Le retour des dragons en Tamriel, Skyrim
Quelques années plus tôt, en 2004 précisément Bethesda a acquis les droits d’une série également très populaire auprès des amateurs de RPG. Cette dernière va en revanche puiser ses origines bien loin des productions Heroic-Fantasy utilisées par Elder Scrolls, on parle dans ce jeu d’apocalypse, d’irradiation et d’abris antiatomiques. Il s'agit bien sûr de Fallout.
Interplay, éditeur à l’origine du tire a mal négocié son entrée dans le troisième millénaire et vu ses réserves financières fondre, au point de devoir vendre une de ses licences phares. Bethesda a ainsi sauté sur l’occasion et a lancé le chantier de Fallout 3 dès la fin du développement d’Oblivion.
C’est durant ce dernier que les développeurs de la maison commencent à avoir des idées concernant un Elder Scrolls V. L’idée de centrer l’histoire sur les dragons survient alors. Il est vrai que ces derniers n’ont jamais fait de grosses apparitions dans la série, même si leur nom revient régulièrement dans l’histoire du jeu. Une fois Fallout 3 sorti le 30 octobre 2008, une équipe d’une centaine de personnes se met à la tâche, Skyrim est sur les rails.
Le titre sera annoncé le 11 décembre 2010 lors d’une conférence de Bethesda dévoilant un trailer et une date de sortie, le 11 novembre 2011 (11/11/11). Le jeu est extrêmement attendu, en témoignent les photos du manuel ayant fuité sur le Net. La galerie d’images est consultée des milliers de fois et certains sites n’hésitent pas à titrer « Etes-vous désespérés au point de lire le manuel de Skyrim ? ». Encore plus fort, une version Xbox 360 du jeu est rendue disponible sur les sites de téléchargements illégaux dix jours avant la sortie du titre.
Finalement, pour la première fois, Bethesda finira un Elder Scrolls dans les temps puisque Skyrim sortira bien le 11 novembre 2011.
Le premier teaser de Skyrim
L’histoire
Le cinquième épisode marque une vraie fracture dans la série en brisant la continuité de l’histoire. Nous pouvons dire au revoir au Troisième Empire de Cyrodiil puisque nous faisons un bond de quasiment 200 ans après les événements d’Oblivion et c’est désormais la lignée des Mede qui domine Tamriel.
Notre aventure démarre à l’an 201 de la quatrième ère, dans la région de Skyrim, contrée historique des nordiques. En cette période de tension, un seigneur du nom d’Ulfric Sombrage tue le Haut-Roi régnant en Skyrim, laissant le trône vide. Suite à cet événement, une faction se forme autour d’Ulfric, exigeant l’indépendance de la région. Une guerre civile s’engage alors et après avoir conquis plusieurs villes, le chef des indépendantistes se fait capturer.
En plus de cela, la menace des dragons ressurgit. Ces puissantes créatures oubliées depuis plusieurs milliers d’années débarquent en Tamriel avec leur redoutable leader, Alduin. Cependant, l’espoir naît d’une prophétie prévoyant l’arrivée du Dovakhiin qui serait capable de dévorer les dragons à l’aide de sa magie draconique, le Thu’um.
Le Gameplay
Commençons par l’univers et plus précisément par sa taille. Celle-ci est tout de même moins importante que celle d’Oblivion avec 41 km², contre 57 km² pour l’opus précédent. La liberté est encore une fois au rendez-vous avec quelques améliorations. En plus des classiques tels que l’achat de maison ou l’adhésion à diverses guildes, il est désormais possible de se marier et même d’avoir des servants ! Les arènes sont par contre mises de côté, oubliez votre carrière de gladiateur donc.
Le système de création des personnages a beaucoup évolué, il a été simplifié sur bien des points. Les classes n’existent plus, une des fonctionnalités de base de la série tire ainsi sa révérence afin d’offrir une plus grande liberté aux joueurs. Un personnage pourra ainsi être une brute épaisse et maîtriser la magie, même si les héros seront vite affaiblis par le manque de spécialisation. À noter également, la quasi-disparition des signes astrologiques qui deviennent une fonction mineure dans le jeu.
Tout comme dans Oblivion, les combats sont très accessibles et offrent de bonnes sensations. Petite nouveauté peu appréciée par les plus élitistes, la vie remonte toute seule entre les combats, mais pour compenser, Bethesda a revu son système d’adaptation des niveaux ou level scalling en anglais. Dans cette nouvelle version, les ennemis conservent un certain degré de difficulté, qu’importe leur niveau. En clair, un loup sera toujours plutôt facile à tuer, tandis qu’un géant restera, lui, toujours très fort. Enfin l’ajout des dragons offre des combats nécessitant une petite réflexion stratégique.
Tamriel grouille de vie et meurt d’envie de vous raconter ses histoires, il suffit de s’offrir une petite balade pour s’en rendre compte. Il ne sera pas rare de croiser des créatures plus ou moins amicales ou de tomber sur des donjons cachés dans des coins. Nous conclurons cette série d’éloges par une petite critique, l’interface. Tout comme pour Oblivion, Bethesda nous sert un simple portage d’un inventaire pensé pour les consoles et bien peu pratique.
Les graphismes
Skyrim s’appuie sur un nouveau moteur graphique créé spécialement pour le jeu, le Creation Engine. Celui-ci s’en sort très bien, même s’il faut avouer qu’au niveau technique, ce n’est pas la même claque que pour Oblivion. Des jeux comme Crysis sortis quelques mois auparavant le surpassent, mais ce serait du chipotage quand on pense au plaisir procuré par Skyrim. Les effets sont de très bonne facture, les jeux d’ombre et de lumière sont convaincants et souvent même sublimes. Les designers ont réalisé un travail incroyable sur la composition des environnements du jeu et il ne sera pas rare de s’arrêter quelques secondes afin de contempler les somptueux paysages offerts par le jeu. Il paraît, par exemple, difficile de rester de marbre face à la magie de la caverne de Blackreach, ci-dessous à gauche.
Finissons sur la modélisation des personnages qui est très réussie, les visages sont cette fois-ci définitivement crédibles et les animations faciales au poil. En ce qui concerne les objets, le degré de détail monte encore d’un cran ce qui reste impressionnant étant donné leur nombre.
Epilogue
Y a-t-il besoin d’épiloguer sur Skyrim ? C’est évidemment un immense succès et la critique sera unanime, le cinquième chapitre de la série The Elder Scrolls est un, si ce n’est le, jeu de l’année. Les agrégateurs de notes s’affolent, atteignant les 94% pour la version PC et même 96% sur Xbox 360 ! PixelPirate lui confère un beau 18/20 sur notre site, louant son immersion et sa richesse.
Bien évidemment, les ventes suivent et ce sera la première fois qu’un jeu de la série dépassera les dix millions d’exemplaires écoulés, puis les vingt millions. Il devient le jeu le plus joué sur Steam pendant quelque temps et entrera également dans le top 30 des jeux les plus vendus de tous les temps.
Bethesda sortira trois extensions dont on retiendra surtout The Elder Scrolls V : Skyrim - Dragonborn qui fut très bien accueilli. Evidemment la communauté des moddeurs n’est pas délaissée puisque comme à son habitude, Bethesda offre la panoplie complète pour pouvoir modifier le jeu. Forcément, le titre s’offrira une seconde vie par le biais des modes et reste toujours très joué de nos jours. Qui ne connaît pas quelqu’un en train de refaire le jeu une énième fois en ce moment ?
Bethesda signe ici le Elder Scrolls définitif, le RPG ultime avec lequel il sera dur de rivaliser. Le sixième titre aura bien du mal à tenir la barre aussi haute, mais sur ce point, nous pouvons faire confiance à la firme de Weaver qui semble repousser les limites à chaque épisode… Mais dans l’ombre, un cousin de Bethesda travaille d’arrache-pied sur une nouvelle expérience de jeu. Un concept pourtant en vogue depuis un moment, auquel l’univers de Tamriel pourrait se prêter à merveille…
Notre Gaming Live de Skyrim