Note de la rédaction
Compatibilité : Playstation 3, Playstation 4, Windows (Xinput) / Joystick : Exclusif Qanba / Type de boutons d’action : Exclusif Qanba / Nombre de boutons d’action : 8 / Connexion : USB sur câble fixe / Mode Turbo : Oui / Mécanisme d'ouverture : Non / Poids : 1,1 kg / Dimensions : 32,6 x 22 x 5,6 cm (sans stick et boutons) / Prix moyen constaté (12/2018) : 95€
Voici le Qanba Drone, un stick arcade ni trop petit ni trop gros, ni trop cheap ni trop cher, du genre à taquiner les modèles de références sur le plan technique, sans qu’on ait à en payer l’addition. Enfin tout ça, c’est ce qui est annoncé. Voyons ce qu’il en est en réalité.
Avec 33 centimètres de large et 22 de profondeur, le Drone n’entre pas vraiment dans la catégorie des mini-sticks et se compare donc difficilement avec un Hori Fighting Stick Mini 4 ou un MadCatz Arcade FightStick Alpha. Mais s’il n’est pas le champion de la portabilité, il reste largement plus compact qu’un Hori RAP Kai ou un Nacon Daija. Comme une sorte de compromis qui voudrait rentrer facilement dans le sac, mais sans trop délaisser le confort de jeu. Un pari difficile à tenir pour un modèle qui dépasse à peine le kilogramme sur la balance. Sur table pourtant, le Drone s’en sort avec les honneurs, et à moins d’envoyer des directions à la force démesurée, il enchaîne les combats sans broncher, et surtout sans bouger d’un iota, surpassant de fait l’ensemble des modèles compacts sus-cités. Idem pour les joueurs affalés dans leur canapé, avec le stick sur la base des cuisses : ils trouveront là une ergonomie assez agréable pour les longues soirées de versus fighting. Au final, ce n’est que dans la position assise, dos droit, avec le stick sur les genoux, que largeur et poids montrent leurs limites. Cette fameuse position qu’on est un peu obligé d’adopter en tournoi et pour laquelle le Drone dévoile une trop grande instabilité, le moindre déplacement de joystick agissant comme une tempête sur un petit bateau, et risquant à tout moment de capter votre attention plus que le jeu lui même.
Le Drone est donc moins l’outil des grandes salles que celui des petits salons, comme nous le rappelle d’ailleurs son câble de 2 mètres seulement, une longueur même un peu juste pour en profiter depuis son canapé sans avoir à utiliser une rallonge. Chose peu commune aussi, le départ du câble sur le côté gauche, via une embase moulée peu protégée et sujette à de nombreuses contraintes lors de l’utilisation. Quant au rangement du cordon, nous le trouvons aussi ingénieux que risqué, avec une place réservée à la base du plateau, sans véritable trappe, sachant qu’il tient à l’utilisateur de trouver le compromis de pliage qui respecte à la fois le câble et son maintien dans le logement.
Au niveau des matériaux, le Drone nous la joue tout plastique, brut et brillant sur la plupart des surfaces, pour un "effet jouet" assez prononcé que le design plutôt anguleux réussit tout de même à atténuer. Heureusement, l’épaisseur de ces plastiques, leur résistance aux torsions et leurs ajustements inspirent confiance quant à la qualité générale de fabrication.
Pour ses boutons d’action, le Drone utilise des modèles en 30 mm marqués par Qanba et rappelant fortement les OBSF-30 de Sanwa, du moins visuellement. En pratique, la touche est beaucoup plus lâche et l’action plus profonde. On y perd donc un peu en précision et en vitesse de frappe, bien que ça reste tout à fait agréable pour un novice ou un débutant. On est ici sur un cas de figure comparable aux boutons des Mayflash F300 et 8bitdo NES30, certes peu performants pour la compétition de haut niveau, mais qui conviendront certainement à la plupart des joueurs.
L’organisation des touches est assez classique avec une configuration proche de celle des bornes Vewlix, en 2 rangées de quatre boutons, efficace tant pour les jeux en 2x3 boutons façon Street Fighter que pour ceux en 1x4 façon SoulCalibur. L’espace de jeu est large mais on peut tout de même lui reprocher d’être glissant pour la main droite … Et pas qu’un peu. En effet, la base du plateau est texturée pour augmenter la mobilité du poignet, un point positif que nous avions déjà relevé sur le Nacon Daija mais qui ici, couplé avec l’angle sous la paume de la main, devient un vrai désavantage. La main a tendance à être attirée vers l’arrière, particulièrement quand on joue avec la rangée du bas, et encore plus quand la sueur, même légère, rentre dans la partie.
De par sa position assez haute, la main gauche ne souffre pas de ce défaut lors de la manipulation du joystick mais ce dernier, un modèle Qanba lui aussi, n’arrive pas vraiment à atteindre la qualité du modèle Sanwa qu’il imite, et ce malgré l’utilisation de contacteurs réputés, de marque Omron. On se retrouve là encore avec des sensations proches des modèles 8bitdo et Mayflash, c’est à dire tout à fait correctes, mais vraiment pas au niveau de la concurrence japonaise. Le stick marque donc bien les directions, mais avec trop de souplesse et un retour en position centrale un peu mou. On lui reproche aussi la hauteur de sa boule, un trop élevée pour en profiter avec la tranche de la main posée sur le plateau. Encore une fois, ça reste suffisant pour la plupart des utilisateurs, mais ceux qui cherchent la performance voudront forcément passer à un autre modèle.
La bonne nouvelle, c’est que le Drone est un stick arcade assez facile à modifier. On peut par exemple changer la boule du joystick en accédant simplement à la vis de tige par une petite trappe située sous le châssis. Pour le reste, il faut dévisser les 6 vis qui maintiennent le plateau, avec destruction d’un sceau de garantie au passage. On trouve alors un intérieur suffisamment spacieux pour imaginer l’ajout d’une carte d’extension, et des boutons en 30 mm qu’on remplacera très simplement par des Sanwa, des Seimitsu ou des Hori. Pour le Joystick, fixé au châssis et non au plateau, il faudra simplement faire attention à s’équiper d’un câble 5 broches double ou d’un joystick offrant des connecteurs en 2,8 mm. Le seul hic au final, c’est que le coût de tels équipements amènent rapidement le prix du Drone au niveau de concurrents comme le Hori RAP 4 Kai, alors même que la comparaison en termes d’ergonomie n’est pas vraiment à l’avantage du modèle de Qanba.
Sinon, le Drone profite d’une compatibilité officielle avec les consoles PlayStation 3 et 4 et offre en plus une connexion en D-Input et Xinput sur PC. Nuançons tout de même un petit peu. Déjà, sur PS4, si on trouve bien les touches Home, Option, Share, L3 et R3, il manque encore le pavé tactile, particulièrement utile avec Street Fighter 5, ainsi qu’un port pour le micro-casque. Ensuite sur PC, que l'on soit sur un environnement Windows, Mac, ou Linux, nous avons rencontré plusieurs problèmes de connexion en Xinput, ou en D-Input. Entre Steam qui le voit seulement comme une Dualshock 3, Windows qui met parfois plus d’une minute à le détecter comme un contrôleur, ou les touches R2 et L2 qui veulent absolument passer pour des analogiques, et donc comme des axes, nous avons à plusieurs reprises pesté sur l’absence de pilote officiel capable de nous régler tout ça d’un coup de cuillère à pot. Ou peut être aurait-il simplement fallu que Qanba ajoute une troisième position à son sélecteur de plateforme, justement dédiée au PC.
Au chapitre des fonctions intéressantes, on notera tout de même la présence d’un Turbo à double position, soit à l’appui sur le bouton correspondant, soit automatique … c’est à dire même avec le bouton relevé. Pratique pour les fatigués de l’index amateurs de Shoot’Em Up (et ils sont nombreux). Juste dommage que la vitesse du turbo ne soit pas réglable. Le stick profite enfin d’un mode Tournament qui désactive les touches annexes ce qui, vu leur position, n’était pas tant nécessaire.
On cherche tous la perle rare à moindre frais, le meilleur rapport qualité prix, le modèle qui, sans coûter autant que les autres, va nous donner notre lot de sensations. Et ce stick arcade économique de référence aurait pu être le Qanba Drone. Sur le papier il en avait le prix comme les caractéristiques, avant que tout ne s’étiole peu à peu sur le banc de test. Si on accepte, à ce tarif, que les boutons et sticks soient un peu inférieurs à des Sanwa ou des Hori, c’est surtout sur son ergonomie glissante et instable qu’il déçoit. On ajoute à cela quelques défauts, entre un câble trop court et mal agencé, ou une connexion PC qui n’est pas au point, et nous voilà au final avec un modèle qui peine à justifier son écart de prix avec un Mayflash F300 comme avec un Hori RAP 4.
{{jv:article_calltoaction|href=https://www.amazon.fr/Arcade-stick-Qanba-FightStick-compatible/dp/B01I0GEDEY/|text=RECHERCHER SUR AMAZON}} | {{jv:article_calltoaction|href=https://www.materiel.net/recherche/qanba-drone/|text=RECHERCHER SUR MATERIEL.NET}} | {{jv:article_calltoaction|href=https://jeux-video.fnac.com/Joystick-Steelplay-Qanba-Drone-Arcade-pour-PlayStation/a11319092/w-4?ref=jvcm&origin=PA_JV_ARTICLE|text=RECHERCHER SUR FNAC}} | {{jv:article_calltoaction|href=https://www.ldlc.com/fiche/PB00243451.html|text=RECHERCHER SUR LDLC.COM}} |
Points forts
- Construction solide et stable sur table
- Une finition exemplaire
- La cache pour ranger le câble
- Mode turbo automatique
- Facile à modder
- Boutons tout à fait corrects
Points faibles
- Pas très stable sur les genoux
- La main droite glissante sur l’angle du stick
- Placement et longueur du câble
- Pas de pad tactile ni de sortie casque
- Connexion PC pas toujours évidente
- Un stick Sanwa, ce serait vraiment mieux