Note de la rédaction
Spécifications | |
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Compatibilité | PC (Windows, Mac), PS4 ou PC (Windows, Mac), Xbox One |
Transducteurs | 2x50 mm |
Réponse en fréquence | 15 Hz à 28 kHz |
Impédance | 50 ohms @1kHz |
Sensibilité | 104 dB SPL/mW |
Type microphone | Unidirectionnel, amovible |
Atténuation bruit micro | Oui |
Zones éclairées | Non |
Rendu 7.1 | 7.1 Virtuel |
Poids | 370 g |
Connexions disponibles | Jack 4 points 3,5 mm et USB via le Mixamp Pro |
Les casques dédiés au jeu n’ont pas vraiment une réputation exemplaire. On les imagine souvent surcotés, développés par des non-spécialistes de l’audio, et n’apportant pas grand chose de mieux que des modèles audiophiles ou de studio. Mais alors que nos a priori étaient loin de le prédire, face à une marque qui se présente comme un champion du marketing, c’est avec le combo que nous allons vous présenter aujourd'hui que nous avons trouvé une vraie raison de nous enthousiasmer. En effet, le A40 d’Astro et son boîtier de contrôle Mixamp ont bien été pensés pour les joueurs, mais pas que, et l'ensemble respire la passion, la réflexion, et la compréhension des besoins, pour un résultat à même de convaincre tous les détracteurs de ce secteur. Explications.
Il faut avouer qu’avant même d’avoir ouvert la très belle boite de cet ensemble, nous portions à l’égard d’Astro quelques préjugés. Des idées qui n’étaient pas fondées sur notre expérience, mais sur l’image que nous projette la marque dans les différents médias. Pensez vous, un spécialiste de l’audio ET du jeu vidéo, né à peine au milieu des années 2000 et qui, comme bon nombre d’autres, se proclame champion du genre. Ca ne présage en général rien de très bon. Et pourtant, petit à petit, au fil de ce test, chacun de nos a priori s’est vu contré par un argumentaire en béton. Il y a d’ailleurs des détails qui ne trompent pas quant à la volonté d’Astro de combler les besoins réels des joueurs. Un exemple simple, dès le déballage, lequel dévoile des câbles aux longueurs conséquentes : 2 mètres pour la connexion du casque au boîtier, 3 mètres pour relier le boîtier au port USB et autant pour le relier à une éventuelle entrée optique. De quoi jouer dans de bonnes conditions, qu’on soit assis à son bureau ou au fond du canapé, et c’est assez rare pour être signalé. Evidemment, on n’achète pas un casque pour son câblage, mais vous allez voir que cette philosophie a le bon goût de se répéter à tous les niveaux.
L’ensemble que nous avons testé est composé d’une part du casque-micro A40, modèle filaire somme toute assez classique, et d’autre part du boîtier Mixamp Pro TR compatible Windows, Mac et PS4. Ce dernier se présente plus ou moins comme ceux des ROG Centurion et Strix 7.1, la réussite en plus. En termes de connectique, on y trouve une sortie casque 4 points au format mini-jack 3.5 (à même d’accueillir à peu près n’importe quel modèle de casque ayant cette connectique), une entrée auxiliaire analogique pour mixer une source externe, une sortie “Stream” analogique, une entrée optique, un port USB et deux ports “Daisy Chain” au format i.Link (ou Firewire 400 4-pin). De quoi profiter d’un signal numérique en 7.1, d’un signal stéréo analogique, et même de quoi résoudre les problèmes de latence entre joueurs lors de parties mélangeant local et online, pour peu que vos collègues possèdent eux aussi un Mixamp Pro. Les streamer seront aussi contents d’apprendre qu’une sortie audio dédiée leur permet de récupérer le son du jeu, du micro et l’entrée analogique, avec des niveaux totalement ajustables.
Même à l’utilisation, ce boîtier se montre assez redoutable avec un gros bouton volume, immanquable quand on est en jeu, un potentiomètre pour la balance entre le jeu et la voix, une touche d’activation du 7.1 et un sélecteur de presets. Ces derniers sont d’ailleurs directement intégrés dans la mémoire du module, et peuvent être modifiés à souhaits depuis le logiciel PC (Mac ou Windows). On peut y créer ses propres réglages ou récupérer de ceux de la communauté. Cependant, pour en profiter sur PS4, on doit d’abord gérer ses presets sur ordinateur et les synchroniser avec le boîtier pour pouvoir ensuite en profiter sur sa console. Une très légère contrainte en vue des avantages qui en découlent. Par contre, les possesseurs de PS4 de dernière génération (les PS4 “Slim”) devront compter sur la sortie optique de leur télévision ou sur un adaptateur HDMI/optique, leur console en étant privée.
Côté logiciel, on profite d’une interface épurée et qui n’hésite pas à donner des outils au joueur. Ainsi, tout ou presque est réglable et intégrable dans la mémoire du boîtier. On peut donc facilement doser le niveau du micro dans nos oreilles, activer ou non le filtre anti bruit, régler les différents niveaux d’entrée ou de sortie par source et, pour les plus pointus d’entre vous, agir avec précision sur une fréquence donnée avec gestion de la largeur de bande. On a rarement vu plus complet. Et pourtant, l’utilisation reste à la portée de tous, avec des préréglages accessibles à tout moment pour ceux qui n’aiment pas mettre les mains dans le camboui. On note enfin que tout le travail d’égalisation s’applique autant aux sources numérique qu’à l’entrée analogique, rendant de fait le boitier compatible en stéréo avec toute une batterie de plateformes, entre tablettes, smartphones et autres consoles, notamment la Xbox One, au prix d’un simple câble mini-jack 3.5.
Quant au casque A40, que nous avions jusqu’à présent relégué au second rang, il ne dénote aucunement avec l’ensemble, bien au contraire. Déjà, on peut dire sans sourciller qu’il a de la "gueule", alternant les surfaces mat et brillantes, les douces courbes et les arêtes tranchantes, derrière lesquelles se cache à peine un mécanisme plutôt ingénieux lui permettant de se mettre à plat sur le bureau ou autour du cou, avec assez d’espace entre les oreillettes pour laisser le joueur respirer. Avec son arceau simple semi-suspendu, offrant un serrage plutôt ferme sans jamais être inconfortable, il se montre particulièrement stable et ce, quelle que soit votre taille de tête. La seule petite difficulté venant du système de réglage, trop résistant et assez peu pratique à manipuler une fois que le casque est en place. Au moins, on est sûr qu’il ne se dérèglera pas tout seul. Fourni de base avec des mousses d’oreillettes en tissu, le A40 peut se parer de modèles en simili cuir, vendus séparément avec des plaques personnalisées, et offrant une isolation plus élevée. D’ailleurs, le système de fixation des mousses, comme des faces d’oreillettes, se fait grâce à quelques aimants. Il est donc très facile de changer de modèle, que ce soit pour des questions d’esthétique ou de sonorité.
Car d’un modèle d’oreillette à l’autre, le type de son qui en découle change assez radicalement. De base, avec les modèles en tissus, le A40 se montre plutôt musical, avec des basses bien présentes et punchy, des médiums joliment définis sur tout leur spectre, et des aigus précis mais légèrement en retrait en termes de volume. Dans cette configuration, et sans avoir touché au preset, le casque offre donc une sonorité douce, jamais agressive et qui, sans vraiment toucher l’équilibre, se montre efficace dans toutes les situations. Une fois les oreillettes en simili cuir installées, l’isolation joue son rôle en faisant ressortir les basses et les médiums, ne laissant que peu de place aux aigus. Dans cette configuration, toujours avec le preset de base, l’impression d’être enfermé dans un espace confiné prédomine et il devient difficile de jouer plusieurs heures sans se fatiguer. Evidemment, tout ceci peut être corrigé depuis l’égaliseur, pour des résultats au goût de chacun, mais dans le cas d’une utilisation sans preset (le casque offrant une entrée en jack 3.5 standard), on lui préfèrera donc la version avec oreillettes en tissus, plus confortable à la longue. En tout cas, au niveau matériel, on loue la qualité des hauts parleurs capables de rendre toutes les fréquences avec de beaux résultats, pour peu qu’on touche un peu aux réglages. Et comme souvent, quand le rendu stéréo affiche une telle qualité, l'émulation 7.1 suit, ce qui sera le cas ici, avec des effets à la fois bien positionnés et bien découpés.
Terminons enfin avec le microphone, rotatif et amovible, monté sur un bras souple et facilement ajustable avec précision, qui est en plus positionnable à droite comme à gauche avec un simple changement de coque d’oreillette. Il offre une sonorité assez centrée sur la voix, donc plutôt dénuée de graves et aigus, ce qui ne permet pas vraiment de briller en streaming mais se montre parfaitement adapté au jeu en ligne. En clair, la voix est parfaitement intelligible, mais son timbre est trop déformé pour qu’on vous reconnaisse vraiment. On note aussi la qualité de la suppression de bruit logicielle, laquelle s’attaque avec beaucoup de réussite aux bruits environnants tout en gardant votre voix au premier plan. En utilisant le A40 sans Mixamp Pro, il faudra tout de même faire attention à baisser le niveau d’entrée du microphone, celui ci ayant tendance à vite faire saturer les circuits en face, et ce sans qu’on ait vraiment besoin de lever la voix.
Rares sont les surprises dans ce milieu et pourtant nous y voilà : le combo A40 + Mixamp Pro TR est une véritable réussite, bien au delà des espérances que nous avions placées en lui. En plus d’offrir un très bon rendu sonore, facilement adaptable aux goûts de chacun, l’ensemble se montre très agréable à utiliser, pratique à bien des égards, avec des fonctions qui sont parfaitement maîtrisées. Il nous parait même évident que cette réussite se centre sur le Mixamp Pro, véritable compagnon de jeu, dont l’ergonomie fait preuve d’une grande réflexion autour des besoins du joueurs. Besoins auxquels ce petit boîtier répond finalement avec brio, soutenu par un A40 qui se place clairement parmi l'un des meilleurs modèles filaires du marché.
Points forts
- Une sonorité efficace et facilement ajustable
- Un casque ferme, mais confortable pour tous
- La longueur des câbles qui devrait servir d’exemple
- Le boîtier Mixamp Pro TR qui regorge de bonnes idées
- Les mémoires de réglages à emporter partout
- Le 7.1 efficace et activable à la volée
- Une compatibilité assez large finalement
- La partie logicielle, lisible et complète
- Le changement des oreillettes et coques ultra facile
- Le micro qui se place des deux côtés
Points faibles
- Il manque un tout petit peu d’aigus au réglage de base
- La sonorité du micro un peu serrée sur les mediums
- Le réglage du casque peu accessible
- Les mousses simili cuir en option
Le casque A40 et son boitier MixAmp Pro TR affichent bien quelques menus défauts, mais ne vous y trompez pas : nous sommes ici en face d'un ensemble qui surclasse la concurrence en termes de fonctionnalités et de qualité de prestations. Certes, il n'est pas donné, mais il vaudra chaque euro dépensé. En un mot comme en cent : foncez !