Note de la rédaction
Spécifications | |
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Compatibilité | PC (Windows, Mac), PS4 |
Transducteurs | 2x50 mm |
Réponse en fréquence | 10 Hz à 40 kHz |
Impédance | 32 ohms @1kHz |
Sensibilité | 99 dB SPL/mW |
Type microphone | Cardioïde, rotatif |
Atténuation bruit micro | Oui |
Zones éclairées | Oui, RGB |
Rendu 7.1 | 7.1 virtuel |
Poids | 280 g |
Connexions disponibles | USB |
Préparez vos tabliers, nous allons faire un peu de cuisine. En effet, aujourd’hui nous vous proposons une recette de casque gamer filaire façon “joueur PC”, qui tombera juste comme il faut sur vos oreilles, ravira vos petits tympans et fera le bonheur de vos auditeurs. Un petit coup de coeur qui, sans même exploser le budget, nous montre qu’une bonne formule reste avant tout une question de qualité des composants, d’intelligence du design et de dosage à tous les étages.
Qu’est ce qui fait un bon casque gamer? Avouons que nous nous posons cette question à chaque test de ce comparatif, face à chacune des signatures sonores qui nous ont été présentées, remettant systématiquement en question nos propres a priori dans un milieu où l’équilibre parfait des fréquences n’est pas forcément l’attente principale. Entre la volupté des graves, souvent synonyme d’ambiance cinématographique mais pouvant rapidement prendre trop de place, la présence des médiums qui assure l’intelligibilité des voix au prix parfois d’une certaine agressivité, ou la précision des aigus offrant une meilleure perception de certains détails au risque de fatiguer l’oreille, chaque modèle y va de son propre mélange, volontaire ou dépendant du matériel utilisé, avec les qualités et les défauts qui en découlent. A nous alors d'en extirper les avantages et les inconvénients, d'en comprendre la philosophie ou les errements. Et sur ce chemin tortueux, on tombe parfois sur une oeuvre d’art, une harmonie des sons, des choix techniques qui fonctionnent à tous les coups et répondent parfaitement à ce que l’on est en droit d’attendre, quelle que soit la situation. Des rencontres aussi rares que réjouissantes, du genre de celle que nous avons eue avec le Khan Aimo. Rien que ça.
Il paraît pourtant petit, compact, au sortir de sa boîte plus fine que toutes celles que nous avons rencontrées à ce jour. Pas de signe particulier, pas d’exubérance, avec des lignes simples et plutôt arrondies, qu’un plastique mat entre noir et gris foncé rend encore plus discret. Seul le micro sur tige, rotatif mais non-amovible, vient nous rappeler que nous sommes face à casque gamer. Un modèle filaire d’ailleurs, doté d’un câble fixe de plus de 2 mètres et qui ne se branche qu’en USB. Pas de mini-jack au programme donc, une compatibilité qui ne s’étendra pas aux manettes de nos consoles, ni même à nos smartphones. Mais même si la partie logicielle prévue par Roccat reste pour le moment exclusive à Windows, rien n’empêche de profiter tant de la partie casque, en stéréo seulement, que du micro sur diverses plateformes équipées d’un port USB, comme les Playstation 4, Mac Os et Linux.
Une fois posé sur le crâne, le Khan Aimo s’ajuste grâce aux deux coulisses métalliques de son arceau. Il trouve d’ailleurs facilement sa place sur toutes les tailles de tête et offre un maintien équilibré, pas vraiment ferme, mais sans impression de mollesse. Même sa mousse d’amortissement sous l’arceau, pourtant fine et souple en apparence, assure parfaitement le maintien et le confort. Il faut dire qu’avec son poids plume d’à peine 280 grammes, il se laisse facilement oublier et permet de jouer pendant des heures sans que l’on ne ressente le besoin de s’en extirper. De type fermées, ses oreillettes en simili-cuir englobent bien les oreilles et offrent une belle isolation naturelle, suffisamment forte pour jouer confortablement en lieu bruyant, mais à laquelle on reprochera simplement un léger effet sauna avec sa moiteur caractéristique. Reste que le casque ne génère aucun grincement ni craquement lors des manipulations, à peine quelques chuchotements lors des frottements du câble, sans qu’on approche les niveaux gênants d’un Logitech G Pro.
Côté gestion de l’audio, le Khan Aimo propose une molette crantée de réglage du volume général derrière l’oreillette droite et un mute automatique du micropho ne lorsque celui ci est relevé. C’est simple et efficace, surtout que dans les deux cas on a droit à une gestion logicielle des fonctions, comprendre par là que le volume comme le mute agissent directement sur l’OS et non en analogique, ce qui rend la gestion sonore plus limpide. Enfin, chaque oreillette est dotée de deux zones éclairées en RGB, que les amateurs pourront soit gérer depuis le logiciel, lequel offre tout un tas d’options en ce sens, soit simplement désactiver avec un petit bouton situé près de la molette de volume.
Mais si le confort et la mécanique nous ont franchement convaincus, c’est évidemment sur la restitution sonore que ce Khan Aimo était attendu. Et là aussi, c’est un festival d’éloges qui s’annonce, du genre à donner une belle leçon d’équilibre à l’ensemble des casques de ce comparatif : des basses à la fois définies, pêchues, capables d’enrober l’ambiance sonore sans baver aucunement sur le reste du spectre, des médiums claquants et nerveux, mais suffisamment compressés pour ne pas offrir la moindre agressivité ni empiéter sur des aigus au meilleur de leur forme, superbement définis. Etonnés que nous étions face à ce résultat, nous avons sorti nos meilleurs modèles pour la comparaison, et le résultat est là. Le Khan Aimo a notre préférence face aux Sennheiser GSP350 et Logitech G633 avec un meilleur équilibre global. Il bat même le SoundBlasterX H7 sur la qualité de ses basses en s’alignant sur les autres fréquences, et met nos HD-25II et DT990 issus du monde de l’audio pro sur la touche tant qu’on reste à des niveaux de volume raisonnables. Que l’on soit en jeu, en recherche d’ambiance et de précision, en film avec un besoin de profondeur des basses et de qualité d’écoute des voix, ou en écoute musicale, le Khan Aimo s’en sort vraiment bien, montre une grande polyvalence et offre une qualité d’écoute assez inattendue, quel que soit le volume. Du moins tant qu’on reste en stéréo.
Parce qu’évidemment, c’est au coeur de notre euphorie que nous avons plongé dans l’option 7.1 proposée par le logiciel Swarm de Roccat, prêt à être émerveillés comme jamais. Sauf que non, pas de miracle de ce côté. Le surround virtuel proposé par le Khan Aimo est loin d’être ridicule, il est même plutôt bon au final, mais il aurait aussi tendance à flouter un peu cette précision qui nous a touché en stéréo. Certes, on apprécie dans certains cas d’avoir une spatialisation plus volumineuse, jouant avec la directivité des sons, mais elle reste d’un niveau légèrement inférieur à ce que propose le logiciel de Logitech en combinaison du G633, et ce malgré une vraie gestion en 8 canaux avec une carte son interne supportant un échantillonage élevé. Profitons-en d’ailleurs pour louer les qualités de l’interface proposée par le logiciel Swarm, qu’il s’agisse de la gestion de l’éclairage ou du son. On sent certes que certaines fonctionnalités n’en sont qu’à leurs débuts, avec parfois de petits bugs et une réactivité pas toujours au top, mais on est clairement sur la bonne voie. Entre un égaliseur complet, des petites fonctions simplifiées pour améliorer la présence des voix ou des détails cachés dans les aigus, il y a là tout ce qu’il faut pour se concocter différents profils adaptés à différentes situations.
Même le microphone profite d’un réducteur de bruit globalement efficace, d’un réglage d’échantillonnage et d’une modification du timbre avec des effets “monstre” et “cartoon” pas forcément très utiles, mais surtout la possibilité de tromper vos partenaires avec un changement de genre. Bien entendu, tout ceci serait de l’ordre du gadget si on ne profitait pas d’un micro de qualité, ce qui est là encore tout à fait le cas. On apprécie en effet que le timbre de voix soit vraiment bien respecté, que la clarté soit au rendez vous et que le micro ne souffre ni de souffle, ni d’un vilain bruit de fond. Du coup, plus qu'un outil de communication avec vos équipiers, il pouura aisément être utilisé pour du streaming, ce qui est assez rare pour être souligné.
Avec ce Khan Aimo, Roccat signe là une très belle recette, délicieuse à tous les niveaux et qui correspond surtout à nos attentes de joueur. Il offre une belle sonorité, précise, équilibrée, agréable sur la durée, mais aussi un confort indéniable avec une bonne isolation et une légèreté salvatrice lors des longues parties. On apprécie aussi tant la partie micro, très efficace, que le côté logiciel, certes encore perfectible avec un 7.1 encore un peu en retrait, mais qui semble sur le bon chemin avec déjà de nombreuses fonctionnalités. En clair, c’est un must, c’est un hit, c’est une péninsule de plaisir, qui mérite clairement les 90€ d’investissement demandés et qu’on aurait adoré pouvoir emporter avec nous, loin des incontournables ports USB.
Points forts
- Léger et agréable à porter
- S’adapte facilement à toutes les tailles de têtes
- Sobre, élégant, avec une belle finition
- Une sonorité exceptionnelle pour son prix et parfaitement malléable
- Un micro qui respecte le timbre sans perdre en intelligibilité
- La carte son qui gère 8 canaux avec haut échantillonnage
- Un réglage du volume aussi discret qu’efficace
- Le plein de fonctions côté logiciel, avec gestion de multiples profils
- Une atténuation des bruits qui fonctionne vraiment
Points faibles
- Connectique en USB uniquement
- La précision du 7.1 encore perfectible
- Les mousses d’oreillettes manquent un peu d’aération
Jusqu'à présent, Roccat brillait essentiellement par la qualité de ses périphériques souris. La marque peut maintenant se targuer de maitriser un autre sujet : celui des produit audio. Son nouveau casque Khan est une vraie réussite, au point qu'il fait maintenant office de premier choix en ce qui nous concerne, dans sa catégorie de prix (autour des 90€), voire dans la catégorie supérieure. Un must-have, tout simplement.