Toute la question de Train Simulator 2015 repose sur le fait de savoir à quel contenu vous pourrez vous frotter en achetant la version de base, sans jamais avoir fait l'acquisition des versions précédentes. Vendue au prix de 30 €, l'édition standard 2015 de Train Simulator propose un contenu famélique qui repose essentiellement sur une politique de DLC proposés à des tarifs proprement exorbitants. Mais avant de nous attarder sur ce point, faisons tout de même le tour du jeu afin de ne pas être trop prompts à le condamner.

Cours de Polonais forcé

Annoncé comme une grande nouveauté de cette mouture 2015, l'Académie est censée proposer aux nouveaux venus un tour exhaustif des commandes des différents trains du jeu, afin qu'ils ne soient pas perdus aux commandes des véhicules. L'ensemble n'étant pas traduit et proposant des textes en polonais, il va être difficile de jauger de la qualité de ces sessions d'apprentissage. On se rabat alors sur les quelques tutoriels qui traînent, et qui vous apprendront uniquement les commandes simples (accélérer, ralentir, charger / décharger des passagers) et les commandes dites « expertes » qui, elles, demanderont davantage d'attention de votre part. Plusieurs modes de jeu sont proposés. La Conduite libre vous permet de choisir votre train et le trajet que vous désirez accomplir, le mode Carrière, plus intéressant, vous donne des objectifs variés, sur trois routes différentes, chacune avec son degré de difficulté.

L'heureuse présence de scénarios (parfois) diversifiés

Adapter sa conduite en fonction des intempéries, faire attention à la signalisation et aux travaux effectués sur la voie, respecter des horaires, si les trajets ne sont pas diversifiés, certains objectifs à remplir sont agréables, d'autant que l'on ne peut pas ôter à Train Simulator le fait d'aborder la simulation avec sérieux. Effectivement, si vous avez toujours rêvé d'entrer dans une cabine de train et d'en prendre le contrôle, le jeu devrait en cela vous satisfaire. Il faudra ainsi être attentif à votre environnement. N'allez surtout pas vous adonner aux joies de la vitesse si cette dernière est limitée : des points d'expérience vous seront retirés le cas échéant. En outre, freiner d'une manière trop abrupte vous donnera un malus sur la qualité de votre conduite et arriver en retard induira des pénalités qui seront déduites de votre score final, score qui vous permet de comparer vos performances avec les autres joueurs. Enfin, pour toujours plus de réalisme, vos missions se déroulent en temps réel. Les plus passionnés apprécieront, les plus impatients, nettement moins.

Dans l'attente d'une refonte graphique

Esthétiquement, Train Simulator 2015 est franchement loin d'être beau, seuls les trains étant plutôt bien modélisés. La refonte du moteur graphique annoncée étant prévue pour l'année prochaine, il va falloir composer avec des textures baveuses, et surtout, c'est bien là le drame, avec des chutes de framerate énormes quelle que soit la machine sur laquelle vous ferez tourner le jeu. Par ailleurs, nous avons régulièrement rencontré des difficultés à lancer le jeu et certains crashs bureau sont survenus assez régulièrement. Ce n'est donc pas du côté de l'optimisation et des qualités graphiques qu'il faut chercher les attraits de Train Simulator 2015. Et ce n'est pas non plus l'exhaustivité du contenu qui constituera un argument de vente.

De l'intérêt d'un porte-monnaie bien rempli

Seule une poignée de trains et trois environnements sont disponibles : Angleterre, Etats-Unis et Allemagne sont représentés. Pour le reste, il faudra passer par la boutique pour obtenir de nouveaux véhicules et de nouveaux trajets. Avec des tarifs allant de 4 € par train à 30 € pour certains nouveaux trajets, le terme prohibitif ne s'applique même plus à la boutique de Train Simulator 2015. Que dire d'un jeu qui propose du contenu téléchargeable au même prix que son jeu de base ? Ce fonctionnement est proprement indécent voire scandaleux. Quant à celles et ceux ayant déjà fait l'acquisition de l'édition 2014 du jeu, ils n'auront droit qu'à un nouveau véhicule. Ils ne profiteront manifestement pas du contenu de l'édition « Steam », vendue à 42 €, qui propose quelques trajets supplémentaires. Et si le workshop est plutôt bien intégré à l'ensemble, il vous sera la plupart du temps nécessaire d'avoir déjà en votre possession certains DLC indispensables au bon fonctionnement des créations de fans. En somme si Train Simulator avait quelque chose à sauver, ce serait son aspect simulation qui, lui, ravira les passionnés de trains. Tout ce qui gravite autour, de la finition du jeu à la politique de DLC proprement indécente doit impérativement vous éloigner le plus vite possible de cette version 2015 et plutôt vous porter vers les éditions antérieures.