Note de la rédaction
Compatibilité : PS4, PS3, Windows (HID et Xinput) / Joystick : Sanwa JLF-TP-8YT / Type de boutons d’action : Sanwa OBSF30 - OBSF24 / Nombre de boutons d’action : 8+2 / Connexion : USB sur câblemoulé / Mode Turbo : Non / Mécanisme d'ouverture : 6 vis sur le dessus / Poids :2,7kg (2,8kg avec le câble) / Dimensions : 37,4 x 25,5 x7 cm (sans stick et boutons) / Prix moyen constaté (06/2017) : 230 €
Nous voici face au Mad Catz Arcade Fightstick Tournament Edition S+, second couteau du défunt fabricant et qui, à en croire l’évolution des prix sur le net, est rapidement devenu le modèle le plus recherché de la marque. Rien d’étonnant à cela car dans la catégorie des demi-lourd, ce modèle désormais classique se place en véritable caïd de la baston.
Il est gros, carré, moche, et s’habille d’une monstrueuse tête de mort sur son plateau. Pas de doute, le T.E.S+ n’a pas été créé pour jouer à Windjammers (et encore, c’est quand tu veux !) mais bien pour enchaîner les coups de poing, coups de pied et autres attaques spéciales en versus fighting. Sinon, comment expliquer le soin apporté à la rigidité de l’ensemble, plateau métallique y compris, lequel en profite pour mettre un joli coup de boule aux trop souples Mad Catz TE2+ et autres Razer Panthera. Et si effectivement, cette solidité aura une contrepartie, celle de ne pas disposer d’un système à ouverture facile, toute customisation ne sera pas interdite. 6 tours de clé Allen plus loin, on accède à un espace suffisamment large pour faire quelques améliorations, avec même un double fond salvateur pour l’ajout de cartes d’extension. Ca sent le modding à plein nez tout ça.
Mais attention, nul besoin de sortir la caisse à outil pour se faire plaisir. Le TES+ a déjà tout ce qu’il faut sous le capot et fait face sans problème à ses rivaux les plus onéreux. Côté boutons, le fabricant a misé sur des éléments Sanwa, avec 2 rangées de 4 OBSF30 tout de gris vêtus. Leur implantation reprend celle des bornes Vewlix et offre donc plusieurs possibilités pour les jeux à 4 ou 6 boutons, avec un espacement plutôt large mais qui reste inférieur à celui du Hori RAP 4 KAI. Côté joystick, on est encore sur du Sanwa, un modèle JLF-TP-8YT, classique mais efficace, avec juste ce qu’il faut de nervosité et de souplesse pour enchaîner les quarts de tours sans se prendre la tête. Comme pour le TE2+, ce stick se place légèrement plus haut que chez la concurrence ce qui n’a, soyons honnête, aucune influence sur les performances ou le confort en jeu. Et si ce joli monde ne convient pas à vos goûts techniques ou esthétiques, il est de tout façon possible d’en changer sans aucune difficulté, le TES+ étant équipé de connecteurs on-ne-peut-plus standards, pour les boutons comme pour le stick.
Pour ce qui est du plateau par contre, le changement de dessin demandera quelques sacrifices. Point de vitre en plexiglas ici, mais un vinyle collé à la plaque métallique, comme pour le RAP4 KAI. Et si l’on trouve des solutions de remplacement chez les spécialistes du net, ce sera au prix de la destruction du modèle original, sans retour arrière possible. Mais pour se rattraper, Mad Catz a eu la bonne idée de donner à son TES+ une ergonomie des plus agréables, avec un espace suffisamment large pour accueillir les grandes mains. Les paumes dépassent certes un peu de la surface plane, mais la pente de la calandre est assez douce pour que le confort reste optimal, que l’on joue avec le joystick sur les genoux ou sur un bureau. A ce propos, le fabricant a eu l’étrange idée d’ajouter 4 petits pieds de caoutchouc d’un demi centimètre sous le fond. Du coup, avec le stick sur les jambes, on se les prend dans les cuisses… et on ne les sent pas spécialement. De même, si on les enlève, le TES+ garde sa stabilité en toutes situations. L’idée était elle d’augmenter artificiellement l’épaisseur de l’ensemble? Nous ne le saurons probablement jamais et ce n’est pas plus mal.
Passons aux panneau de contrôle maintenant, qui propose un agencement similaire que celui du TE2+. On y trouve en vrac un sélecteur PS3/PS4, un bouton Home griffé Playstation, un lock pour éviter les fausses manips, 3 modes d’émulation pour le stick, un pavé tactile pour la PS4, des touches L3 et R3 (les clics de sticks de la manette PS4) et un afficheur pour connaître son numéro ou sa couleur de joueur sur les consoles Sony. Et là vous allez me dire “Mais il est où le turbo?”. Et bien il n’est nul part, parce que le turbo c’est de la triche. Par contre, en cherchant un peu, on trouve bien les touches Option/Start et Share/Select, à l’arrière, juste à côté du compartiment de rangement du câble USB. Et non, il n’y a pas de connecteur DIN pour ce cordon puisque le câble est soudé à la carte interne, avec évidemment un système d’amortissement là où l’on aurait préféré un vrai rupteur de câble. Et comme chez la plupart des concurrents, on signale aussi l’absence de prise casque, toujours dommageable pour les joueurs silencieux.
Sinon, il va de soi que le TES+ se joue parfaitement sur les consoles Sony. Du moment que le titre ne fait appel qu’à un seul système pour la direction, D-Pad, stick gauche ou stick droit, ça se passe sans problème. Il faudra juste penser à allumer la console avant de se vautrer dans le canapé puisque le bouton Home est sans effet lorsqu’elle est éteinte ou en veille. Oui, c’est rageant. Sur PC Windows, on profite d’un pilote très simple d’utilisation, qui propose une interface HID (donc Direct Input) ou XInput, avec à la clé une compatibilité maximale. Dans les deux cas, Steam propose même la possibilité de remapper ses touches à volonté comme s’il s’agissait d’une manette PS4 ou Xbox 360. Et comme d’habitude avec les sticks Direct Input, on peut aussi profiter de son matériel sous Mac, Linux et autres plateformes ouvertes, pour profiter allègrement des émulateurs. Du bonheur !
On résume ensemble. Le stick est bien construit, bien équipé, modifiable, confortable et stable. Que lui demander de plus ? Et bien peut être de taper un peu moins fort sur le porte monnaie. Après un prix de lancement à mi-chemin entre le RAP4 de Hori et son frère le TE2+, le TES+ voit désormais sa disponibilité s'étioler et son tarif s’envoler. A près de 250€ aujourd’hui, il se montre finalement beaucoup moins intéressant que lors de sa sortie, victime de sa raréfaction et de l’intérêt compréhensible que lui portent les joueurs.
Points forts
- Confortable et très stable (avec ou sans ses petits pieds)
- Un plateau vraiment très rigide
- Beau niveau d’équipement
- Les possibilités d’évolution après 6 tours de clé
- Un haut niveau de compatibilité sur de nombreuses plateformes
Points faibles
- Décor du plateau difficilement modifiable
- Pas de mode turbo
- Le prix qui monte, qui monte …