Sennheiser, gamme GSP… En général, ces deux termes accolés ont le don de nous redonner le sourire, tant ils sont associés dans notre esprit à des prestations audio sûrs, et donc, à une séance de test à venir qui naviguera entre douces sessions de jeu et playlist musicale de bon goût. Mais l’expérience nous aura montré une fois de plus qu’il ne faut jamais vendre le cuir de l’écouteur avant de l’avoir usé.

Vous voyez le casque Sennheiser GSP 350 que nous avions testé il y a plusieurs mois, et qui nous avait fait plutôt forte impression ? Eh bien le GSP 303, c’est pour ainsi dire son frère jumeau, puisqu’il en reprendra les grands principes de design, ainsi que quelques caractéristiques techniques. On retrouve par exemple caché derrière une paire de coussinet en similicuir les mêmes transducteurs de 40 mm et la même conception Circum-aural fermée. Pour structurer l’ensemble de ce GSP 303, Sennheiser continue de s’appuyer sur un épais système comprenant un double arceau relié aux oreillettes par un axe légèrement mobile, et une mousse amortissante qui assurera le contact avec le haut du crâne. Et la partie micro suit la même ligne, reproduisant à l’identique le bras rotatif du GSP 350. Bras dont on soulignera qu’il commande toujours l’activation ou la désactivation des captations sonores, en fonction de sa position, relevée ou abaissée. Enfin, le fabricant n’a pas renoncé à son large bouton sur l’écouteur droit et destiné au contrôle à la volée du volume, et grand bien lui en fasse, puisque ce dernier se montre aussi pratique à manipuler que sur le GSP350.

Ce GSP 303 va-t-il être un copier-coller du GSP 350 ? C’est peu probable, puisque le second est commercialisé autour des 135€, tandis que son petit frère affiche 35€ de moins à la caisse. Les différences existent donc bien, et la première d’entre elles se matérialisera sur le fil : le GSP 303 ne dispose pas de carte son, pas plus que de connectique USB. Le casque sera relié à votre PC en direct, via une fiche 4 pôles, ou grâce à un adaptateur jack fourni qui séparera voie principale et micro. L’absence de carte son aura également deux conséquences logiques : le GSP 303 n’est livré avec aucune solution logicielle particulière, et il ne propose aucun effet de spatialisation. GSP 300 ou GSP 303, quelle différence ?

Ces changements auraient évidemment pu être transparents d’un point de vue audio, ce qui nous aurait notamment permis de profiter d’une écoute d’un très haut niveau, à la fois équilibrée et d’une grande précision. Mais la réalité a été un peu moins réjouissante. Par défaut (sans égalisation), la signature met bien trop l’accent sur les hautes fréquentes, tandis que graves et basses peinent à trouver un espace d'expression. En découle une expérience qui ne sera satisfaisante ni en jeu, ni pour des activités plus musicales, et qui nécessitera quelques réajustements comme vous l’imaginez. La bonne nouvelle, c’est qu’en rééquilibrant la balance entre aigus, haut médium, et médium, il est possible de trouver un compromis très intéressant. Le rendu reste moins voluptueux, plus sec que celui produit par un Astro A40 ou un Sound Blaster X7, mais le résultat est très correct. On aurait toutefois préféré ne pas avoir à en passer par cette phase, à l’instar de ce que proposait Cougar avec son Phontum, un modèle prêt à l’emploi, dirons-nous.

Fort heureusement, cet aspect restera le seul point de dissonance que nous avons pu relever, par rapport au GSP 350. Par exemple, l’isolation phonique proposée par les mousses à mémoire de forme des écouteurs est d’un excellent niveau, et l’on continue de louer cette qualité au moment même où nous tapons ces lignes, puisque Kaaraj, 87 et Iah font un bordel infernal autour de nous, sans se soucier de notre besoin de concentration. Également, quoique le fabricant ait fait la part belle aux matières plastiques pour habiller son produit, ceux-ci sont de qualité, et ne font montre d’aucune fausse note côté assemblage. Et le confort ne sera pas plus critiquable : le serrage est ferme, c’est un fait, mais il demeure bien dimensionné en ce qui nous concerne. Notez toutefois que si cette configuration assure bonne isolation phonique et stabilité, certains pourront regretter le manque d’aération que cela induit au niveau des oreilles. Enfin, le micro offrira une belle clarté à vos interlocuteurs, de même que l’on saluera la qualité de la réduction des bruits extérieurs, toujours pour les mêmes raisons que celles évoquées un peu plus haut. Tout juste pourra-t-on noter quelques sonorités métalliques de temps à autre, mais les prestations de diffusion resteront au-dessus de la moyenne, très clairement.

À partir de là, que conclure ? On ne va pas se mentir, on s’attendait à un rendu plus équilibré en sortie de boite, et pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec les tenants et les aboutissants d’un bon travail d’égalisation, ou qui ne disposerait tout simplement d’un outil pour le faire, nous conseillerons plutôt un modèle Phontum, par exemple. Pour autant, une fois ajusté, le GSP 303 s’avère agréable, et peut alors faire la démonstration de toutes ces qualités, les mêmes que celles que nous avions relevées sur le GSP350. Commercialisé autour de 99€, ce modèle reste toutefois un peu onéreux pour un modèle stéréo, dont le champ d’action sera limité au domaine PC ou console de salon.