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Page Dossier Gundam, la poule aux oeufs d'or de Bandai Namco
Gundam, la poule aux oeufs d'or de Bandai Namco

On les voit souvent surgir dans les tops de meilleures ventes de jeu au Japon. Parfois à la première place, mais plus régulièrement dans le ventre mou du classement. Mais avec une régularité qui surprend. Comme si les Japonais ne pouvaient se passer de leurs gros robots. Un phénomène qui semble vous laisser dubitatif, à en croire la section commentaire de Jeuxvideo.com. Alors aujourd'hui, nous allons tenté de vous expliquer ce qu'est Gundam au Japon, son importance dans la culture populaire nippone, et pourquoi il occupe une telle place dans le monde du jeu vidéo. C'est l'histoire d'une corne d'abondance de Bandai Namco.

Débarqué en avril 1979 sur les petits écrans japonais, ce que l'on appelait alors Mobile Suit Gundam est aujourd'hui une licence extrêmement profitable. Avec le temps, la série animée a engendré de nombreux enfants, qui ont grignoté petit à petit tous les aspects de la vie des Japonais. Gundam, aujourd'hui, on le trouve partout : vaisselles, baguettes, vêtements, boissons/nourriture, automobiles et transport en commun, hygiène, décoration... et bien entendu, jouets et jeux vidéo. Derrière tout ceci, un nom, qui tient les cordons de la bourse et engrange toujours plus d'argent : Bandai Namco. Le business est juteux, d'autant que l'éditeur/développeur ne se cantonne pas à ce seul domaine. Bandai Namco est le fruit de la fusion entre... Namco et Bandai, oui. C'est grâce au second que l'entreprise possède aujourd'hui les droits d'utilisation de Gundam : dans les années 80, Bandai acquiert plusieurs licences, comme Kamen Rider, Ultraman, ou celle qui nous intéresse aujourd'hui. Avec notamment l'idée d'en faire des jouets. Car la firme tokyoïte est alors surtout connu pour cela : les petits Japonais ont tous chez eux des figurines Bandai. La marque est tout simplement incontournable.

Mobile Suit Gundam, le commencement de tout

Gundam, la poule aux oeufs d'or de Bandai Namco
MS Gundam, c'est aussi l'histoire de la rivalité entre Amuro Ray (gauche) et Char Aznable (droite).

En avril 1979 donc, sort pour la première fois une série nommée Kido Senshi Gandamu. Produite et animée par la Sunrise, elle est l'oeuvre de Yoshiyusi Tomino, et met en scène les aventures d'Amuro Ray, un jeune homme pris dans les tourments d'une guerre dont il va peu à peu devenir l'un des acteurs majeurs. Nous sommes donc en 2079 et l'humanité va mal : la Terre est surpeuplée et ses habitants se sont tournés vers les étoiles ; et puisqu'elle n'est pas encore en mesure de domestiquer les planètes les plus proches, l'humanité se dote de ses premières colonies spatiales artificielles, où l'environnement terrestre est reproduit. Un jour, l'une de ses colonies se déclare indépendante et se proclame République Indépendante de Zeon, du nom de son leader politique. Un leader qui ne fera pas de vieux os mais sera remplacé par un dangereux extrémiste, qui transforme la jeune république en Principauté militariste. C'est la course à l'armement : Zeon se dote des premiers mobile suits, de gigantesques robots pilotés de l'intérieur ; et déclare dans la foulée la guerre à la Terre. La guerre s'enlise jusqu'à cette fameuse année 2079, date à laquelle Zeon s'en prend à une colonie terrienne et découvre l'arme secrète sur laquelle la Fédération terrestre travaillait : un mobile suit extrêmement évolué, le RX-78 Gundam. Le jeune Amuro Ray, témoin de l'attaque, décide d'embarquer dans le mécha et repousse l'attaque de Zeon, avant d'être embarqué bon gré mal gré à bord du White Base, un nouveau vaisseau de guerre terrien. C'est ainsi qu'il découvre la guerre, la mort mais aussi l'amitié, les thèmes principaux de la série.

Gundam, la poule aux oeufs d'or de Bandai Namco
S'ils sont largement mis en avant pour présenter la franchise Gundam, les mobile suits des différentes séries restent des machines remplaçables à volonté.

Voilà pour le résumé (grossier). Contrairement à ce que l'on pourrait penser, Mobile Suit Gundam n'a pas connu un grand succès lors de ses premières diffusions. La série a même subi quelques coupes, et ne doit finalement son salut qu'à la volonté tenace de Bandai de fabriquer des jouets à partir des nombreux méchas que mettait en scène la série. Car en fabriquant les premiers gunpla, Bandai va rendre Gundam accessible aux enfants et aux jeunes adolescents, alors que la cible originale étaient plutôt les jeunes adultes. Cet échec s'explique par un fait très simple : Gundam est une petite révolution dans le monde des animes. Le public se gave alors de séries de type « Super Robot », des machines extra-ordinaires comme celles imaginées par Go Nagai, le papa de Goldorak. Gundam introduit le concept de « Real Robot ». Ici les robots ne sont pas des créatures invincibles : les méchas sont des armes de guerre classique que tout cherche à rendre crédibles. Ce ne sont que des évolutions logiques de nos armes modernes. En tant que tels, ils sont donc soumis aux aléas de la guerre, et peuvent être sévèrement endommagés, ou carrément détruits. La différence est telle que le public nippon est déstabilisé : c'est une toute autre façon d'aborder le monde des méchas.

Gunpla, l’ambassadeur ultime

Gundam, la poule aux oeufs d'or de Bandai Namco
Les gunpla se sont complexifiés avec les années.

Pourtant, avec ses figurines à monter soi-mêmes, Bandai va faire très fort, en même temps qu'il va sauver Gundam. Les gunpla (contraction de Gundam Plastic Model) vont envahir le marché japonais, et séduire différents publics. On parlait plus haut des enfants et des adolescents, mais dans un premier temps, Bandai vise surtout les amateurs de modélisme. Les gunpla sont finalement des maquettes à monter soi-même. La colle n'est pas utile, il faut juste ajouter un peu de peinture, pour atteindre un niveau de détails bien au dessus des jouets classiques. Dont ils se rapprochent énormément, puisque les gunpla sont articulés. Et avec le temps, Bandai va largement complexifier ses modèles. De la petite maquette d'une dizaine de centimètre, au monstre de plus de 50cm, il y en a pour tous les niveaux, pour tous les goûts. Avec plus de 35 ans d'histoire et de nombreuses séries Gundam, il existe aujourd'hui environ 2000 modèles disponibles : tous les méchas de l'univers Gundam ont eu le droit à leur version gunpla, dans tous les tailles, et toutes les variantes possibles. Et l'on en trouve partout, au pays du soleil levant. Il est amusant de discuter avec un Japonais, au détour d'un rayon d'un grand magasin, dédié aux gunpla : celui-ci vous expliquera que monter un Gundam avec le fiston, c'est un peu comme faire un puzzle. C'est une activité familiale apaisante, qui réunit, et qui touche maintenant de nombreuses générations.

Gundam, la poule aux oeufs d'or de Bandai Namco
A Tokyo, c'est bien entendu dans le quartier d'Akibahara que l'on trouve les rayons les plus impressionnants.

Ce petit passe-temps, qui est un véritable hobby chez nos amis Japonais, c'est une énorme machine à générer les lingots d'or pour Bandai, et donc Bandai Namco. Ainsi, pour leur 35ème anniversaire, en décembre 2015, on apprenait que 450 millions de gunpla avaient trouvé acquéreurs de par le monde. Car oui, Bandai a tenté d'exporter Gundam à l'étranger, et il a mis le paquet. Lorsqu'en 1995 sort Gundam Wing, une nouvelle série indépendante de l'univers original de Mobile Suit Gundam, la Sunrise en profite pour monter conjointement un plan avec Bandai pour exporter la franchise à l'international. 2000, puis 2001, Gundam Wing pose ses gros pieds aux USA et en France, avec une diffusion sur Cartoon Network et M6. La série est accompagnée de divers gunpla, que l'on pouvait trouver dans nos supermarchés et magasins de jouets. Ce qui ouvrira ensuite la porte à quelques jeux vidéo, qui feront le voyage jusqu'en nos vertes contrées. Mais de l'aveu même de André Personn (aujourd'hui Public Relation, Communication & Events Director pour Bandai Namco Europe), qui avait participé au "lancement" de Gundam en Europe et que nous avions rencontré à Tokyo en décembre 2014, ce fut un échec cuisant. En France, M6 a coupé la diffusion de Gundam Wing avant même la fin de la série, et les quelques fans ont été obligés de se rabattre sur les DVD vendus quelques mois plus tard. Rien à voir avec le Japon, donc.

Le Star Wars japonais

Car l'impact de Gundam dans la culture japonaise est beaucoup plus profond qu'un occidental ne pourrait le croire. Il faut se rendre quelques jours à Tokyo pour comprendre l'importance culturelle de cette licence au Japon. Il faut dire qu'après les premières séries, d'autres sont venues, avec leurs nouveaux personnages, de nouveaux robots, de nouvelles histoires. Gundam, c'est un peu le Star Wars nippon (à ceci près que les Japonais adorent Star Wars également) ; dites à un Japonais que vous connaissez Gundam, et vous deviendrez son meilleur ami : il sera d'abord très étonné de voir que vous connaissez la série... et ensuite très heureux et fier de voir qu'un « gaijin » s'intéresse à ce qui est manifestement un morceau très important de leur culture populaire.

Gundam, la poule aux oeufs d'or de Bandai Namco
Le Gundam Café, un arrêt indispensable pour tout fan de la licence.

Les méchas de Gundam sont absolument partout. À Tokyo, vous pouvez ainsi trouver deux Gundam Cafés (à Akihabara, et Odaiba), où l'on vous servira des cookies en forme de têtes de Zaku ; les cafés et chocolats chauds sont décorés, et vous pouvez en profiter pour acheter quelques goodies rigolos, comme des baguettes en forme de sabre laser (une arme « empruntée » à Star Wars) ou des dessous de verre en forme de Haro. A Odaiba, vous pouvez également trouver une reproduction à l'échelle du RX-78, le Gundam original. Et partout en ville, vous verrez des affiches vous vantant les mérites de la série en cours, du jeu Gundam du moment... ou simplement là pour la décoration. Anecdote amusante mais révélatrice de l'importance de la série au Japon : en 2007, Nissan sortait sa nouvelle vision de la Skyline, une voiture mythique au Japon. Simplement baptisée GT-R, cette auto devait symboliser le renouveau de la marque nippone, et devait absolument plaire au public local... Pour créer les lignes de ce bolide, son designer, Shiro Nakamura, a déclaré s'être inspiré de la série Gundam et notamment des courbes des jambes du RX-78. À noter qu'à l'aéroport de Tokyo Haneda, dans la devanture de la principale boutique de souvenirs du terminal des vols long-courrier, deux types de produits sont largement mis en avant : des gunpla, et des GT-R miniatures...

La raison du succès

Gundam, la poule aux oeufs d'or de Bandai Namco
L'Epyon Gundam (droite) affrontant le Wing Zero Gundam (gauche).

L'omniprésence de la série dans la vie quotidienne des Japonais explique donc facilement le succès des jeux vidéo Gundam dans l'archipel, un succès que nous-autres occidentaux ne pouvons que mal comprendre, ou mal mesurer. Y compris votre serviteur, dont le pseudonyme est justement tiré de l'univers Gundam. Regardez les top ventes de jeu, publiés chaque semaine par l'institut Media Creates (et relayés dans nos colonnes) : la semaine dernière, Gundam Breaker 3, sorti début mars, se classait sans forcer à la cinquième position sur Vita, et à la 9ème place sur PS4. Sept jours avant, on le trouvait au sommet du classement, que ce soit la version PS4 ou la version Vita. Cette série a ceci de particulier qu'elle met en scène... des gunpla, et non de « vrais » méchas. Des jeux vidéo Gundam, qui mettent en scène des jouets Gundam... La boucle est bouclée !

Dans les salles d'arcade, alors que Capcom et Bandai Namco proposent aux amateurs de VS fighting depuis des mois des titres tels que Street Fighter V ou Tekken 7, les bornes sont toujours moins nombreuses, et moins populaires, que celle de Gundam Extreme VS Full Boost, qui permettent à 4 joueurs de s'affronter dans des combats titanesques à deux contre deux. Son succès a d'ailleurs popularisé un genre au pays du soleil levant ; un genre que Bandai Namco tente, sans grand succès pour l'instant, d'exporter dans nos pays. Comme ce fut le cas, à titre d'exemple, avec Rise of Incarnates, un jeu free-to-play, qui n'aura vécu que 6 mois (open-bêta incluse), faute de public (et de critiques positives, sans doute). C'est Michael Murray, l'un des producers du jeu, qui nous avait expliqué que Rise of Incarnates reposait grandement sur les idées de gameplay des Gundam Extrem VS. Mais au Japon comme ailleurs dans le monde, le jeu n'aura convaincu personne. Preuve que Gundam engendre des idées et des concepts, mais qu'ils sont encore trop dépendants de la marque et de ses icônes... et de son public originel.

Bande-annonce : la présentation de Mobile Suit Gundam Extrem VS Full Boost

Commentaires
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bulls82 bulls82
MP
Niveau 10
le 24 mars 2016 à 02:24

j'aime bien gundam mais en fr

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Sommaire Dossier
  • L'E3 est-il en danger ?
  • Gundam, la poule aux oeufs d'or de Bandai Namco
  • Lionhead, une disparition anecdotique
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