Note de la rédaction
Spécifications | |
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Compatibilité | Windows (Xinput natif), Xbox One |
Type de connexion | USB, sans fil propriétaire et Bluetooth |
Boutons d’action | 4 + 4 |
Sticks analogiques | 2 |
Croix directionnelle | Oui |
Vibrations | Oui |
Détection de mouvements | Non |
Batterie | 2 piles type AA, batterie en option |
Poids | 285g (avec les piles) |
Mais pourquoi cette manette dispose-t-elle d'une si grande réputation ? Pourquoi est-elle si souvent citée en référence alors que la console qui lui est associée est loin d’égaler le succès de sa prédécesseure ou de ses concurrentes ? Qu’aurait le pad de la Xbox One que ceux de la PS4 ou de la Switch n’auraient pas ? Et pourquoi les joueurs PC ont adopté cette manette plus qu’aucune autre ? Voilà les questions qui vont se placer au centre de notre analyse, afin de comprendre si ce succès d’estime est bien rationnel.
Nous voici face à la descendante d’une longue lignée. Troisième version de sa génération, fille d’une des manettes les plus marquantes de tous les temps, petite fille d’une version Slim très appréciée. L'histoire de famille est longue et si l'on excepte le cas “The Duke” soi-disant adapté aux joueurs occidentaux, elle a toujours su montrer une voie innovante, qualitative et chargée d'ergonomie. Le contrôleur officiel de la Xbox One se voit donc désormais amélioré en cours de génération, corrigeant ici et là quelques petits défauts et ajoutant de nouvelles fonctionnalités. De quoi en faire un modèle de référence ? C’est en tout cas ce que nombre de joueurs semblent penser et Microsoft ne se prive pas de cet avantage pour faire de sa manette une vitrine : modèle de base disponible en de nombreux coloris, éditions spéciales présentées régulièrement et surtout une personnalisation en ligne à travers le Xbox Design Lab qui permet à chacun de choisir la couleur ou l’aspect des différents éléments qui la composent.
Pourtant, au regard de sa fiche technique et des fonctions qu’elle embarque, cette manette est loin de jouer à armes égales avec sa concurrente principale, la DualShock 4. Si elle innove avec ses vibrations supplémentaires au niveau des gâchettes et rattrape enfin son retard avec une connexion Bluetooth standard et un port mini-jack pour le micro casque, on ne trouve toujours pas de reconnaissance des mouvements, de surface tactile, de haut parleur, ni même d’interaction visuelle avec une éventuelle caméra. Même la batterie, pourtant adoptée de série depuis longtemps par ses compétiteurs, reste un accessoire optionnel. C’est d’ailleurs ce qui étonne le plus au déballage de ce contrôleur, officiel de surcroît, et vendu à un prix de 60€ sur le site du constructeur : se retrouver face à deux antiques piles AA, qu’il faudra remplacer toutes les 40 heures de jeu environ, ou devoir débourser 23 euros supplémentaires pour profiter d’une batterie de 1300mAh tenant une bonne vingtaine d’heures mais se rechargeant automatiquement dès qu’on branche la manette sur un port USB. On note d’ailleurs que le câble de charge, de type USB-microUSB et qui permet aussi de jouer en filaire quand on est à court d’énergie nomade, n’est fourni ni avec la manette ni avec la console, mais uniquement avec le kit Play and Charge contenant la batterie.
Mais trêves de complaintes énergétiques, passons dès maintenant à un petit tour mécanique et esthétique du propriétaire. Un exercice dans lequel cette manette se montre plutôt à l'aise, avec des ajustements quasi parfaits entre les différentes pièces et une absence totale de vis apparentes. Sa coque se compose de quatre éléments en plastique dur, lesquelles jouent assez subtilement avec différentes textures. La zone supérieure profite donc d’un grain très fin mais suffisamment fort pour dissiper les reflets et donner à la manette une couleur mate, quand la partie basse des poignées possède un motif plus marqué améliorant très légèrement la prise en main. Ce motif se prolonge d’ailleurs sur l’arrière de la coque, pratiquement jusqu’au cache des batteries qui remonte vers l’arrière de la manette. Enfin, la pièce accueillant les gâchettes, le port USB et le bouton d’appairage offre une surface plus lisse et brillante, du genre à accueillir avec bonheur les traces de doigts. Ce mélange de plusieurs textures souligne assez joliment les courbes de la manette, lesquelles jouent tout autant avec différents types de rondeurs et d’angles plus marqués, pour un résultat plutôt racé duquel se dégage un vrai sentiment de qualité. On retrouve d’ailleurs cet état d’esprit au niveau des touches d’action, entre boutons brillants et translucides, croix directionnelle brillante et opaque, et des stick analogiques mats et très texturés, tandis que le bouton central Xbox profite d’une couleur métallique pour souligner son logo.
Avec ses poignées larges et profondes, la manette de la Xbox One offre un confort assez exceptionnel pour qui a des mains d’adulte, avec des touches qui tombent naturellement sous les doigts. Pour les mains des plus jeunes, disons en dessous de 8 ans, l’accès aux différentes fonctions, parfois en simultané, s’avère bien plus compliqué, surtout que la manette, avec ses 285 grammes sur la balance, se montre finalement assez lourde. Côté ressenti, les boutons A,B,X et Y sont en tendance ferme, avec une course plutôt profonde et un ressort rapide ... mais bruyant sur le retour. On pourra d’ailleurs faire la même remarque pour les touches de tranche LB et RB, qui auraient mérité un petit amortisseur pour un contact un peu plus doux. Un reproche qu’on ne fera pas aux gâchettes, profondes et profitant d’un ressort plutôt léger à l’appui mais suffisamment rapide au retour pour être efficace en jeux de tir et offrant une bonne précision quand il s’agit de gérer une accélération, par exemple. Surtout que lorsque leurs vibrations additionnelles sont bien utilisées, comme c’est le cas dans la série Forza, elles servent autant à l’immersion qu’à l’ajout d’informations pour le gameplay. Et puis, il y a ces sticks analogiques …
Placés en asymétrique depuis la première manette Xbox, ces sticks ont grandement participé à la réputation de ces contrôleurs produits par Microsoft. Et au vu de ceux ici présents, on comprend parfaitement pourquoi. Souples et précis, ils sont avant tout incroyablement maniables, notamment grâce à leur chapeau combinant un dôme concave et un pourtour texturé en gomme dure, qui permet aux pouces de les manipuler dans quasiment toutes les positions, sans grand effort. Ils assurent aussi un grand confort à la longue, même lorsque leur utilisation est constamment sollicitée. Et pour avoir eu la chance de comparer des manettes neuves et âgées de plusieurs années, nous pouvons sans crainte affirmer qu’ils ne perdent rien de leur superbe avec le temps. Voilà de quoi donner une leçon aux DualShock 4, de première comme de deuxième génération.
Côté croix directionnelle, on est là aussi sur un design plutôt qualitatif, mais assez typé. Bien que le choix du positionnement asymétrique la place dans une zone où le pouce gauche est moins à l’aise, son toucher se montre précis, presque sec, avec un contact court et un retour en position très rapide. Pas forcément ce qu’il y a de plus agréable à la longue, mais un bon outil pour tout ce qui est Shoot Em Up, plateforme et navigation rapide dans les menus. C’est néanmoins un peu moins brillant en jeux de combat, particulièrement lorsque les quarts de tour sont légion. On est sur ce point un cran en dessous de la DualShock 4 ou de la Onyx de Hori, laquelle imite clairement le modèle de Microsoft, en l'améliorant.
Mais c’est à l’heure de connecter cette nouvelle génération de manette pour Xbox One que l’on en apprécie les nouveautés. Déjà, la connexion Bluetooth additionnelle permet enfin d’utiliser le contrôleur sur PC sans adaptateur ni câble, tout en gardant la liaison propriétaire propre à la console de Microsoft. Et comme ce modèle, présentant plus ou moins les mêmes fonctionnalités que celui de la Xbox 360, est une référence pour les éditeurs PC depuis des années, vous avez la certitude que les noms de boutons apparaissant à l’écran correspondront bien à ceux que vous avez entre les mains, mais aussi et surtout que le jeu aura été calibré avec cette manette précisément, que l’on soit sur un titre stand alone, issu du catalogue Microsoft ou sur les différents marchés comme Steam, uPlay... C’est d’ailleurs de là que vient le principal avantage de ce contrôleur sur la concurrence, celui d’être, à demi mot, la norme sous Windows. Ensuite évidemment, on souhaite la bienvenue au port micro-casque en mini-jack 4 pôles 3,5mm capable d’accueillir un système audio filaire standard sans ajout d’un boîtier supplémentaire comme sur la première version de cette manette. On note cependant que cette fonction reste confinée à l’utilisation sur la console de Microsoft et n’est accessible sur PC qu’en USB. Quant au port de connexion qui accueillait l’adaptateur casque ou le clavier, il reste présent et toujours compatible avec ces accessoires.
Un confort indéniable, une finition exemplaire, des touches d’action rapides et efficaces, des gâchettes sensibles et dotées de vibrations indépendantes, une nouvelle liaison Bluetooth pour jouer sur PC et l’arrivée d’un port casque... La dernière version de ce contrôleur Xbox One affine et corrige les avancées de ses prédécesseurs sans révolutionner le genre ni s'encombrer de trop de fonctions, avec juste ce qu’il faut de progrès pour conserver un titre mérité de manette de référence, sur console comme sur PC. On lui reprochera simplement de ne pas inclure de batterie rechargeable et de câble de liaison filaire, surtout au vu de son prix de vente, de même qu’on aurait aimé voir sa croix légèrement remodelée pour devenir un peu plus polyvalente.
Points forts
- Des sticks tellement agréables à manier
- Les vibrations pour les gâchettes
- Un confort global indéniable
- Vraiment compatible Windows, sans adaptateur ni driver
- Une finition exceptionnelle à tous points de vue
- Le port micro/casque intégré
- Les possibilités de personnalisation avec le Xbox Design Lab
Points faibles
- Batterie et câble optionnels
- Peu adaptée aux petites mains
- Pas de reconnaissance des mouvements
- Le placement de la croix directionnelle et son toucher un peu sec
- Un tarif un peu élevé au regard de la concurrence et des fonctions
Quoi que nous le sachions déjà, ce test nous aura permis de redécouvrir pourquoi le pad Xbox et son design ont atteint une telle notoriété parmi la communauté des joueurs. Certes, il embarque moins de fonctionnalités que son homologue issu des laboratoires Sony, mais ce qu'il fait, il le fait à la perfection. C'est surtout sur de micro-détails que le produit perd quelques points (batterie et câbles en option, prix un poil élevé), sans que cela remette en cause toutefois l'excellente expérience qu'il propose.