De plus, si le réalisateur et l'actrice s'évertuent à nous assurer que le personnage de Lara a gagné en profondeur, on a un peu de mal à les croire à mesure que le film se déroule. Cette fois, il ne s'agit ni plus ni moins que de la boîte de Pandore qui est convoitée par les triades chinoises et un certain docteur Jonathan Reiss. Une bonne occasion pour nous offrir un film carte postale en trimballant Lara du pays de Galles au Kazakhstan en passant par la Chine, la Grèce ou bien encore l'Afrique.

Au delà des inévitables références au jeu (le coup de poing au requin pour ne citer que celui-ci), Le Berceau de la Vie emprunte quantité d’éléments au premier Indiana Jones à commencer par son pitch de départ. On retrouve ainsi deux agents du MI6 (remplaçant au pied levé les agents du gouvernement américain) venant quérir Lara afin qu’elle retrouve la boîte de Pandore (en lieu et place de l’Arche d’Alliance). Si on retrouve également les thèmes de la tentation, du pouvoir et de l’immortalité dans le film, ce qui ressort le plus de ce Berceau de la Vie est sans doute le statut de Lara qui de simple aventurière passe au rang de super-héroïne. Rien ne lui est impossible et surtout pas le fait de survoler Hong-Kong en parachute, faire de la moto sur la Grande Muraille ou descendre une falaise abrupte la tête la première en canardant des bad guys. A l'instar de James Bond, Lara Croft est une icône et de ce simple postulat, toutes ses acrobaties semblent légitimes. Cet aspect est d'autant plus vrai qu'il n’est au final que le reflet de son modèle de pixels.

Néanmoins, certains choix scénaristiques sont très discutables à commencer par la présence de Terry Cheridan, l’ancien petit ami de Lara avec qui elle forme un duo quelque peu improbable surtout quand on connaît la nature solitaire de miss Croft. On serait ainsi tenté de croire que les scénaristes se sont sentis obligés d’affubler le film d’un homme fort pour plaire à un public plus masculin. Idiot d’autant que la sauce ne prend pas vraiment et que cela ne fait pas évoluer l’histoire hormis, à l’image du premier film, au détour d’un face à face à la fin du long-métrage. En somme, on ne retiendra de cette alliance qu’une relation artificielle ou bien encore une référence au premier Indiana Jones via la scène dans le bateau faisant écho à celle entre Indy et Marion.

Pire, l’intrigue principale devant avancer en parallèle de celle centrée autour de Terry et Lara, le film atteint quasiment les 2 heures de métrage, ceci plombant grandement le rythme qui profite cependant de scènes d’action fortement inspirées de l’oeuvre de John Woo à commencer par celle se déroulant dans un immeuble de Hong-Kong, réplique quasi exacte d’une scène du Piège de Cristal de John McTiernan qui copiait lui-même le Hard Boiled du réalisateur hong-kongais..

On pourra aussi s'amuser à chercher les incohérences scénaristiques à l'image de cette scène durant laquelle les amis de Lara débarquent en hélicoptère au-dessus de l'endroit où se trouve la boîte de Pandore alors que la belle a dû subir les assauts de terribles gardiens en faisant le chemin à pied. Saluons au passage la nuit américaine de cette scène, l’une des plus laides vues sur grand écran. Mentionnons a contrario quelques superbes matte painting et des effets spéciaux maîtrisés réussissant parfois à maintenir le spectateur éveillé malgré une réalisation de Jan de Bont en demi teinte. Néanmoins, malgré ses efforts, Lara Croft : Tomb Raider - Le Berceau De La Vie n’en reste pas moins plus proche d’un épisode de Sydney Fox L'Aventurière que d’un long métrage qui aurait bénéficié de toutes les attentions. Opportuniste avez-vous dit ?