Note de la rédaction
Compatibilité : Xbox One, PC / Rotation Max : 1080° / Retour de force : Dynamique / Motorisation : Motorisation brushless / Palettes : Rotatives et métalliques / Mémoires internes : Oui / Réglage de rotation : Intégré au volant / Pédalier : 2 pédales (option 3 pédales) / Levier de vitesses : Optionnel / Poids volant : 8 kg / Poids pédalier : 6 kg / Connexion : filaire USB / Prix (11/2017) : 500€
Quelques mois après notre test du CSL, de l’eau a coulé sous les ponts et Forza 6 a reçu une mise à jour pour optimiser sa gestion des vibrations. Le résultat est à la hauteur des capacités du volant : Lorsque la roue du volant n’a pas ses propres moteurs de vibrations, comme c’est le cas pour la CSL P1 de ce bundle, les vibrations de la base sont réduites à un niveau adéquate. Et quand on passe sur une roue plus haut de gamme, comme la ClubSport Steering Wheel Formula, les vibrations sont directement gérées au niveau du volant, pour des sensations vraiment impressionnantes. Il reste cependant dommage que leur niveau ne soit toujours pas réglable depuis le volant ou le pilote, ce qui aurait permis à quelques autres titres moins fournis en options d’offrir d’aussi bons résultats.
S’il fallait illustrer la difficulté de se faire un avis clair, net et précis sur un accessoire, le CSL Elite Bundle serait sans aucun doute le meilleur exemple possible. Un incroyable bijou par certains aspects mais un vrai casse-tête quand le jeu de course ne le gère pas bien, et qu’il vous faut répondre à cette question: est-il bien fait pour vous ?
Déballage, montage, branchement, il ne nous aura fallu que quelques minutes pour nous retrouver sur la piste du circuit brésilien de Forza Motorsport 6 sur Xbox One, poussé par la profonde envie d’essayer enfin un concurrent sérieux au fabuleux modèle TX de Thrustmaster. Dès le départ, le volant de Fanatec semble sacrément puissant, vraiment précis dans ses réactions, et les premiers virages s’enchaînent avec délectation… Quand tout à coup, le drame. Sur un drift un peu appuyé, le périphérique se met à renvoyer un « BRRR BRRR BRRR » des plus perturbants. Une vibration sauvage, qui réveille la moitié du quartier, et envoie notre véhicule virtuel dans le mur, remettant illico en question nos excellentes impressions de départ. Et comme ce rumble se déclenche avec n’importe quelle voiture, à chaque dérapage, à chaque morsure sur un vibreur ou dans l’herbe, dénaturant totalement les sensations de conduite, le constat tombe : ce volant s’annonce comme un des pires que nous ayons eu la joie d’essayer pour ce comparatif. Un comble pour un ensemble vendu plus de 500€. Mais ce qui est encore plus incroyable, c’est que ce premier avis va complètement changer une fois le coupable identifié.
En effet, alors qu’on retrouve finalement le même symptôme dans la plupart des titres testés, avec une amplitude moindre tout de même, il suffit d’un ajustement du niveau des vibrations dans les réglages du jeu pour que l’on profite d’une part de l’excellence de la motorisation brushless de la base du CSL et d’autre part de vibrations plus modérées, et enfin vraiment convaincantes. Et si la plupart des simulations Xbox One ou PC intègrent bien cette possibilité, quand ce réglage n’existe pas comme dans la série Forza, le problème impose au joueur de baisser la puissance générale du retour de force jusqu’à un niveau équivalent à ceux de la concurrence. En clair, on a au pire un volant légèrement inférieur au TX de Thrustmaster, et au mieux des sensations beaucoup plus impressionnantes.
Il s’agit là donc là d’un petit point noir sur un tableau presque idyllique puisque globalement, la base CSL profite des mêmes avantages que sa grande sœur, la ClubSport Base V2, avec même parfois des arguments en sa faveur. Certes, exit la carcasse en métal brossé qui laisse place à un plastique moins convaincant et globalement plus bruyant. Mais à l’intérieur comme à l’extérieur, les petites améliorations de design sont assez nombreuses pour faire de cet ensemble une véritable alternative au haut de gamme de la marque : un système de serrage amovible efficace (et surtout inclus dans la boîte et non vendu comme une option hors de prix), des connecteurs parfaitement accessibles histoire de pouvoir brancher/débrancher ses accessoires facilement, un port pour le frein à main directement intégré à la base et un indicateur à LEDs sur le dessus du boîtier pour afficher le régime moteur. Seuls les utilisateurs de support dédié pourront pester sur une fixation par embases M6 qui se montre instable lorsque seulement 2 vis sont utilisées, la troisième ne trouvant finalement jamais de point de serrage sur les cockpits du marché. Il faudra donc caler la base à l’arrière pour s'assurer d’une stabilité digne de la puissance du moteur.
Heureusement, on conserve l’avantage indéniable des volants Fanatec en course : leur menu en accès direct. Intégré cette fois dans la roue de volant P1, avec un affichage sur 3 digits, il permet de modifier à la volée la puissance de la motorisation, l’angle de rotation, la courbe de résistance, et même des réglages de précision pour le pédalier avec un total de 5 mémoires internes. Un véritable atout quand on a besoin de corriger rapidement une direction trop nerveuse ou un peu molle, voire de passer carrément en mode drift avec une résistance plus ou moins linéaire. Et avec un peu d’entraînement, il est même possible de faire ces modifications sans quitter la course puisque les larges palettes en métal, comme la rotation du volant, restent dédiées à la conduite.
Mais là où Fanatec réussit son coup de force, c’est avec un pédalier qui s’appuie sur un système modulaire, évolutif, et qui se permet même de faire de l’ombre au ClubSport pedals V3. Il est ainsi possible de modifier l’écart entre les axes à volonté et de changer le type de grip de la pédale, avec un toucher caoutchouc, lisse ou carrément rugueux, là encore sans passer par l’achat d’option puisque tout est fourni dans le pack. Et si la version de base, du haut de ses 90€, ne propose que deux pédales et une résistance de frein assez simple (mais efficace), le modèle 3 pédales passe carrément sur des capteurs de force avec résistance variable pour un rendu équivalent voire supérieur au modèle ClubSport, les vibrations en moins. Attention tout de même : pour en profiter, la fixation du pédalier est, comme souvent, vraiment obligatoire. Elle est heureusement parfaitement pensée, avec en plus la possibilité de passer en mode GT sans trop de difficulté puisque chacune des pédales peut être fixée indépendamment, sans que le socle ne soit forcément utilisé.
Et avec un tel matériel entre les mains et sous les pieds, impossible de ne pas apprécier la finesse de conduite d’un Assetto Corsa, d’un Project Cars, ou les variations de grip d’un Dirt Rally. En effet, les nuances dont le CSL Elite Bundle est capable, avec une puissance maximale monstrueuse, des variations de tension très progressives et un contrôle au pied presque parfait, en font un modèle de premier choix, surtout dans sa gamme de prix. En clair, il se positionne plus comme une alternative à la gamme ClubSport, beaucoup plus chère, que comme un concurrent au TX qu’il explose sur de nombreux points. A moins donc que votre cœur ne batte que pour Forza ou que le passage par les réglages ne vous rebute, le CSL devient la référence incontestable du milieu de gamme sur Xbox One et PC, justifiant largement son écart de prix avec les modèles Thrustmaster.
Au final, Fanatec a énormément travaillé sur la motorisation de son CSL et ça se sent. L’impression de puissance est constante et semble parfaitement maîtrisée. Ce bundle est en plus un des mieux équipés de sa catégorie avec des mémoires de réglages internes et un pédalier très convaincant. Mais il faut aussi que jeunesse se passe et on ne s’étonnera pas de trouver certains déséquilibres entre retour de force et vibrations, lorsque le jeu en face ne propose pas de réglage adéquat.
Points forts
- Quelle puissance et quelle maîtrise !
- Le réglage d’angle directement sur le volant
- Un pédalier exceptionnel, même en version 2 pédales
- Le port pour levier de vitesses intégré à la base
- L’affichage du régime moteur intégré
Points faibles
- Plutôt bruyant
- La finition très plastique du boîtier
- Le pédalier inutilisable sans fixation
- Alimentation externe volumineuse
- La fixation de la base mal pensée