Comparée à la RNC, la Légion de Caesar peut paraître brutale, agressive et immorale. Et il est vrai que les multiples crucifiés qui bordent les routes et les bûchers où sont brûlés les ennemis de César peuvent donner raison à cette vision superficielle des choses. Mais en réalité, le créateur de cette faction est un ancien Disciple de l’Apocalypse qui souhaite réunifier et pacifier le monde. Voici de bonnes raisons de les aider ou de les détester.
Evidemment, la paix est accordée en contrepartie d’une dictature qui prône l’esclavage et une stricte répartition des rôles entre les hommes qui se battent pour lui et les femmes qui servent de ferme pour produire de futurs soldats. Mais César n’a pas toujours été le sanguinaire et rigoureux chef d’une armée esclavagiste. Il s’appelle en réalité Edward Sallow et vivait au sein de la RNC. Il a fait parti des Disciples de l’Apocalypse et s’était spécialisé dans l’anthropologie. Lors d’une mission en Arizona, il a découvert d’anciens livres d’histoire sur l’empire romain et la vie de César. Ces lectures l’ont persuadé d’agir en reproduisant les actions du général romain.
Pour se faire, il a appris le maniement des armes à une tribu qui l’a ensuite promu au rang de chef. Il leur a également enseigné l’art de la guerre totale où les ennemis sont soit assimilés soit détruits. La terreur produite par les bûchers et les croix où pendent les cadavres vise à convaincre les autres tribus de se rendre sans condition. Les hommes sont enrôlés dans l’armée ou deviennent des esclaves tandis que les femmes servent à produire des enfants qui sont élevés par les militaires ce qui les coupe de leur identité tribale. L’intention de Sallow est d’unifier tous les hommes ayant survécu à l’apocalypse sous le règne de l’empire et sous une même identité. La méthode est brutale mais efficace. Il est d’ailleurs connu comme celui qui a conquis 86 tribus.
New Vegas ou la conquête de Rome
Lorsque ses bataillons arrivent dans le Mojave, César y voit une sorte de répétition de l’histoire. À la place du fleuve Rubicon, il y a le Colorado. À la place de Rome se trouve la ville de New Vegas. En récupérant le barrage, il gagne la cité qui fait de lui l’équivalent de l’empereur romain.
Malheureusement la première bataille de la Légion contre la RNC pour la possession du barrage a tourné au désastre. Les troupes de la République ont fait un repli stratégique vers Boulder City afin d’y attirer les soldats de César. Une fois en ville, de multiples bombes ont explosé réduisant à néant les légionnaires. Furieux, l’empereur a puni le Légat Malpais qui a dirigé l’opération en le brûlant vif avant de le précipiter dans le Grand Canyon. Depuis lors, le légat qui dirige l’armée impériale est un monstre encore plus cruel et mystérieux : Lanius, terme latin signifiant le « boucher ».
On sait peu de chose sur cet homme. Il est plus grand que la plupart des hommes et porte toujours un masque dissimulant totalement son visage. Il semble qu’il faisait partie d’une tribu qui s’est soumise à l’Empire contre son gré. Il a eu l’autorisation de tuer son ancien chef et exterminer les siens en représailles et signe de protestation. Suite à cela, il a accepté de se soumettre à Caesar et n’obéit qu’à celui-ci. Certains prétendent qu’il est possible de raisonner Lanius, mais qui voudrait essayer ?
Si New Vegas est si essentiel pour César, c’est tout simplement parce qu’il sait qu’il a besoin d’une capitale pour son empire. De plus, il est malade et sait qu’il doit faire vite. Son plan de paix globale ne fonctionne que si son armée est en perpétuelle conquête de territoire et ses guerriers sont figés de ce côté du Colorado par les troupes de la RNC depuis trop longtemps. Pour l’aider à asseoir la Pax Romana version Fallout, vous devrez tuer les dirigeants de New Vegas et de la RNC, exterminer les opposants comme la Confrérie de l’Acier et vous allier à certaines tribus (avant qu’elles ne soient pleinement assimilées).
Les quêtes de cette faction sont pleines de jeux de mots et de références au vrai personnage historique. Le « Et tumor, Brute ? » est une allusion à la phrase « Et tu, Brute » prononcée par César lorsqu’il se rend compte que son propre fils (Brutus) participe à son assassinat. C’est précisément à ce moment-là que vous aussi, vous pouvez le trahir et mettre fin à son rêve d’empire...
Pax Romana
Dans son souci de recréer l’histoire, Edward Sallow a bien sûr dissimulé sa véritable identité et le fait qu’il reproduit les faits réels relatés dans d’anciens livres. Il se proclame fils de Mars, dieu de la guerre qui aurait dévasté la Terre pour qu’il puisse plus facilement l’asservir. Proclamer le contraire est un blasphème sévèrement puni.
Il a fait fabriquer une monnaie similaire à celles des Romains avec des pièces à son effigie alors que la RNC utilise des billets qui ressemblent à la monnaie américaine d’avant-guerre. Il se sert d’un taureau comme emblème de ses troupes et celui-ci est identique à celui de la légion préférée du vrai Jules César. L’organisation militaire est également similaire et la discipline est si sévère. Tous les soldats savent qu’il vaut mieux mourir au combat que désobéir.
Même si les fantassins apprécient le combat rapproché et les armes blanches, cela ne les empêche pas d’avoir des fusils et des équipements plus modernes. L’efficacité passe avant tout ! Toujours pour reproduire l’histoire, les soldats portent des uniformes qui font un peu tache avec le décor post apocalyptique. Mais rappelons-nous que cette « jupette » qui est ensuite à l’origine du kilt des Écossais et du vêtement des Vikings est bien pratique lorsqu’il s’agit de faire son affaire rapidement avec les victimes non consentantes de tribus insoumises à l’Empire. De toute manière, les enfants ne sont pas laissés à leurs parents mais élevés dans l’amour de la légion, une sorte de conditionnement psychologique efficace pour l’unification des hommes autour de la cause de César.
Pour Edward Sallow, la RNC est un échec car elle ne fait que cultiver les intérêts des puissants en détournant la population des vrais problèmes par le biais d’une société de consommation. De plus, il estime que le système fonctionne mal car le pouvoir est dilué alors que dans son Empire, il concentre tous les pouvoirs et toutes les décisions. Il méprise également les gangs qui vendent et consomme de la drogue car eux aussi sont divertis de la cause plus noble qu’est l’union des hommes dans la construction d’une nouvelle culture. De gré ou de force, César mène donc une marche contre ce qu’il considère comme la barbarie afin de restaurer la civilisation.
Dommage que Sallow n’est pas bien lu la fin de l’histoire romaine. L’Empire devenu trop grand s’est écroulé sur lui-même, la corruption et la bureaucratie l’a rongé de l’intérieur. L’endoctrinement autour du culte de la personnalité ne suffit pas pour fonder un peuple de manière durable.
Comme vous pouvez le constatez, quelle que soit la faction que vous choisissez il y a des avantages et des inconvénients, de la violence et des trahisons, de grands idéaux louables derrière des actions qui le sont moins. C’est ce qui fait la beauté du jeu : rien n’est noir ou blanc ; vous évoluez constamment dans les nuances de gris et la poussière radioactive.