Note de la rédaction
Spécifications | |
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Compatibilité | PC, Mac, PS4, Xbox One, Switch, Smartphones et tablettes |
Transducteurs | 2x50 mm |
Réponse en fréquence | 20 Hz à 20 kHz |
Impédance | 39 ohms |
Sensibilité | 107 dB Max |
Type microphone | Cardioïde (unidirectionnel) sur bras rétractable et rotatif |
Atténuation bruit micro | Non |
Zones éclairées | Oui, RGB |
Rendu 7.1 | Simple effet surround |
Poids | 373 g |
Connexions disponibles | Mini-Jack, connexion sans fil propriétaire via dongle |
Au-delà des campagnes marketing rondement menées, l’innovation technologique demeure l’une des clés de voûte de la réussite industrielle. Pourtant, cette dernière semble avoir pris des vacances dans le domaine des périphériques gaming. C'est en tout cas l'impression que nous ont laissée les Roccat Kova et Logitech G502 il y a quelques jours, et ce n'est pas ce casque G935 qui fera mentir la tendance, en ce sens qu'il est quasiment une copie carbone du modèle qu'il remplace. Et si la Kova bénéficiait toujours d'un contexte concurrentiel favorable, ce ne sera pas le cas des produits Logitech, un peu plus bousculés.
Aucun doute possible : le G935 est clairement le descendant du G933. On peut même dire qu’à moins d’y regarder de près, les différences entre les deux ne sautent pas aux yeux. Ce qui est visible, c’est surtout le changement de matière pour la couverture des oreillettes, désormais en similicuir plutôt qu’en tissu aéré. Idem avec le recouvrement de la mousse de contact du haut du crâne. Puis on remarque quelques variations de dessins au niveau des plaques d’oreillettes, des caches en plastiques de l’arceau, et de l’arceau même avec un simple changement de couleur de sa tige métallique faisant au passage disparaître sa règle graduée. Pour le reste, on retrouve exactement les mêmes dimensions, le même design, presque le même poids (on passe de 368 à 373 grammes sans câble ni dongle), les mêmes boutons et la même sérigraphie. Logitech nous annonce cependant que de nouveaux haut-parleurs se cachent derrière ce “déjà-vu”, qu’il y a aussi un nouveau micro, un nouveau dongle, une nouvelle électronique avec certification DTS Headphone:X 2.0 et un nouveau logiciel pour gérer tout ça... Eh bien voyons cela !
Pour commencer, un regret : si l'on peut arguer qu'il est agréable de retrouver certaines qualités du G933 dans ce G935, il est un peu regrettable de retrouver aussi ses principaux défauts. Ainsi, les craquements, les grincements, ce cache en plastique au niveau de l’arceau qui claque sous la torsion, tous ces petits bruits sont encore d’actualité. Pas plus, pas pire, mais pas moins non plus. Heureusement, ils ont le bon goût de rester discrets dès lors qu’on porte le G935 sur la tête. Mais tout de même, pour un modèle à près de 200€, certaines finitions auraient mérité un petit effort. Un défaut de paresse assez étonnant quand on connaît l’expérience du constructeur, capable de faire facilement disparaître les vis disgracieuses ou les plastiques mal ajustés.
Ensuite, c’est au niveau du port de tête qu’on aurait aimé quelques progrès. Voilà typiquement un argument sur lequel la concurrence a su progresser pendant les trois années qui ont séparé G935 et G933. Ici, un arceau plus large, un serrage un peu plus ferme, n'aurait pas été de trop. Non que le G935 soit foncièrement mauvais sur ce point, le confort étant plutôt de la partie, mais il reste plombé (c'est le cas de le dire) par un poids conséquent, et perd des points face à un Astro A50 ou un Razer ManO'War, deux exemples qui se montrent beaucoup plus convaincants. Reste que le G935 sait s’adapter comme peu d’autres casques à toutes les tailles de tête, notamment grâce à une tige de réglage particulièrement longue.
Confort toujours, mais dans un registre plus positif, on apprécie que ses oreillettes entourent parfaitement les plus grandes oreilles, avec des dimensions identiques à celles du G933, offrant même une surface plus qualitative qu’auparavant, et ce sans que la sudation ne devienne problématique. Sans être un champion de l’isolation, puisqu’il laisse encore largement passer les sons extérieurs, le G935 sait aussi créer une ambiance feutrée avec une absorption de la majorité des aigus et hauts médiums, de telle sorte qu’on n’ait pas vraiment besoin de monter le volume trop fort pour en profiter pleinement. Idéal pour la maison, mais un peu léger pour une session dans un environnement agité.
Surtout que le G935 n’est pas vraiment le champion de l’amplification. En baisse notable de volume maximal par rapport à un G933, il peine à fournir les décibels nécessaires en milieu bruyant. Mais il gagne heureusement en précision ce qu’il perd en puissance. Les nouveaux haut-parleurs PRO-G, d’un diamètre passant de 40 à 50 millimètres, semblent adoucir le spectre sonore en limitant légèrement la présence de médium. Naturellement, les aigus et les basses en profitent pour revenir sur le devant de la scène, avec une couleur assez agréable qui plus est. Quant aux graves, ils semblent ici trouver un terreau plus propice à leurs plus basses fréquences, tandis que les aigus se caractérisent par une bonne précision, et restent dénués d’agressivité. Côté rendu, le G935 est dans tous les cas et dans toutes les situations un casque très agréable à l’écoute.
Alors évidemment, si cette égalisation en V a l’avantage de ne pas être fatigante à la longue, elle implique aussi des voix un peu moins audibles. En effet, le rendu naturel du G935 est “spectaculaire”, idéal pour les jeux d’aventure, pour les grandes scènes remplies d'événements sonores, ou pour les séances de cinéma mais il peut mériter une petite correction dans les jeux qui demandent un peu plus de présence des médiums, là où les voix, les pas et les tirs doivent être identifiés avec précision. Et pour cela, il suffit de s’en remettre au support logiciel de Logitech, les transducteurs PRO-G étant tout à fait ouverts à ces petits ajustements.
Logitech dit d’ailleurs adieu à l’Assistant pour Jeux Vidéo et accueille le nouveau Logitech G HUB, logiciel auquel nous souhaitons évidemment la même durée de vie et le même succès que son prédécesseur. Si l’interface est légèrement différente, avec des onglets verticaux plutôt qu'horizontaux, l’état d’esprit et les fonctionnalités restent globalement les mêmes. Attention tout de même aux possesseurs de Mac qui ne trouveront pour le moment qu’une version tronquée du logiciel, sans gestion du surround ni de l’égalisation. Pour le reste, c’est du classique avec un réglage du volume général, du volume du micro, du retour du micro dans le casque, une suppression logicielle du bruit du micro, et évidemment une gestion complète des profils et de l’éclairage avec synchronisation entre produits Logitech puisque le casque propose toujours un logo et une bande avec LEDs RGB.
C’est d’ailleurs aussi au sein du Logitech G HUB que l’on active les boutons G1, G2 et G3 situés derrière l’oreillette gauche, en leur donnant peu ou prou n’importe quelle fonction. Comme pour un clavier de la marque, il est ainsi possible de leur attribuer une fonction liée au son, aux LEDs … ou à tout autre but, les macros proposées étant nombreuses et hautement paramétrables. De notre côté, nous réitérons nos doutes quant à l’intérêt de ces boutons, d’une part parce qu’ils sont sur un casque et non un clavier, ce qui les rend non visibles, et d’autre part parce qu’ils sont tous tassés les uns sur les autres, aux côtés de l’activation du microphone (un peu inutile puisqu’il s’active aussi par rotation), de l’alimentation du casque et de sa molette de volume. Et puis, on aurait certainement gagné en ergonomie en partageant toutes ces fonctions entre les deux oreillettes.
Heureusement, le G935 reste tout de même très agréable à utiliser, surtout qu’il garde la plupart des possibilités de connexion de ses prédécesseurs, dont la prise mini-jack qui lui permet de connecter n’importe quelle source analogique en passif, sans utilisation de la batterie. Ainsi, il est possible de l’utiliser avec la plupart des consoles, manettes de consoles, smartphones et tablettes, le dongle étant même reconnu par la PS4 comme une carte son pour l’écoute en sans-fil, ce qui permet de profiter de sa dizaine d’heures d’autonomie sur la console de Sony. Néanmoins, on regrette la disparition sur le dongle de l’entrée mini-jack qui permettait aussi de profiter de sources externes analogiques sans sacrifier l’utilisation en sans-fil, et ce même si le nouveau dongle se montre aussi plus pratique car moins large, limitant de fait le risque d’empêcher la connexion sur les prises USB voisines.
On aurait aussi apprécié une entrée optique pour la gestion du 7.1 sur toutes plateformes. Sauf qu’en termes de multicanal, les caractéristiques de ce dongle restent au niveau le plus bas, à savoir un signal stéréo classique en 16 bits 48kHz simplement traité par le DTS Headphone pour donner un effet de surround. L’effet n’est pas désagréable, car intelligemment dosé, et apporte un peu en termes d’immersion, mais il se montre assez incompétent dès lors qu’on parle d’augmenter la précision de la spatialisation. Du coup, pour jouer, on choisira plutôt le stéréo pour augmenter ses performances et le surround pour privilégier l’ambiance.
Terminons enfin avec le “nouveau” micro de ce G935, qui garde le design de son prédécesseur, à savoir un micro sur perche extensible et rotative, avec interrupteur à la rotation. Disons-le clairement : ce n’est pas le point fort de ce casque et les progrès de Logitech en la matière ne sont pas évidents. Si le bruit de fond est plus raisonnable, on regrette toujours autant cette voix serrée dans les médiums, certes compréhensible en chat, mais inutilisable en streaming, par respect pour les auditeurs. Ça crachotte aussi un petit peu, la saturation arrivant assez tôt, alors même que le niveau général n’est pas des plus élevés. Bref, ça aurait pu être beaucoup mieux. On en profite d’ailleurs pour souligner que les “biiiip”, les “tuuuuuut” et les “diiiing” que certains casques ajoutent ces derniers temps pour signaler qu’on a atteint le volume maximum, que la connexion est active ou que le micro est en mute, ne sont pas nécessaires. Du moins pas avec le volume plutôt gênant qu’ils imposent, ou l’impossibilité de les supprimer. Sur ce point aussi, le G935 pourrait faire un petit effort avec une mise à jour de son firmware.
Pour conclure, le G935 égale son prédécesseur et se hisse à son niveau de qualité, ni plus, ni moins. Ses nouveaux haut-parleurs modifient légèrement la signature sonore, mais dans des proportions qui étaient tout à fait accessibles par égalisation avec le G933. Son nouveau dongle se montre plus pratique, mais perd une entrée ligne. Son nouveau micro améliore légèrement le rapport signal-bruit, mais ajoute quelques artefacts. Peu de changements, peu d’avantages et peu d’inconvénients, voilà la formule choisie par Logitech et c'est bien là le problème : le G933 était arrivé dans un contexte où ses arguments le mettaient bien en valeur face à la concurrence. Trois ans plus tard, le G935 reste un bon modèle, polyvalent, agréable, mais la concurrence a évolué, chez HyperX, Razer, ou Plantronics, et Logitech peine plus à faire la différence, surtout sur un tarif qui frôle les 190€.
Points forts
- Excellent rendu sonore, à la fois doux et spectaculaire
- L’entrée mini-jack en mode passif, très pratique
- Le dongle efficace et qui se range dans le casque
- Egalisation du logiciel réactive et efficace
- Confortable pour toutes les tailles de tête
- 12 heures de batterie à plein volume
Points faibles
- Ca grince quand on le manipule
- Plastiques brillants et traces de doigts
- Pas de marge sur la puissance sonore
- Le son du micro, peu naturel
- On a perdu une entrée sur le dongle
- Le 7.1 pas très efficace
Le G935 est, comme son prédécesseur, un casque offrant une bonne ergonomie, une bonne sonorité, une bonne autonomie et une bonne polyvalence, mais ni plus ni moins que son prédécesseur le G933. Et avec une hausse de prix conséquente, on aurait apprécié que Logitech corrige au passage quelques-uns des défauts du G933, entre plastiques grinçants et micro plutôt moyen.