Si l’on investit dans un PC portable, c’est en général pour profiter d’un système capable d’opérer dans un encombrement minimum. Toutefois, si cet aspect se marrie en général plutôt bien avec des besoins bureautiques, il devient une contrainte lourde, lorsque l’on parle de jeu vidéo. Dès lors, trouver le PC portable gaming idéal revient à trouver le meilleur compromis, entre puissance d’un côté, et autonomie, nombre d’entrées / sorties disponibles, ou nuisances sonores associées de l’autre.
L’une des grosses problématiques de l’univers des PC portables gaming est de devoir rentrer faire des composants puissants dans un espace plus ou moins réduit, tout en assurant un refroidissement correct de l’ensemble. Une équation qui s’est d’ailleurs encore complexifiée ces derniers mois, avec l’unification des gammes de GPU desktop et mobile. Pourtant, si vous observez les rayons de quelques revendeurs français, vous remarquerez que vous retrouverez des GTX 1070 voire des GTX 1080, associées à des formes de design très variés : 13, 14, 15 ou 17 pouces, massive ou au contraire tout en finesse… Les constructeurs spécialisés se jouent-ils aussi facilement des contraintes de refroidissement et toutes les machines qu’ils proposent offrent-elles une gestion équivalente des composants ? Evidemment, non.
En théorie, plus le design d’un PC portable tendra vers la finesse, plus les concessions à faire seront importantes sur la puissance des composants, l’autonomie générale de la machine, le nombre d’entrées / sorties disponibles, ou sur la capacité et les technologies de stockage. Un constat qui s’explique aisément : plus les composants intégrés sont puissants, puis la place occupée par le système de refroidissement devra être grande, place que l’on gagnera en diminuant le nombre d’emplacements pour des disques durs, ou en réduisant la taille de la batterie. Et si un modèle venait à afficher une fiche technique sans compromis, c’est que l’addition se paiera sous une autre forme qu’un défaut de fonctionnalités, en général, en décibels ou en FPS. En effet, si le couple CPU / GPU venait à ne pas être refroidi suffisamment lors d’une forte charge, le système augmentera la vitesse de rotation des ventilateurs en compensation, avec la clé, un bruit digne des pires aspirateurs. Et si cela ne suffisait pas, CPU et GPU diminueront automatiquement leurs fréquences de fonctionnement pour éviter la surchauffe. Ce seront alors les performances en jeu qui s’en trouveront plus ou moins affectées.
Si l'autonomie des machines nomades estampillées "gaming" s'est nettement améliorée lorsqu'on les utilisent dans un cadre bureautique (grâce à des technologie comme Ptimus, par exemple), elle reste limitée lorsque l'on parle de loisirs vidéoludiques,ce type d'application drainant votre batterie comme une sangsue affamée. on notera cependant que NVIDIA a développé des technologies comme Battery Boost, qui peuvent les choses, dans certains cas améliorer. Battery Boost permet ainsi à l’utilisateur de réguler le framerate de son jeu (à 60FPS, par exemple), afin que la carte graphique ne fonctionne plus systématiquement à plein régime, mais adaptent la puissance qu’elle développe en fonction des besoins. Sur un titre comme GTA V, pour lequel la machine aura du mal à atteindre la barre des 60 FPS fixées, le gain sera nul. Mais pour un League of Legends, qui peut tourner à 120 ou 130 FPS, la puissance récupérée permet aisément de doubler l’autonomie. Pour vous donner un ordre de grandeur, on passera souvent que 45 minutes à 1H30 de termps de jeu.
A partir de là, comment s’y retrouver ? De notre expérience, en matière de portables « gamer », il est préférable d’éviter d’associer un design fin, avec un GPU supérieur à une GTX 1060, sans quoi vous aurez de grandes chances de tomber dans les travers que nous venons de décrire. Cela laisse les GTX 1070 et 1080 à des formats plus proches des transportables, type série GT chez MSI, ou G700 chez Asus, pour ne citer que ces quelques exemples. Dans le même esprit, soyez conscient que plus votre produit proposera un encombrement faible, plus ses possibilités de stockage seront limitées. La présence de connecteurs M.2, par exemple, comme seul interface de stockage ne sera pas un mal dans l’absolu, les tarifs des SSD 2,5" ou M.2 étant à peu de choses près similaires, à capacités égales. Par contre, l'absence d'emplacement 2,5" vous interdira l’accès à des solutions de stockage interne de grande capacité. Un point gênant, à une époque où les titres triple-A passent de plus en plus souvent la barre des 50 Go.
Enfin, pour conclure sur l’aspect stockage, rappelons qui si l’intégration d’une unité SSD (SATA ou NVMe) n’est pas une obligation absolue, elle représente un gain de confort indéniable. Le surcoût qu’elle occasionne n’est toutefois pas bénin. Si vous devez vous en passer, veillez tout de même à vous équiper d’unité de stockage mécanique tournant à 7200 tr/min. En revanche, les configurations double ou triple SSD n’ont aucun intérêt, en dehors de celui de vous faire jeter de l’argent par les fenêtres.
A partir de là, il existera bien entendu d'autres critères qui joueront sur l'ergonomie générale d'un ordinateur portable dédié au jeu : la qualité du clavier, celle de la gestion audio, la richesse de la connectique ou encore les possibilités offertes par la suite logicielle intégrée par chaque constructeur, et qui va permettre de piloter plus ou moins finement les différents éléments du PC... Toutefois, ces arguments seront sujets à beaucoup de variations selon les modèles, et seront donc difficile à catégoriser sous forme de règles généralistes. C'est pour cette raison que nous avons intégré à ce dossier une partie test pratique, qui vous permettra de vous faire une idée sur tous ces points au travers de quelques exemples.
- Une expérience de jeu réussie sur PC portable tiendra plus d'un juste équilibre entre puissance et design que d'une recherche des performances maximale à tout prix. Aussi attention aux gros GPU (GTX 1070 ou 1080) associés à des design très fin : les performances sont souvent minorées par le système de refroidissement, et si ce n'est pas le cas, ce sont les nuisances sonores qui s'envolent.
- L’intégration d’un SSD apportera certes un confort d’utilisation non négligeable, mais en matière vidéoludique, les gains resteront faibles, voire nuls. Il vaudra donc mieux privilégier un bon GPU, à une option SSD.
- Évitez les configurations RAID SSD qui ne vous apporteront rien en pratique.
- Un espace de stockage de 1 To paraît être un bon compromis actuellement, de même que si vous devez vous contenter d’un disque mécanique, veillez à ce qu’il affiche au moins une vitesse de 7200 tr/min.