Note de la rédaction
Compatibilité : Xbox One, PC / Rotation Max : 900° / Retour de force : Dynamique / Motorisation : 1 moteur Brushless / Palettes : Rotatives / Mémoires internes : 5 / Réglage de rotation : Intégré au volant / Pédalier : 2 pédales / Levier de vitesses : Optionnel / Poids volant : 8 kg / Poids pédalier: 3,5 kg / Connexion : filaire USB / Prix (moyen, 12/2017) : 700 €
Souvent associé aux produits très haut de gamme, Fanatec tente de sortir de sa zone de confort, en proposant un ensemble avec base motorisée, volant et pédalier, qui mixe ses gammes ClubSport et CSL, le tout pour un prix inférieur à 700€. Avec ce kit, c'est la promesse de sensations exceptionnelles avec de grandes possibilités d’évolution qui pointe à l'horizon, sur Xbox One comme sur PC, mais avec un coeur de compétition et des accessoires un peu moins haut-de-gamme, le fabricant a-t-il réussi à créer un pack équilibré, à même de justifier un tarif qui reste conséquent ?
Le fabricant allemand est à l’heure actuelle celui qui propose le matériel compatible consoles et PC le plus haut-de-gamme qui soit. Le plus bel exemple à ce niveau reste sa série emblématique ClubSport, magnifiquement représentée dans notre comparatif par l’ensemble Forza Motorsport Wheel Bundle, lequel se monnaye tout de même autour des 1500€. Et sur le site officiel du constructeur, nombre d’accessoires et d’évolutions, entre roues de volant, freins à main, leviers de vitesse, pédaliers de folie et autres cockpits de compétition sont là pour faire grimper la facture à des niveaux vertigineux. Car oui, ce niveau de qualité se paye plutôt cher. En même temps, Fanatec a montré cette année sa capacité à proposer une gamme inférieure, la CSL Elite, dont les bundle oscillent entre 500€ et 650€, tout en gardant un niveau de sensations et de fonctions supérieur à la concurrence. Mais la force du fabricant fût clairement de conserver l’inter-compatibilité entre ces deux séries, de telle sorte qu’un bundle tel que celui que nous testons aujourd’hui puisse exister. Ainsi, ce Xbox One Competition Pack comprend une ClubSport Base v2.5, une roue de volant CSL Elite P1 et un pédalier CSL Elite, dans un mélange détonnant qui aurait quand même un peu tendance à pousser à la dépense supplémentaire. Vous êtes prévenu !
Sous les doigts, nous avons donc affaire à une roue CSL Elite P1, modèle sorti tout récemment et que l’on retrouve aussi au sein du CSL Elite Advanced Bundle. Large de 30 centimètres et recouverte d’Alcantara, elle se montre très polyvalente de par sa forme parfaitement ronde, avec des renforcements intérieurs pour les pouces. Le toucher est agréable, plutôt ferme, avec un périmètre de tube qui oscille entre 10 et 11 centimètres, de quoi accueillir confortablement vos mains de pilote. A l’arrière, les deux palettes de vitesses sont larges, plutôt hautes et très accessibles, se démarquant de la concurrence par un système de contacteur tactile étonnant à plus d’un titre. On en apprécie le silence de fonctionnement, quasi total, de même que la vivacité du ressort de renvoi, mais avec cette étrange sensation de ne pas “sentir” le passage exact des vitesses. Une impression qui disparait rapidement et durablement après les premiers tours de piste, au point qu’on la préfère finalement à d’autres technologies plus habituelles, présentant un clic véritablement marqué.
Du côté des boutons de façade, nous sommes en présence de modèles très classiques, proches de ceux de la manettes Xbox One avec leur toucher sec et ferme, et qui ne rivalisent pas tout à fait avec ceux des récentes roues Sparco produites par Thrustmaster, comme celle qui équipe le TS-XW. Leur sérigraphie reprend les icônes de la console de Microsoft, mais un set de cache-boutons représentant diverses fonctions automobiles est aussi fourni. Sur la gauche, en plus de touches de fonction Xbox One, une croix directionnelle limitée à 4 directions assure parfaitement la navigation dans les différents menus, et notamment dans ceux de la servo-base. En effet, l’un des gros avantages de la gamme Fanatec face à ses concurrents tient à ce menu intégré au volant, avec ici un afficheur directement intégré dans le tube de la roue, et qui malgré sa limitation à 3 8-Digits permet d’accéder à 5 presets complètement intégrés à la mémoire interne et donc compatibles avec l’ensemble des jeux Xbox One et PC.
Le contrôle est donc directement sous les doigts, et tellement en direct qu’il est même possible d’ajuster l’ensemble des paramètres en pleine course, les fonctions de conduite restant totalement actives. Pour chaque mémoire, on profite d’un réglage de la rotation maximale du volant, d’un ajustement du niveau des différentes forces et vibrations, et même d’allègements dédiés au drift. Un régal une fois que l’on en a pris l’habitude surtout que, contrairement aux bases CSL Elite et CSL Elite PS4, la base ClubSport supporte plutôt bien les valeurs excessives. Il faut dire que cette dernière en a sous le capot. Bien que motorisée comme une base CSL, la ClubSport V2.5 offre une transmission et une captation des mouvements d’un tout autre niveau. Précision, puissance et nuances sont clairement au rendez vous, comme sur aucun autre modèle à moteur brushless et entrainement à courroie. La principale différence avec ses concurrents étant, que l’on parle des modèles Fanatec ou Thrustmaster d’ailleurs, au niveau de la gestion de la tension du volant, du poids ressenti et de sa constance, avec juste ce qu’il faut de vibrations supplémentaires autour de l’axe pour ajouter en informations sur le terrain ou l’adhérence. On est clairement sur ce qui se fait de mieux en la matière, et vraiment très proche de ce qu’un bon entrainement direct peut offrir… sans l’atteindre pour autant. Mais les améliorations par rapport à la V2 de cette base sont réelles et bienvenues, tant dans la force constante que dans celle qui ramène le volant à sa position centrale, pour un ressenti beaucoup plus naturel..
Pour ce qui est de l’esthétique, difficile de reprocher quoi que ce soit à cette ClubSport v2.5. On y retrouve d’ailleurs toutes les caractéristiques de la V2, avec son armature et son axe en métal, ainsi que sa finition exemplaire et ses larges ailettes sur les côtés pour assurer une bonne ventilation. On pourra d’ailleurs reprocher le peu d’évolution au niveau du bruit de fonctionnement quand la température monte, le ventilateur se montrant particulièrement audible lors de pics de refroidissement. Sur ce point, les T-GT et TS-XW font donc toujours office d’exemples. Autre regret, la position des connecteurs qui restent parmi les plus mal positionnés qui soient, dirigés vers le bas et peu accessibles une fois le volant monté. On note aussi l’absence de connecteur pour le frein à main, celui ci se retrouvant au niveau du pédalier dans la gamme ClubSport, mais bien absent du modèle CSL fourni dans ce bundle. Les possesseurs de la dernière version du frein à main trouveront néanmoins un adaptateur pour combler ce manque quand les autres devront forcément passer à la caisse. Enfin, il est important de signaler que cet ensemble se destine aux joueurs équipés de cockpit, la base n’étant pas fournie avec une pince de serrage mais une simple pièce de métal permettant une fixation sur trois points à plat, ou quatre points avec un angle, avec fixation par vis. Et si l’envie vous venait d’installer cette ClubSport Base V2.5 sur un bureau, il ne vous en coûtera pas moins de 60€ pour un système certes très efficace, avec réglage de l’angle du volant, mais au prix d’un montage digne des plus grands casse-têtes chinois.
Côté pédalier, nous sommes en présence du CSL Elite de base, dans sa version deux pédales et équipé d’un frein sur potentiomètre, comme pour le CSL Elite PS4. C’est une petite déception de ne pas voir de capteur de pression inclus, l’option coûtant tout de même 149€, avec la pédale supplémentaire. Une option qui vous fera de toute façon très rapidement de l’oeil, tant son ajout transcende les sensations au niveau des pieds et apporte avec elle la connexion directe du frein à main. Dans tous les cas, le ressenti reste inférieur à celui des pédaliers de la gamme ClubSport, mais se montre aussi plus polyvalent. Il est en effet possible de déplacer ses pédales latéralement, en quelques minutes, mais aussi de les rendre totalement indépendantes, au sein d’un cockpit homemade par exemple. On notera toute de même l’obligation de fixer son pédalier, celui-ci basculant vers l’arrière avec l’appui du frein lorsqu’il est simplement posé au sol. Dommage que ce détail soit toujours présent, les efforts pour empêcher le pédalier de glisser, avec de très larges patins redoutables d’efficacité, étant ruinés par ce défaut de conception du châssis auquel il ne manque qu’un ou deux centimètres de profondeur. De quoi rebuter un peu plus ceux qui souhaiteraient jouer sur leur bureau, même si la fixation sur une plaque plus large se montre des plus simples, les pédales pouvant être fixées par dessus comme par dessous.
Reste qu’en termes de compatibilité comme de sensations, cet ensemble se démarque assez facilement de ses concurrents, même au sein des modèles de la gamme CSL, et ce grâce à une base qui fait vraiment la différence. Avec un tarif relativement agressif, et même en comptant l’ajout d’un frein équipé de load cell, ce pack permet de profiter de ce qui se fait de mieux sur Xbox One, avec des résultats inégalés sur Forza Motorsport 7, notamment grâce aux possibilités d’augmenter les forces ressenties au dessus de maximal prévu, comme sur n’importe quel autre jeu de course de la console. Sur PC, malgré un logiciel plutôt léger, la V2.5 profite de toute la compatibilité de la V2 et se place comme un excellent compromis entre prix et performance, certes pas tout à fait au niveau des modèles à entraînement direct, mais avec une différence de ressenti des plus faibles. Enfin, l'énorme avantage de son menu intégré à 5 mémoires, couplé avec les capacités mécaniques de la base ClubSport, permet de profiter au maximum de tous les types de jeux de course sans dépendre des possibilités plus ou moins avancées de réglages de chaque titre.
Le pari de Fanatec de proposer un pack mixte mais sérieux, comme un premier pas vers sa gamme ClubSport, est donc réussi. Si vous avez le budget et l’envie de sensations d’un très haut niveau, voici un ensemble facile à utiliser comme à upgrader. Notez juste bien qu'un cockpit restera quasi indispensable et qu’une fois équipé, vous risquez de brûler votre portefeuille en options onéreuses, toutes plus attirantes les unes que les autres.
Points forts
- Des sensations excellentes et paramétrables
- Puissance maîtrisée et pleine de détails
- Un vrai cran au dessus de la base CSL
- La roue CSL Elite P1 confortable et polyvalente
- Les réglages en direct sur le volant
- 5 profils dans la mémoire interne
- Pédalier sérieux, agréable et upgradable
- Dureté et sensibilité des boutons bien réglées
- Une finition globale exemplaire
Points faibles
- Pour les possesseurs de cockpit uniquement (sauf achat de l’option TableClamp)
- Le tarif des options qui grimpe vite
- Le driver PC qui manque de réglages et profils
- Le placement des connecteurs
- Pas de compatibilité PS4 possible
- Bruyant quand le ventilateur s’énerve