cette Wolverine est plutôt bien née, mais le peu de plus-value qu'elle apporte par rapport au modèle Elite, et les quelques petits défauts que l'on relève ça et là, sont autant d'arguments qui jouent contre elle.