Note de la rédaction
Spécifications | |
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Compatibilité | PC (Windows) |
Transducteurs | Face et graves en 40 mm, centre en 30 mm, cotés et arrières en 20 mm |
Réponse en fréquence | 12 Hz à 28 kHz |
Impédance | 32 ohms @1kHz |
Sensibilité | NC |
Type microphone | Unidirectionnel |
Atténuation bruit micro | Oui |
Zones éclairées | Oui, rouge |
Rendu 7.1 | Vrai 7.1 |
Poids | 460 à 475 g |
Connexions disponibles | Fiche HDMI sur module USB dédié |
Vous l’entendrez à peu près partout. “L’effet surround ne vaut que si le casque est équipé d’autant de haut-parleurs que de canaux.” Face à cette croyance populaire généralisée, le Strix 7.1 se présente comme un des rares modèles du marché à tenter l’aventure du “Vrai 7.1”. Mais avec autant de transducteurs sur les oreilles, a-t-on vraiment l’assurance de profiter d’un son supérieur à la moyenne?
10 haut-parleurs sur la tête, voilà ce que propose le Strix 7.1 pour nous immerger dans un environnement surround de qualité. A l’intérieur de chaque oreillette, on retrouve donc un représentant pour chaque canal que votre oreille est censée entendre: un central, un avant, un side, un arrière et un basse. 5 canaux par côté pour un total de 8 canaux (puisque le central et le basse sont simplement dédoublés), histoire de s’approcher au plus près d’une configuration home cinéma classique, là où la plupart des concurrents optent pour une “virtualisation” logicielle. Et pour gérer tout cela, il faut évidemment compter sur un boîtier externe capable d’assurer le traitement et l’amplification de chacun de ces haut-parleurs. Ce module, qui vient se poser sur votre espace de travail, se branche au PC en utilisant deux ports USB et envoie le signal vers deux sorties, toutes deux en HDMI (le format de prise et non le signal numérique). La première permet de connecter le casque, avec un câble un peu court de 1m50, quand l’autre servira à relier les 8 canaux répartis sur 4 mini-jack 3.5, via un adaptateur fourni. Il est ainsi possible d’y brancher un véritable home cinéma, mais en analogique seulement, et de sélectionner sa sortie.
Le boîtier, et donc par extension le casque qui lui est connecté, n’est malheureusement compatible qu’avec les ordinateurs sous Windows. L’ensemble ne nécessite d’ailleurs aucun driver, les huit canaux de la carte son du module étant immédiatement reconnus. Mais en absence d’interface graphique, toutes les manipulations devront être faites directement sur le boîtier ce qui, vu le nombre de fonctions disponibles, demande un peu de pratique et de concentration. Ainsi, l’éclairage, le preset sonore, le volume général comme celui de chaque haut-parleur, et le gain du micro sont modifiables par le biais de deux potentiomètres, l’un pour la sélection de la fonction, l’autre pour le choix du niveau. Problème : le sélecteur de fonction ne possède aucun rétro-éclairage et sa sérigraphie grise sur fond noire n’est pas très lisible lorsque l’on joue dans la pénombre. Un manque d’ergonomie qui aurait pu être évité en affectant les fonctions principales sur les boutons du dessus, clairement plus visibles et accessibles, et du coup attribués au mode stéréo/7.1, à la mise en fonction d’une amplification secondaire, au mute du micro ou à l’activation de la sortie vers l’épanoui.
Parmi les fonctions manquantes, on regrette aussi l’absence d’une véritable égalisation en lieu et place de 4 presets non modifiables et totalement inutiles, lesquels ont plus tendance à dénaturer l’expérience qu’à apporter le moindre soutien au joueur. On citera par exemple le mode “Bruits de pas FPS” qui a le mauvais goût de masquer légèrement les aigus au profit des médiums, éliminant au passage la précision des bruits de pas entendus. Tout l’inverse de l’effet attendu donc. Il faut cependant louer la réactivité, la précision et l’efficacité des contrôles offerts au joueurs, avec une gestion claire des différents flux sonores, que l’on soit en stéréo ou en surround. La possibilité de contrôler à la volée le volume de chaque canal permettant d’augmenter ou d’atténuer facilement les sons venant d’une direction spécifique.
'Malheureusement, cette débauche de fonctions offertes aux doigts du joueur se voit gâchée par le rendu sonore du casque.' S’il y a peu de choses à reprocher en stéréo, avec seulement deux haut-parleurs activés, tout se complique dès que l’on passe en multicanal. Un comble pour un modèle dont la particularité est justement l’investissement fait sur ce point précis. Et pourtant, les défauts à pointer sont véritablement nombreux et profonds. A commencer par l’égalisation générale offerte par ce Strix 7.1. Difficile de dire si la faute incombe aux transducteurs ou au traitement, mais le résultat n’est pas fameux. Les aigus sont en retrait et ne permettent pas d’entendre ces petits bruits qui, justement, peuvent donner un avantage en jeu. Les conversations et les voix en général, manquent cruellement de précision et de présence. Les médiums, bien défini mais trop prédominants, empiètent largement sur l’espace sonore. Quant aux graves, ils manquent à la fois de dynamique et de précision, et se montrent plus gênants qu’agréables dès que l’on monte le volume.
Des défauts qui, encore une fois, n’apparaissent pas autant en stéréo où le casque se montre brillant et plutôt bien équilibré. Mais c’est justement de problèmes d’équilibre qu’il est question, a fortiori quand il s’agit de mélanger non pas deux mais dix haut-parleurs. L’espace sonore n’est d’ailleurs pas épargné par ce mixage un peu raté, la directivité des sons entendus n’étant pas au niveau des ténors du marché, quand bien même ceux ci ne seraient équipés que pour du 7.1 virtuel. Surtout que l’impression d’environnement sonore en 3D varie énormément en fonction du volume général du casque, la faute à un cruel manque de linéarité de l’amplification de chaque canal, voire à des soucis de phase entre les haut-parleurs. Seul rescapé de ce massacre sonore, le micro se montre tout à fait réussi, offrant une voix précise avec un timbre respecté. Dénué de souffle, de plosives ou de métallisation de la voix, il s’avère parfaitement adapté à la pratique du streaming, avec en plus l’avantage d’offrir un contrôle efficace du volume comme du mute, ainsi qu’une excellente atténuation des bruits ambiants.
Le maintien du casque sur la tête est assuré par une suspension élastique pour un résultat confortable malgré un poids plutôt élevé, mais à condition que vous ayez un crâne au bon format. Pour faire simple, l’arceau n’offre aucun réglage de hauteur, écartant de fait les têtes de petite taille. On notera aussi qu’il est impossible de porter ce casque autour du cou sans risquer l’asphyxie, l’espace entre la suspension et les oreillettes une fois tournées à 90° étant des plus réduit. Les oreillettes enfin, très larges et recouvertes de simili-cuir, assurent une très bonne isolation phonique … et malheureusement aussi thermique, avec pour conséquence de plonger rapidement le joueur dans un bain de sueur.
Pour résumer, nous ne sommes pas là en présence d’un digne représentant de la technologie “vrai 7.1”. S’il offre un rendu correct en stéréo et un micro de bonne qualité, le Strix 7.1 n’arrive pas à maintenir le niveau dès que le 7.1 est enclenché. Entre un équilibre de fréquences raté, un gros manque de linéarité en fonction du volume et une définition insuffisante des graves, ce casque cumule les errances et ne mérite clairement pas l’investissement conséquent qu’il demande.
Points forts
- Un micro qui sonne très correctement
- Une bonne sonorité en stéréo
- Plein de fonctions sous les doigts
- Le réglage précis par canal
Points faibles
- Un équilibre sonore raté en 7.1
- Les oreillettes qui conservent la chaleur
- L’organisation des fonctions du boîtier
- Le câble du casque un peu court
- Pas d’égalisation et presets inutiles
- Un logiciel aurait été un gros plus
- Prix élevé au regard des prestations
Un rendu 7.1 porté par un total de 10 haut-parleurs répartis autour de nos oreilles ? L'affiche promettait beaucoup... Et pourtant, c 'est la déception qui prédomine au sortir de ces semaines passées avec ce casque ROG. Derrière un rendu stéréo correct, mais sans plus, on trouve un effet surround caractérisé par un équilibre des fréquences raté, et un manque de définition. Ajoutez à cela un boitier pas toujours bien pensé, aucun logiciel d'accompagnement, et le poids élevé du casque, et vous obtenez un produit qui ne vaudra clairement pas les 190€ qu'il demande.