No More Heroes et No More Heroes 2 : Desperate Struggle - 2008 / 2010
Aujourd'hui, nous voici devant une double entrée. Même si je voulais à la base ne traiter que le deuxième opus de No More Heroes, notamment parce qu'il s'agit là d'une pure exclusivité Wii encore aujourd'hui, j'ai finalement décidé d'inclure le premier opus malgré son portage tardif sur PS3 mondiales et 360 japonaises, d'autant qu'il y a quelques anecdotes intéressantes sur sa sortie.
Mais pour commencer par le commencement, rappelons que No More Heroes est le produit du studio Grasshopper Manufacture et de son leader créatif Suda51 (Goichi Suda de son vrai nom) que l'on connaissait déjà pour son esprit très barré (Killer7, entre autres). Initialement prévu pour la Xbox 360, No More Heroes a finalement été développé pour la Wii afin de profiter de la Wiimote et du Nunchuk qui offraient des possibilités uniques à l'époque.
L'histoire voit un jeune Otaku, Travis Touchdown, récupérer un Beam Katana lors d'une enchère en ligne. Avec cette arme prodigieuse, il va gravir les échelons de l'United Assassins Association pour tenter d'attendre le rang 1, en éliminant tous les autres assassins sur son chemin. Avec un katana en mains et Suda51 aux commandes, vous vous doutez que le sang gicle dans tous les sens, ce qui est un but avoué des développeurs. Nous sommes dans un "slash'em all" et les occasions de décapitations et démembrements sont nombreuses. Le gameplay, qui utilise donc la Wiimote et le Nunchuk, nous oblige à faire les bons mouvements avec le bon timing pour réussir nos attaques et être récompensés par de l'hémoglobine. C'est jouissif, c'est fun et surtout, c'est singulier !
Car outre l'aspect visuel plutôt particulier inspiré des comics, c'est la profondeur du scénario de No More Heroes qui peut étonner ceux qui s'attendaient à de l'action pure et dure. Outre la représentation violente de l'ascension sociale, les sujets abordés touchent à la confiance, à la vengence ou à des thèmes plus sensibles comme le viol.
L'épisode suivant No More Heroes 2 : Desperate Struggle continuera dans le même sens reprenant l'aventure trois ans plus tard, au retour de Travis dans la ville de Santa Destroy. Après la mort de son meilleur ami, Travis se lance dans une quête de vengeance face à Jasper Batt Jr, devenu l'assassin numéro 1 entre temps. Cet opus ne règle sans doute pas les problèmes de caméra et de durée de vie mais bénéficie d'un gameplay plus poussé et toujours plus jouissif. Il pose de nouvelles énigmes, dont une finale qui tendait forcément vers une suite.
Malheureusement, une suite, c'est justement ce qu'on a jamais eu. Car si No More Heroes possédait des qualités indéniables, on ne peut pas dire qu'il a réussi à attirer les foules à sa sortie. On peut même dire que le jour de lancement fut un échec cuisant ! Imaginez un peu la scène : le créateur Suda51 assis à une table pour dédicasser des exemplaires aux joueurs... sauf que personne n'est venu. Sans doute quelque chose de dur à vivre quand on croit, à raison, en son bébé. Vexé, il a d'ailleurs exprimé sa grande déception en pointant la politique "casual gamer" de Nintendo du doigt avant de se rétracter. Au final, 550.000 exemplaires se seront écoulés dans le monde, surtout aux Etats-Unis et en Europe où le jeu aura eu plus de succès. Le deuxième opus fera moins bien avec 400.000 exemplaires.
Gaming Live de No More Heroes
Bon point néanmoins, sachez que les deux opus Wii sont trouvables pour pas trop cher sur les sites de ventes sur Internet. De plus, le premier volet a été porté sur PS3 (No More Heroes : Heroes' Paradise) en Occident pour ceux qui n'ont pas de Wii (ou de Wii U) en leur possession. Enfin, Suda51 en ayant plusieurs fois exprimé le souhait, on peut toujours espérer un troisième épisode de la série, même s'il travaille actuellement sur Let it Die en tant que producteur.
Gaming-Live de No More Heroes 2 - Desperate Struggle