Après trois longues années d’absence, Yu-Gi-Oh! est de retour sur console portable. Il a choisi la 3DS pour commencer, plutôt que la Vita, est-ce un mauvais choix ? A vrai dire, cela n’aurait probablement rien changé, car ce retour n’est pas aussi brillant que ce que l’on pouvait espérer.
Entre 2006 et 2011, la DS a eu droit à son Yu-Gi-Oh! annuel. Mais depuis Yu-Gi-Oh! 5D’s World Championship 2011 : Over the Nexus, c'est le néant. On se demandait même si la série n’était pas enterrée. Puis, début 2014, un nouvel épisode pointe le bout de son nez au Japon. Il n’en fallait pas plus pour que l’espoir des fans renaisse et fasse espérer l’arrivée de ce dernier en France. Il aura fallu attendre le 26 juin pour voir cet espoir se concrétiser chez nous, et être intégralement traduit.
Yu-Gi-Oh! enfin de retour !
Dès la sélection du jeu dans le menu 3DS, on peut s'attendre au pire, vu le son qui sort de la console : un bruit de validation d'un menu lambda, mais ne jugeons pas trop vite, place au jeu. Nouvelle partie oblige, direction création de l’avatar. Celui-ci se résume à inscrire son pseudonyme. Je reviendrai par ailleurs sur ce point comme sur d’autres plus tard. Ensuite, on vous demande si vous connaissez l’univers, ce qui servira à prérégler la difficulté de l’IA. Sachez que celle-ci peut être modifiée ultérieurement. Puis, deux modes de jeu s'offrent à vous. Le premier est un mode Histoire qui vous fera participer au World duel Carnival, un tournoi issu du manga. Le second est un mode duel libre vous permettant d’affronter de nombreux duellistes contrôlés par l’IA.
Au peu de contenu, détaillons un peu ces deux modes en commençant par le mode Histoire. Celui-ci vous propose de suivre l'histoire d'un des personnages principaux du manga durant le tournoi. Trois personnages sont disponibles au début, mais d'autres se débloquent par la suite, pour arriver à un total de douze. L'intérêt de ce mode est que vous affronterez vos adversaires avec les decks respectifs de chacun des personnages que vous contrôlerez. Cependant, ils possèdent un nombre de cartes relativement large. Si aucune carte ne se débloque dans le mode Histoire, sachez que chaque héros en possède pas moins de 200 différentes, et que chacune d’entre elles est disponible en trois exemplaires. L’aspect scénaristique de chaque héros se résume alors à gagner les duels jusqu'à arriver en finale du tournoi pour remporter la victoire. Aucun game over n’est possible ici, ce qui rend la tâche relativement aisée.
Quoi de neuf depuis 2011 ?
Passons maintenant au mode Duel Libre. Si aucune carte ne se débloque dans le mode Histoire, c’est tout simplement parce qu’elles sont déjà toutes débloquées. Fini la collectionnite aiguë de cartes, les 5.500 cartes en triple exemplaire sont déjà là. Ceux qui souhaitent tester des decks rapidement seront heureux, alors que les habitués de la saga aimant gagner et collectionner les cartes seront très probablement déçus de cette prise de décision. Petite mention spéciale pour la large sélection de protège-cartes ainsi que des tapis de jeu disponibles. Si l'intérêt n'est que purement esthétique, cela a au moins le mérite d’exister. La suite de ce mode Duel Libre est relativement classique. Vous créez votre deck, puis vous pouvez aller affronter un duelliste issu de Yu-Gi-Oh! Zexal, avec son propre deck, et que le meilleur gagne ! Sachez qu’il est cependant impossible de faire des duels tags (2 contre 2).
Car oui, les duels tags ont disparu, et ils ne sont pas les seuls, car voici une liste des « oublis » de Konami par rapport aux précédents volets sur DS. Absence totale de mode multijoueur, local et Online. Personnalisation de son avatar inexistante, probablement jugée inutile par l’absence de multijoueur. Egalement aucun tutoriel à signaler, chose pourtant utile pour tout débutant, même s’il ne s’agit que d’une suite de texte sans image. Les points suivants sont plus discutables mais entachent une fois encore la saga. Les graphismes n’ont pas progressé en trois années malgré un changement de plate-forme. Le mode Histoire semble vraiment avoir été fait à l’arrache quand on a également joué aux précédents volets. L’IA est de temps en temps très longue à la détente, et exécute parfois des actions que le commun des mortels ne peut comprendre. L’outil de recherche de cartes montre encore quelques problèmes pour trouver une carte portant pourtant le nom que l’on vient d’entrer. Les animations d’invocations des monstres clés de la saga ont également totalement disparu. Certaines traductions sont douteuses, mais rien de très choquant, surtout chez les habitués de la saga. Et enfin, la sauvegarde automatique n’existe pas, alors n’oubliez pas d’aller sauvegarder dans le menu du jeu après avoir créé vos decks, sous peine de devoir tout recommencer (et croyez-moi, 5.500 cartes avec un outil de recherche de cartes parfois défectueux, c’est horriblement long).
Et si on veut juste tester les decks sur l’IA ?
Parlons maintenant des cartes, car si les joueurs voulant tester des decks se fichent royalement des graphismes et du mode Histoire, il faut expliquer une chose. La création du jeu ayant probablement été lancée fin 2013, les cartes présentes ne vont pas au-delà du 7 novembre 2013 avec l’extension « Les Spectres de l’Ombre ». Idem pour la ban liste qui n’est autre que celle de septembre 2013. Là où les anciens opus proposaient de télécharger les nouvelles ban listes gratuitement, ce Yu-Gi-Oh! en fait l’impasse. On peut cependant désactiver la ban liste si on veut jouer sans. Alors oui, des rumeurs de DLC circulent, faisant miroiter les nouvelles cartes sorties depuis ainsi qu’une ban liste à jour. Mais malheureusement, ce ne sont que des rumeurs, et Konami n’a jamais communiqué la possibilité que ce DLC sorte un jour en Europe. Konami n’a d’ailleurs tout simplement pratiquement rien communiqué sur ce jeu.
Points forts
- Enfin un jeu Yu-Gi-Oh!
- Les decks respectifs de chaque personnage du mode Histoire
- Toutes les cartes disponibles dès le début (environ 5.500 cartes)
Points faibles
- Pas de collectionnite de cartes
- Pas de mode multijoueur (local / online)
- Pas de duel tag
- Aucune personnalisation de l’avatar
- Aucune évolution graphique depuis la DS
- Mode Histoire inintéressant
- Tutoriel inexistant
- IA toujours aussi lente
- Cartes manquantes (en attente d’un DLC ?)
- Ban liste impossible à mettre à jour
Oui, les fans de Yu-Gi-Oh! sont heureux d’avoir enfin un jeu. Oui, ils sont aussi heureux de voir que cette licence n’est pas morte et enterrée. Mais pourquoi tant de défauts se trouvent réunis dans cette cartouche ? Surtout que la majorité d’entre eux n’existait plus depuis des années. Konami a-t-il décidé de couler la licence pour se concentrer sur autre chose ? C’est ce que cette version laisse penser.