Note de la rédaction
Compatibilité : Playstation 4, Windows (Xinput) / Joystick : Hori Hayabusa / Type de boutons d’action : Hori Hayabusa / Nombre de boutons d’action : 8 / Connexion : USB sur câble moulé / Mode Turbo : Non / Mécanisme d'ouverture : Non / Poids : 3,4kg / Dimensions : 47,3 x 28,8 x 5,4 cm (sans stick et boutons) / Prix moyen constaté (03/2019) : 199€
Fighting Edge... Si vous connaissez l'univers des sticks arcade, ce nom vous dit forcément quelque chose, puisque son géniteur, le fabricant Hori, avait déjà eu sa part de succès avec ce modèle au temps des consoles PlayStation 3 et Xbox 360. Quelques années plus tard, le voilà qui remet le couvert, en reprenant la même appelation, mais pas le même produit. Désormais épurée de toute fioriture, cette version du Fighting Edge entend proposer une nouvelle philosophie de design. Reste à savoir si ce sera pour le meilleur, ou pour le pire.
Après le retour fracassant du RAP N, d’abord avec une édition Tekken 7 puis en version standard, Hori nous refait le coup du recyclage de joystick en réutilisant une appelation déjà présente dans son catalogue. On pourrait aisément imaginer que l'équipementier se contente d'une simple mise à jour de son vieux Fighting Edge, en lui apportant notamment une compatibilité PlayStation 4. Pourtant, si on distingue bien quelques airs de ressemblance, force est de constater que les choses ne sont pas aussi simples, puisque cette nouvelle édition change totalement de philosophie de design, et ce quitte à faire disparaître certaines fonctionnalités. Pour preuve, l’absence de ce qui faisait la personnalité du Fighting Edge premier du nom, à savoir la zone tactile du plateau, remplacée ici par un désormais classique enchaînement de boutons sur le côté droit, dans un renfoncement. Un choix technique qui rappelle évidemment celui qui avait déjà été opérés sur le RAP 4 Kai quelques mois auparavant. Dans le même esprit, le fabricant a préféré faire l'impasse sur la présence d'artwork décoratif, tandis que la marque et le modèle du produit se retrouvent gravés au laser, à peine visibles. Pourquoi tant de sobriété ? Pour laisser pleinement la matière du plateau s'exprimer, tout simplement. En l’occurrence, on parle d'un très joli aluminium brossé sur lequel nos mains se placent avec délice. C'est un peu froid au toucher, mais esthétiquement, l'effet est clairement très réussi.
Evidemment, ces choix de design tombent justes parce qu'ils demeurent portés par une qualité de fabrication irréprochable. Que l'on parle du châssis ici intégralement en plastique, ou des différents éléments de finition, les ajustements se montrent nickel à tous les niveaux. Le Fighting Edge ne fait donc ni plastoc, ni clinquant. Des lignes simples, des angles marqués, un jeu assez discret entre textures et matières, et surtout une épaisseur d’à peine un peu plus de cinq centimètres en font un modèle élancé, sobre et classieux, qui relègue presque au rang de jouets les Razer Panthera, Nacon Daija, ou Qanba Obsidian, comme les autres modèles de chez Hori.'''
Du point de vue de la prise en main maintenant, précisons que le Fighting Edge fait partie des “très grands” sticks arcade du marché, de ceux qui offrent un maximum de place pour les mains et s’installent confortablement sur les genoux. En effet, avec un plateau de 47 par 22 cm, soit encore un peu plus que ce que propose le déjà grand Obsidian de Qanba, le haut de gamme de la marque ne s’incline finalement sur la taille que face au RAP Premium VLX, un Hori lui aussi. Il faudra donc lui réserver une bonne place sur le bureau.
Côté équipements, et comme pour l’ensemble des sticks arcade de la marque sortis ces deux dernières années, peu de surprise : on est bien face à un combo joystick et boutons Hayabusa, l’une des alternatives les plus sérieuses aux classiques Sanwa. Et si vous êtes déjà lecteur de notre comparatif, vous savez tout le bien que l’on pense de ces modèles de boutons, réactifs grâce à un point de contact assez haut et un ressort au retour rapide, mais qui gardent tout de même un toucher assez grand public, proche des OBSF30. Et pour le coup, on a même droit à une petite nouveauté esthétique puisqu’au noir mat et légèrement rugueux du bouton, Hori a pris le parti d’adjoindre une couronne couleur métal argenté assez brillante. Serait-ce là le signe d’une certaine ouverture aux couleurs de la part du fabricant japonais, quand le noir s’était jusqu’à présent montré comme un choix unique?
En tout cas, pas de folie des couleurs du côté du joystick, un Hayabusa tout de noir vêtu. On profite toujours d’un angle d’action réduit mais d’un ressort un peu plus faible par rapport à un Sanwa JLF-TP-8YT, ce qui peut perturber les habitués pendant les premières minutes de jeu, mais reste parfaitement efficace en compétition et tout à fait polyvalent. Cependant, et contrairement à la plupart des modèles concurrents, Hori fait ici le choix d’un positionnement de son stick et de ses boutons selon un schéma qui rappelle les bornes Namco Noir, avec les quatre séries de deux boutons en arc de cercle, pas tout à fait comme sur les Vewlix. Encore une fois, il suffit de quelques minutes pour s’y habituer et même y trouver son avantage, particulièrement dans les jeux basés sur quatre boutons (façon Tekken 7 ou SoulCalibur VI). Et pour conclure, la position de jeu est confortable, efficace, et on apprécie particulièrement la rigidité exemplaire du plateau, lequel ne plie aucunement sous nos appuis répétés.
Rien à redire non plus sur les fonctions supplémentaires. Déjà, les touches Home et Option, sur le plateau, se trouvent suffisamment éloignées des boutons d’action pour ne pas risquer d’appui involontaire, avec en plus la possibilité de les éliminer grâce à un mode Tournament. Mais elles restent aussi suffisamment proches et visibles pour qu’au contraire on n’ait pas à les chercher quand on en a besoin. Dès lors, le Fighting Edge se montre beaucoup plus agréable à l’utilisation au quotidien qu’un Obsidian où la touche Option se trouve au milieu d’autres touches secondaires, ou qu’un Daija qui voit ces fonctions placées sur la tranche. Une tranche que le Fighting Edge exploite aussi, mais uniquement pour y loger L3, R3, Share, le mode tournament, le choix de mode du stick et la réassignation de touches.
Car oui, le Fighting Edge offre ce que trop peu de modèles permettent : ré-assigner ses boutons à la volée. On enclenche le mode Assign, on clique sur la touche que l’on veut assigner, puis sur celle que l’on veut voir remplacée, et le tour est joué. C’est rapide, efficace et sacrément utile. Simplement, on regrettera de ne pouvoir stocker ce mapping dans une mémoire dédiée, avec possibilité d’en avoir plusieurs sous la main. C’est un défaut de tous les sticks essayés jusqu’alors, sauf qu’ici le remapping ouvre grand la voie vers cette possibilité. Autre déception, un peu moindre, l’absence de compatibilité PlayStation 3. Alors qu’Hori nous avait jusqu’alors habitué à un combo PS3/PS4/PC, voici que le Fighting Edge nous limite à Windows en Xinput et à la PlayStation 4 en natif. Heureusement, il propose tout ce que l’on est en droit d’attendre sur la dernière console de Sony avec un pad tactile à l’arrière et une prise discrète pour le micro/casque à l’avant, cette dernière fonction n’étant tristement pas compatible PC.
Côté personnalisation, entretien et réparation, le Fighting Edge est loin d’offrir toutes les possibilités d’un Razer Panthera mais ne démérite pas pour autant. Déjà, on trouvera facilement plusieurs emplacements pour ajouter une carte alternative. Ensuite, si le plateau n’est effectivement pas rotatif, il reste très accessible avec le retrait de quelques vis, la sixième d’entre elles faisant au passage sauter la garantie. Néanmoins, une fois l’ouverture faite, pas de difficulté pour changer un bouton ou modder son stick.
Pour ce qui est du câble, on a droit à une bonne longueur de 3 mètres, qu’on aurait tout de même aimée de meilleure qualité. Comme pour l’Obsidian, on regrette un peu que dans cette catégorie on ne soit pas en présence d’un cordon tressé, ou du moins suffisamment épais. En même temps, après des heures de jeu avec multiples pliages et re-pliages pour ranger le câble dans son compartiment, nous n’avons pas eu à nous plaindre de la moindre faiblesse. Reste qu’en absence de connecteur, le cordon étant branché directement à l’intérieur, toute casse demandera une bonne dose de bricolage afin d’obtenir réparation.
N’y allons pas par quatre chemins. Le Fighting Edge est, à ce jour, le meilleur joystick que nous ayons eu entre les mains, toutes catégories confondues. S’il ne révolutionne pas le genre ni ne lui apporte de véritable innovation, tout dans son design et sa fabrication frôle la perfection. Son très large plateau en aluminium en fait un modèle de stabilité, ses équipements de jeu se montrent parfaitement efficaces, et ses fonctions sont tout à fait en adéquation avec la plateforme pour laquelle il est dédié. Pour un tarif de 200€, c’est tout simplement exceptionnel. Mais s’il réussit effectivement à reléguer des Obsidian, Daija et Panthera au second rang, il lui reste encore quelques menus défauts à gommer pour taquiner la perfection. On citera par exemple l’étonnante absence de compatibilité PS3 ou la qualité de son câble USB. De même, si le remapping à la volée se présente comme une fonction très intéressante, on aurait aimé pouvoir stocker nos multiples configurations dans la mémoire du joystick. C’est peu de chose au regard des très nombreuses qualités de ce Fighting Edge qui devient tout naturellement une référence de notre comparatif et le modèle à abattre pour ses concurrents.
Points forts
- Construction solide et stable sur table comme sur les genoux
- Un plateau parfaitement rigide
- Un joystick précis et léger
- La position confortable avec beaucoup de place
- Des boutons Hayabusa toujours aussi efficaces
- Le placement des fonctions annexes
- Le re-mapping à la volée
- La trappe pour ranger le câble
- Un port audio discret pour le casque
- Sobriété et classe, surtout à ce prix
Points faibles
- Un câble USB un peu léger
- Compatible PS4 et Xinput seulement
- On aurait voulu plus de mémoires pour le re-mapping