Note de la rédaction
Spécifications | |
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Compatibilité | PC ( Windows, MacOS) |
Transducteurs | Face et graves en 40 mm, centre en 30 mm, côtés et arrières en 20 mm |
Réponse en fréquence | 20 Hz à 20 kHz |
Impédance | 32 ohms @1kHz |
Sensibilité | NC |
Type microphone | Unidirectionnel |
Atténuation bruit micro | Oui |
Zones éclairées | Oui, rouge |
Rendu 7.1 | Vrai 7.1 |
Poids | 460 à 475 g |
Connexions disponibles | Fiche HDMI sur module USB dédié |
Pour créer un bon casque gamer, il faut simplement suivre quelques règles. D’abord, offrir une bonne qualité sonore, essentielle et primordiale puisque c’est bien ce que l’on attend avant tout de cet accessoire. Ensuite, une ergonomie agréable et confortable, à même de nous accompagner des heures durant. Enfin, une qualité des fonctions en accord avec le prix demandé. Se rater, même légèrement, sur un de ces trois points, et particulièrement lorsqu’on se situe dans le haut de gamme, c’est prendre le risque de décevoir grandement l’utilisateur. Se rater sur l’ensemble, c’est juste inimaginable, particulièrement quand le fabricant s’appelle ASUS. Et pourtant nous y voilà. Chronique d’un naufrage.
Une introduction cinglante certes, mais faite pour vous préparer à la vague de critiques que va essuyer cet ASUS ROG Centurion. Il faut dire qu’avec un prix de vente qui tourne autour des 250€, soit 50€ de plus que le Strix 7.1 auquel ce nouveau modèle succède, on s’attend évidemment à un résultat à la hauteur de l’investissement. Un investissement que l'on ressent au moins au travers de la quantité de matériel fourni. Tout comme son prédécesseur, le ROG Centurion débarque sur votre bureau avec sa carte son dédiée, le câble de connexion au PC au format USB (avec un connecteur supplémentaire pour soutenir l’alimentation), un épanoui HDMI vers 4 mini-jacks 3.5 femelle pour brancher un éventuel système Home Cinéma et, petite nouveauté appréciable, un support pour votre casque sous lequel viendra se loger le boîtier externe. Toutefois, la bonne impression laissée par la richesse de ce bundle s'estompe rapidement, au fur et à mesure des premières expérimentations.
Prenons l'exemple du boitier, pour commencer. Ce dernier n’est différenciable de son aîné que par quelques touches esthétiques, rappelant au passage l’appartenance de ce modèle à la gamme Republic Of Gamers du fabricant, mais sans modification des fonctions, ni véritable amélioration de leur utilisation. On retrouve donc toujours un bouton rotatif en façade, lequel permet de sélectionner soit un des canaux audio, microphone inclus, soit le volume général ou l’éclairage du casque. Il suffit alors de tourner le gros potentiomètre du dessus pour faire varier la valeur en cours, en étant guidé par un affichage à 15 LEDs, bien visibles. On ne peut malheureusement pas en dire autant des nombreuses sérigraphies entourant le sélecteur principal, carrément illisibles dans la pénombre et rendant difficile une action aussi simple que le mute du micro ou un changement du volume général. Un problème de lisibilité accentué par la profusion de fonctions que l’on trouve au premier plan, pas forcément utiles et participant à la confusion générale. On retrouve ainsi 2 fonctions Mic distinctes mais possédant la même sérigraphie, ainsi qu’une amplification supplémentaire du casque alors que celui ci fonctionne parfaitement, pour ne pas dire mieux, lorsqu’elle est désactivée. Enfin, l’activation du 7.1 et des sorties analogiques auraient pu être reléguées ailleurs, moins en avant, pour laisser leur place à un vrai sélecteur de profil tristement absent.
A cela s’ajoutent les restrictions imposées en termes de connectique, avec là encore le même résultat que pour le Strix 7.1, à savoir une connexion obligatoire du boîtier à l’ordinateur en double USB, compatible Mac et Windows, et un casque qui vient se brancher dessus en HDMI, un format de prise détourné pour accueillir les nombreux câbles internes nécessaires au bon fonctionnement des nombreux hauts-parleurs. Ce dernier câble est d’ailleurs très épais et rigide et n’offre pas, du haut de ses 1m40, une longueur suffisante pour ne pas gêner lors des mouvements du joueur. Pire, il impose de placer le boîtier à une distance raisonnable, voire vraiment proche, pour ne pas voir ce gros câble se frotter aux bras en plein jeu. Enfin, l’absence d’entrée externe, que ce soit sur le boîtier ou le casque, limite forcément à une utilisation sur PC alors qu’on aurait apprécié utiliser l’ensemble sur sa télévision, sa tablette ou sa console de jeu. Ce ne sera pas pour cette fois en tout cas.
On profite néanmoins d’une vraie nouveauté puisque le ROG Centurion est désormais accompagné d’un support logiciel, en lien direct avec la carte son. On y retrouve l’ensemble des réglages disponibles sur l’interface physique, plus quelques options bienvenues telles qu’un compresseur, un égaliseur multibandes, un réglage fin du noise gate et la possibilité de stocker ses propres profils. Ces derniers ne sont cependant pas accessibles depuis le boîtier et ne contiennent malheureusement pas la totalité des réglages disponibles. Un choix étrange, puisque sont exclus les niveaux des différents canaux audio, en entrée comme en sortie. Autre bizarrerie, il est possible de cumuler un réglage d’égalisation du logiciel avec un des presets contenus dans le boitier, voire même deux presets différents, sans qu’aucun affichage ne nous en avertisse. La solution logicielle est donc clairement imparfaite, même si on peut louer l’effort et le relatif succès pour un coup d’essai.
Du côté du casque, on retrouve un design architecturé autour d’un arceau suspendu par deux élastiques avec de larges oreillettes englobant la totalité des lobes. Il est malheureusement toujours impossible de régler la hauteur des oreillettes, ce qui implique un certain inconfort, différent selon la taille de votre crâne. Les plus petites têtes lui reprocheront d’être trop lâche et donc sensible à tout mouvement, les plus grandes le trouveront clairement trop serré, avec un défaut commun supplémentaire : l’absence de pression sur la partie basse des oreillettes, pour une sensation plutôt désagréable de fuite d’air lorsque le volume est monté assez haut. Plus qu’une sensation d’ailleurs puisque quel que soit le modèle de mousse choisi, en similicuir ou en tissu maillé, l’isolation phonique est loin d’être au niveau de ce que l’on attend d’un casque dit “fermé”. A cela s’ajoute la rigidité globale du casque, qui demande un certain effort pour être remis en place. En un mot comme un cent, vous aurez compris qu’en termes de confort, on a vu mieux, beaucoup mieux même.
Et malheureusement, la sonorité du casque ne relèvera pas le niveau général des prestations. Les basses prennent une place trop importante et ont en plus le mauvais goût de manquer de précision dès que le volume monte un peu. Du côté des médiums et des aigus, tout manque de clarté et on en vient rapidement à égaliser soi-même en retirant le bas du spectre pour laisser un peu plus de place aux autres fréquences, sans que le résultat ne soit vraiment probant. Le passage en 7.1 ne se fait d’ailleurs pas non plus sans souffrance. La faute à un mélange des sources qui peine à trouver sa cohérence dès que les sons se complexifient. Le résultat est même beaucoup moins bon qu’avec un Sennheiser GSP350 ou un Logitech G633, utilisant pourtant une technologie de 7.1 virtuel. Quant aux presets intégrés dans le logiciel comme dans le boîtier, ils sont simplement inadaptés et beaucoup trop marqués pour présenter un quelconque intérêt.
La sonorité du microphone avait sauvé le Strix 7.1 du naufrage, elle n’en fera pas autant pour le ROG Centurion. La voix ne souffre certes pas de défaut majeur, mais se retrouve un peu plus étouffée, moins brillante. Et les options offertes par le logiciel, tel que le Perfect Voice ou le Noise Gate, ne permettent pas d’en faire un modèle suffisamment performant pour le streaming. On regrette aussi que le micro ne soit plus amovible et utilise un système de crans pour le réglage vertical. Pas un gros problème en soi, mais nous avions préféré la version précédente, plus souple et plus précise.
A l'heure du verdict, il faut bien avouer que la déception est totale. Quand ASUS a annoncé le renouvellement de son modèle le plus onéreux, on s’attendait évidemment à ce que les défauts du STRIX 7.1 soient corrigés, au moins en partie. Mais il n'en est rien. Le ROG Centurion est mal pensé, doté d'une technologie qui n’est pas maîtrisée et d'une ergonomie largement perfectible, que ce soit au niveau du boitier ou du casque. Il offre certes un grand nombre de fonctions, accessibles sans interface logicielle, mais se rate sur tous les points essentiels où il est attendu. Et à ce niveau de prix, ça ne pardonne pas.
Points forts
- Un micro qui sonne correctement
- Plein de fonctions sous les doigts
- Un logiciel perfectible mais pleinement fonctionnel
- Le réglage précis par canal
Points faibles
- Un équilibre sonore raté, en stéréo comme en 7.1
- Inconfortable et difficile à placer
- L’organisation des fonctions du boîtier
- Le câble du casque trop court et trop rigide
- Presets inutiles et profils incomplets
- Utilisable sur PC uniquement
- Beaucoup trop cher pour ce qu’il offre
Echec de la quête... Encore... Avec ce second modèle de casque à même de reproduire une véritable ambiance 7.1, Asus peine toujours à convaincre. En fait, on retrouve sur ce modèle Centurion de nombreux défauts déjà constatés sur la version ROG STRIX : un équilibre des fréquences peu convaincant, un confort discutable, ou un boitier de commandes qui aurait mérité d'être mieux pensé... Et cela fait beaucoup d'inconvénients à gérer pour un produit autour des 250€.