Note de la rédaction
Spécifications | |
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Sensibilité max. supportée | 8 200 ou 5 000 selon capteur DPI |
Capteur | Optique ou laser |
Nombre de commandes (hors boutons droit et gauche, et rotation molette) | 10 |
Rétroéclairage | Non |
Prise en main | Droitier |
Fréquence d'interrogation max. | 1000 Hz |
Poids | 109 g |
Connexion | Filaire USB |
Après s’être forgé une excellente réputation sur le marché des souris gaming, notamment avec des produits très réussis comme les R.A.T. 5 et 7, Mad Catz a quelque peu déstabilisé son public, en lançant ses R.A.T. TE. Très agréables à manipuler (voir notre test), elles n’en adoptaient pas moins une philosophie de design très différente : matériaux moins qualitatif, forme moins modulable… Des éléments qui ont sans doute mis Mad Catz en retrait ces derniers mois par rapport à des Logitech, ou des Roccat. Toutefois, le fabricant entend revenir fort avec son nouveau modèle, la R.A.T. Pro X, qui signe un net retour aux sources.
Il faut bien le reconnaître, il est assez rare qu’une souris gaming en impose autant, dès sa sortie du carton. A l’image de ce que nous avions connu avec la Razer Ouroboros, ou la Roccat Nyth, la R.A.T. Pro X se caractérise en premier lieu par un packaging impressionnant : outre la sacoche de transport rigide, la souris est aussi accompagnée d’un grand nombre d’accessoires, qui traduiront l’une de ses grandes forces : sa modularité. Ainsi, tout, ou presque, est remplaçable sur la R.A.T. Pro X.
Envie de patins en céramique plutôt qu’en téflon ? Les deux types sont fournis, et fixés à la base par un système d’aimants. Vous préférez une bague métallique, plutôt qu’une gomme pour la molette ? Là encore, Mad Catz vous laisse le choix (deux bagues métal sont même inclues, avec deux reliefs de pourtour différents). Dans le même esprit, chacune des façades de l’objet est remplaçable, pour intégrer ou pas, un aileron sur lequel viendra de reposer le pouce, ou un support destiné à l’annulaire, afin de soulever le périphérique plus facilement en jeu.
Et ce n’est pas fini, comme dirait la pub. Le repose paume est lui aussi disponible en 3 versions, pour faire varier sa hauteur, son design et son inclinaison. Enfin, le capteur sera aisément retirable quoi que pour ce cas précis, le package de départ ne comprendra qu’un seul module, un PixArt ADNS 9800, laser et 8200 DPI dans notre cas. Il sera possible d’acheter séparément de nouveaux capteurs : Philips laser PLN2037 twin-eye 8200 DPI (25€), ou PixArt PMW3310 optique (25€).
Vous l’aurez compris, sur le plan de la modularité, la R.A.T. Pro X va être très difficile à égaler. Toutefois, et quoi que cet aspect soit important, va-t-il se conjuguer avec une prise en main et des fonctionnalités tout aussi convaincantes ? Côté prise en main, rien à dire. Le poids du périphérique mesuré à 109 grammes le rend agréable à manipuler : léger, grâce à sa structure en alliage de magnésium, mais malgré tout présent en main. Les patins en version céramique rendent la glisse parfaite, et sa partie arrière coulissante permet à tous les utilisateurs de trouver leurs marques rapidement, et de faire en sorte que chaque bouton trouve sa juste place (10, au total, sont disponibles, dont 1 sous la souris, pour modifier le profil de réglages en cours). Niveau confort, on appréciera aussi particulièrement le fait de pouvoir, grâce à un système de vis, régler la résistance de la rotation de la molette. Fonction inédite, à notre connaissance.
Sur un plan fonctionnel, en revanche, le bilan est légèrement plus mitigé. Notamment, dans le cas de la molette. Outre ses fonctions classiques dont nous venons de parler et qui restent efficaces, cette dernière aura la possibilité d’être actionnée en basculement. Comme d’autres molettes, nous direz-vous, sauf que celui de la R.A.T. Pro X propose un déplacement analogique. Autrement dit, plus vous poussez la molette vers la gauche ou la droite, plus le mouvement imprimé en jeu sera fort. Ce type de contrôle est notamment utile pour gérer un axe de déplacement supplémentaire dans une simulation de vol, par exemple. Ou en tout cas, ça devait l’être, car en pratique, force est de constater que cette fonctionnalité manquera de précision, la force nécessaire pour actionner le basculement étant trop importante, et la course disponible, trop limitée. De fait, on l’utilisera plus comme deux « clics » supplémentaires.
Toujours au registre des griefs, et même si l’argument concernera plus l’esthétisme que l’aspect fonctionnel : de par son design très ouvert et tout en rainures, la R.A.T. Pro X sera très salissante. On parle de poussières, bien sûr, mais aussi de la surface jaune du clic droit, qui a pris après un mois d’utilisation une vilaine teinte noire, impossible à faire partir. A défaut d’une surface moins marquante, Mad Catz aurait au moins pu opter pour une couleur moins vive. Terminons avec un petit mot sur la partie support logiciel : à leur sortie, les pilotes de la R.A.T. Pro X n’étaient pas des plus efficaces (quelques bugs), ni des plus pratiques (ergonomie discutable, et toujours pas de système mutualisé pour tous les périphériques). Toutefois, ils ont visiblement bien muri. L’essentiel y est, de la configuration des 10 profils disponibles au réglage de la hauteur de dégagement et en passant par la fréquence d’interrogation, et l’ensemble se comporte aujourd’hui honorablement, même si l’on n’arrive pas au niveau des leaders en la matière.
Au final, notre ressenti sur la R.A.T. Pro X reste positif, voire, très positif. Toutefois, ce modèle vaut-il que l’on dépense 180€ pour l’acquérir ? Clairement, on est sur un produit aussi beau que bien construit. Et l’aspect modularité est incontestablement le plus travaillé du marché. Toutefois, ces éléments mis à part, la R.A.T. Pro X reste excessivement onéreuse, par rapport à bien d’autres concurrentes filaires. Ce sera donc avant tout une question de priorité, d’envie de se faire plaisir, et de moyens. Les fans de customisation les plus fortunés doivent savoir qu’ils n’auront pas à regretter l’achat de ce bel objet, tandis que les autres se consoleront aisément en se disant qu’ils n’auront pas de mal à trouver souris à leur main, sur des gammes de prix bien inférieures.
Points forts
- 10 commandes disponibles
- Construction solide dans l'ensemble
- Légère et agréable à manier
- Modularité exceptionnelle
- Molette sur 3 axes
Points faibles
- Quelques éléments plastiques qui dénotent
- Salissante
- Basculement analogique de la molette pas très convaincant
- 180€ en moyenne la souris filaire, ça pique
- Gestion logicielle perfectible
Une customisation quasi totale, des éléments de qualité et de nombreuses options fournies, il n'en faut pas plus pour admettre que cette R.A.T Pro X est la reine de la modularité. Mais y a-t-il un véritable intérêt à une telle débauche de possibilités pour un tarif aussi élevé? Non, pas vraiment. Sauf le plaisir peut être.