A partir de quel budget, de quelle technologie, ou de quelles fonctionnalités peut-on envisager de remplacer sa manette par un volant ? Telle est l'épineuse question que pose ce modèle T80, qui entend offrir à vos simulations de course un regain de réalisme, pour un coût des plus modestes : 100€. Mais entre investissement minimum et sensations de conduite optimales, le compromis semble difficile à trouver.
Note de la rédaction
Compatibilité : PS3, PS4 / Rotation Max : 270° / Retour de force : Mécanique / Motorisation : Aucune / Palettes : Rotatives et plastiques / Mémoires internes : Non / Réglage de rotation : Sensibilité modifiable / Pédalier : 2 pédales / Levier de vitesses : Non / Poids volant : 1,8 kg / Poids pédalier : 1,5 kg / Connexion : filaire USB / Prix (10/2016) : 100€
Si le fabricant Thrustmaster a su montrer au fil de ce comparatif qu’il savait proposer des compromis particulièrement convaincants, il s’attaque aujourd’hui avec ce modèle T80 à un défi de taille : proposer une expérience de conduite honnête, pour un tarif plancher de 100€. Dans ces conditions, vous vous en doutez, point de moteur brushless, de vibrations, ou de roue en alcantara… Pas même un retour de force dynamique, d’ailleurs : le T80 se contente de faire reposer les sensations qu’il procure sur une courroie élastique offrant un simple retour au centre lorsque l’on s’en écarte. La tension rendue par le volant ne concorde dès lors plus avec ce qui se passe à l’écran, mais dépend uniquement de l’angle de rotation appliqué.
C’est probablement ce qui explique que la base du volant soit si large et peu haute, avec des courbes très différentes du reste de la gamme Thrustmaster. Dans le même esprit, ce choix technologique justifie l’absence d’alimentation interne ou externe, le courant fourni par un port USB 2.0 étant largement suffisant pour alimenter l’électronique embarquée. Quant à savoir si cette configuration est capable d’apporter le bonus escompté en termes d’immersion, par rapport à une bonne manette, c’est toute la question…
Certes, eu égard à l’ergonomie d’un contrôleur de type roue + pédalier, le T80 augmentera mécaniquement la précision du pilotage, par rapport à un pad classique. Toutefois, l’absence totale de retour d’informations l’empêchera d’aller plus loin, et par exemple, de participer à l’amélioration des performances du joueur. En effet, les jeux de course ont désormais pris l’habitude d’utiliser les volants pour nous communiquer pléthore d’informations, comme la qualité de l’adhérence d’une piste au travers des vibrations. Or, dans ce cas précis, la courroie n’est aucunement reliée à la console. Elle réagit uniquement en fonction du joueur, et son action reste identique, que le volant soit branché ou non d’ailleurs. Impossible donc de sentir le point de rupture dans un virage, le patinage des roues motrices ou même le choc avec un concurrent. De quoi sacrément impacter notre capacité de réaction, tout en limitant l’immersion et le plaisir ressenti.
Pourtant, le reste des prestations est très proche de ce que propose le fabricant en général. Coté fixation, l’utilisateur disposera d’une pince en plastique serrée par une vis, pour une très bonne stabilité, ce qui n’aura rien d’étonnant, vu le niveau des forces générées par le périphérique. Et comme pour le T150 FF, vous ne trouverez pas d’embase permettant une fixation durable sur un support dédié ce qui là encore, vu le niveau de gamme du produit, ne sera pas très étonnant.
L’ergonomie de la roue est aussi plutôt bonne, avec un bon nombre de boutons accessibles en façade. Ainsi on trouve une croix directionnelle assez souple, 4 touches classiques Playstation, et 4 boutons L2, R2, L3 et R3 placés directement sur le tube du volant, ainsi que les fonctions Share, Option et PS sous l’axe central. Les palettes enfin, attribuées à L1 et R1, sont rotatives et en plastique. Leur taille et leur positionnement rappellent fortement le Driving Force GT, ce qui n’est a priori pas un gage de qualité. Elles sont en effet plutôt petites et trop en retrait, avec néanmoins un clic assez net et plutôt agréable. Pour autant, leur accès reste facilité par la faible rotation du volant, limitée à 270°.
Enfin, concernant le pédalier, on retrouve le modèle qui accompagne le T150, tout en plastique, avec le même défaut de bascule vers l’avant quand on actionne le frein. Il est donc impératif de le fixer à un objet plus lourd, un simple calage vers l’arrière n’étant clairement pas suffisant. Une opération tout aussi obligatoire sur moquette puisque en plus de son instabilité, on profite aussi de son incapacité à adhérer sur ce type de matériau. Heureusement, deux embases M6 sont prévues sous son châssis pour faciliter ce genre de bricolage.
Comme nous le soulignions plus haut, le T80 ne souffre finalement d’aucun défaut de fabrication. Certes, les problèmes d'ergonomie ou de prise en main (ou en pied) existent, mais on pourrait très bien les pardonner, considérant le niveau de tarification appliqué. En revanche, l'absence de retour de force dynamique est beaucoup plus dommageable. Sans doute est-ce là, selon nous, la limite en-dessous de laquelle il ne faut pas aller, celle qui fait perdre tout l'intérêt que l'on aurait à investir dans un périphérique de ce type. Et comme le T80 n’est en plus compatible qu’avec les PS3 et PS4, et qu’aucun driver PC n’est prévu, on préfère vous conseiller de passer directement à la gamme supérieure, le T150 se négociant actuellement autour des 160€. Ce dernier sera alors bien plus à même d’offrir ce qu’on est en droit d’attendre d’un tel accessoire. Et si le budget n’y est pas, gardez votre manette, elle n’aura pas à rougir face à un équipement comme le T80.
Points forts
- Une fabrication sérieuse et sans défaut particulier
- Le fonctionnement silencieux (le contraire aurait été étonnant)
Points faibles
- Pas de retour de force dynamique
- Pas de compatibilité PC
- Le pédalier qu’il faut absolument fixer
- Pas de motorisation
- Des sensations forcément très (très) limitées