Thrustmaster investit le marché des volants sur toutes les plateformes et à tous les niveaux de prix. A ce titre, le T150 se place sous la barre des 200€, entre le T80 et le T300, avec un modèle à retour de force compatible PS3, PS4 et PC. Quant à savoir s’il remplit tous les critères pour jouer dans de bonnes conditions, ce sera tout l’objet des quelques paragraphes qui vont suivre.
Note de la rédaction
Compatibilité : PC, PS3, PS4 / Rotation Max : 1080° / Retour de force : Dynamique / Motorisation : 1 moteur à balais et courroies / Palettes : Rotatives et métalliques / Mémoires internes : Non / Réglage de rotation : Via logiciel et interne / Pédalier : 2 pédales / Levier de vitesses : Optionnel / Poids volant : 2,2 kg / Poids pédalier : 1,5 kg / Connexion : filaire USB / Prix (09/2016) : 160€
Avant d’entrer dans le vif de notre critique sur ce T150 Force Feedback, on commencera par signaler que ce modèle est disponible en deux versions. Pas de panique toutefois, puisque ces déclinaisons ne diffèrent que d’un point de vue esthétique, l’une étant marquée du sceau PlayStation et possédant un grip bleu, quand l’autre arbore un logo Ferrari avec un grip rouge. Hormis ces détails, aucune différence technique n'est à relever entre les deux produits, avec un design et des fonctions rigoureusement identiques. Très inspiré du T300RS, ce T150FF en récupère de nombreux codes comme les courbes de sa calandre et de son volant. Ainsi, on reste sur une roue de 28 cm, mais non interchangeable, derrière laquelle se placent 2 palettes rotatives en métal. Mais si la ressemblance visuelle est évidente entre les deux modèles cités, on notera aussi rapidement que les matériaux sont d’un tout autre niveau. Un constat des plus logiques, vu l’écart de prix qui sépare T150 et T300. Concrètement, le revêtement des grip sera un poil collant tandis que la section de la roue sera plus fine, ce qui jouera inévitablement sur le confort d’utilisation. En prime, le modèle le plus abordable doit se contenter d’une robe toute en plastique, et d’éléments creux la plupart du temps, pour un effet « jouet » que les différentes textures, pourtant réussies, n’arrivent pas à gommer totalement.
Niveau commandes, le volant offre l’intégralité des boutons d’une DualShock 4, jusqu’aux clics des sticks analogiques L3 et R3, déportés sur la base. Bien qu’un peu bruyantes, ces touches sont à la fois bien placées et réactives. Seule la croix directionnelle, en apparence identique à celle du T300RS, déçoit par son mécanisme beaucoup moins agréable. Sur la base enfin, on trouve un interrupteur PS3/PS4 à placer correctement en fonction de votre plateforme et un bouton mode permettant entre autres de modifier à la volée l’angle maximum du volant, de 270° à 1080°, ce qui s’avère extrêmement utile quand le réglage automatique n’est pas optimal ou quand les changements de véhicules sont fréquents. Quant à ceux qui veulent absolument jouer avec un levier de vitesses, ils apprécieront la possibilité de connecter le TH8A, vendu séparément à un prix toutefois proche de celui du volant.
Le système de serrage reste identique aux modèles inférieurs de la gamme avec un étau en plastique déporté, serré par une tige métallique avec embout plastique. Efficace et rapide à mettre en place, on peut néanmoins lui reprocher d’être un peu volumineux et surtout inadapté aux supports trop épais (4 cm maximum). Reste l’absence de fixation de la base par vis, une hérésie qui forcera les utilisateurs de support dédié à utiliser obligatoirement le système amovible.
Terminons ce tour du produit avec le pédalier… Il restera dans la grande lignée de ce que propose Thrustmaster avec ses packs de base, à savoir un modèle fonctionnel mais qui décevra autant par son aspect visuel rudimentaire que par les sensations qu’il procurera. Si les deux pédales offrent bien une résistance différente, plus légère pour l’accélérateur et en deux phases pour le frein, le résultat est loin d’être convaincant. En effet, le pédalier ne tient pas en place s’il n’est pas parfaitement calé ou fixé. Avec des patins trop fins, un poids trop faible et des pédales placées trop à l’arrière, il a une fâcheuse tendance à glisser, voire à basculer. De quoi donner clairement envie de passer à la gamme supérieure puisque les modèles T3PA et T3PA Pro de la marque sont totalement compatibles avec le T150FF et changent radicalement le niveau de l’expérience. Une montée en gamme qui ne se fera cependant pas sans contrepartie, puisqu’elle vous coutera au moins une centaine d’euros supplémentaires.
Si la technologie des moteurs à balais avec courroie d’entrainement pourra difficilement se mesurer à celle des moteurs brushless, le T150 Force Feedback s’en sort quand même avec les honneurs en termes de retours de force. Bien moins puissant qu’un T300, il se rattrape par une conduite plus douce, plus accessible, avec une bonne gestion des vibrations. Et malgré une précision de 12 bits (contre 16 pour le T300), le T150FF permet d’enchaîner tous les types de courbes avec finesse, et ce, même si certains de ses effets manqueront un peu de nuances. Il en résulte une expérience cohérente et un plaisir immédiat, rehaussé par la discrétion du centre mort, ou l’absence de réactions étranges qui en font un volant plus facile à appréhender qu’un G29. Par contre, son niveau de bruit est globalement supérieur à la moyenne, sans que cet aspect soit vraiment gênant.
Avec un niveau de compatibilité élevé, le T150FF assure aussi bien que son grand frère. Sous Windows, il profite d’un pilote stable et plutôt complet. En plus de pouvoir contrôler le bon fonctionnement du volant et de son pédalier, on peut régler les niveaux de retour de force, soit en globalité, soit par type d’effet. De quoi améliorer grandement l’expérience lorsque ces réglages sont absents du jeu. Par contre, impossible de stocker différentes configurations puisque le logiciel fourni ne gère pas les multi-profils. Si vous êtes amateur de ces options, il faudra donc repasser par le logiciel à chaque fois que vous changez de jeu.
Tous les titres PlayStation 4 possédant une gestion du volant se sont montrés parfaitement jouables, avec des réactions cohérentes. Sur PlayStation 3, on retrouve ce résultat à partir de Gran Turismo 5 et pour tous les jeux qui suivent, quand les titres antérieurs comme Dirt 2 ou NFS Shift devront se contenter d’un mode d’émulation de la manette, pas toujours très efficace. Ce système permet d’ailleurs de profiter de jeux qui n’auraient pas prévu de contrôle volant, avec là encore plus ou moins de succès.
En résumé, le T150 FF est sans aucun doute ce qui se fait de mieux actuellement dans cette gamme de prix, ce qui n’est pas un exploit vu l’absence de concurrent. Il offre néanmoins une conduite agréable, précise et dénuée de défaut majeur, avec une puissance de retour de force certes modérée, mais toujours bien utilisée. Le niveau de compatibilité, très élevé sur toutes les plateformes annoncées, est un plus indéniable. On regrette néanmoins que son pédalier ne soit pas plus stable. Un élément qui poussera sans doute beaucoup à l’investissement dans un modèle supérieur, et ce, afin de vraiment profiter d’un ensemble cohérent.
Points forts
- De bonnes sensations de conduite
- Une véritable compatibilité PS3/PS4 et PC
- Le réglage d’angle directement sur le volant
- Le logiciel qui permet d’affiner les réactions du volant
- La possibilité de changer de pédalier et d’ajouter un levier de vitesses
Points faibles
- Plutôt bruyant
- Aspect très jouet
- Le pédalier inclus instable et peu qualitatif
- Un grip trop fin et peu confortable