L'épidémie de zombies sera-t-elle un jour endiguée ? Si les événements de Willamette et de Fortune City n'allaient pas vraiment dans ce sens, ceux se déroulant désormais sur PC à Los Perdidos auraient également tendance à nous faire croire que nous ne sommes pas près d'en avoir terminé avec les hordes de morts-vivants. Un mal pour un bien...
Franck West nous avait ouvert les yeux et ce fut au tour de Chuck Greene de nous confirmer ce que nous savions déjà : un mort-vivant, ça va, mais mille, bonjour les dégâts. Ainsi, trois ans après les événements narrés dans Dead Rising 2, la menace zombie s'avère de plus en plus présente et ce malgré un certain encadrement de l'armée synonyme de puces Zombrex censées réguler la menace. Jusque-là tout va bien, sauf que ce n'est pas l'avis des habitants de Los Perdidos littéralement assaillis de morts-vivants. Du coup, comme un lointain écho Resident Evilesque, la solution envisagée est une frappe nucléaire qui détruira la ville et par la même occasion quelques milliers de zombies. Le hic est que Nick, autrement dit vous, faites partie des quelques survivants évoluant dans les ruelles ensoleillées de Los Perdidos et comptant bien s'échapper de la cité avant que le couperet ne s'abatte sur la bourgade dans sept petits jours.
Une structure connue
En tout premier lieu, ne tournons pas autour du pot, Dead Rising 3 ne chamboule absolument pas la donne et se repose entièrement sur ses acquis. De fait, n'espérez pas y retrouver de grands changements tant le squelette du titre s'apparente à celui de ses aïeuls. Ainsi, comme chaque opus, celui-ci met en scène un nouveau héros remplaçant au pied levé les deux hurluberlus mentionnés plus avant. Malheureusement, le dénommé Nick Ramos manque cruellement de charisme et se montre même extrêmement fade à mesure que l'histoire avance. Certes, il porte en lui les germes d'une conspiration qui ne demande qu'à s'étendre mais malgré les quelques révélations disséminées ici ou là, on peine un peu à éprouver de l'empathie pour le personnage. Toutefois, aussi b-movie soit-il, le synopsis parviendra à tenir éveillé le fan aguerri ne serait-ce que grâce à quelques clins d'oeil appuyés aux autres volets.
Y'a quelqu'un au bout du fil ?
Comme je le disais plus haut, la progression ne surprend pas en reprenant le système de missions principales ou secondaires. Libre à vous de répondre ou non aux nombreux appels de détresse mais rappelez-vous qu'en réussissant lesdites missions, vous pourrez gagner des Points de prestige, pour acheter plusieurs améliorations, des mouvements supplémentaires, des places d'inventaire, et « récupérer » des survivants. Il est d'ailleurs loin le temps où les rescapés étaient de véritables boulets ayant du mal à nous suivre. Dans Dead Rising 3, ils s'avèrent même très importants puisque pour peu que vous leur donniez de la nourriture afin de guérir leurs blessures, ils pourront être d'une aide précieuse face aux zombies ou aux psychopathes plus fous et délirants que jamais. D'autant plus vrai qu'en leur fournissant des armes, ils bénéficieront de munitions illimitées. Pratique n'est-il pas ? Bref, en prenant tout ceci en compte, vous aurez de quoi faire face à l'adversité. Précisons également qu'en plus de vos compagnons d'infortune, vous aurez la possibilité de jouer online avec un coéquipier. Le tout est d'ailleurs plutôt bien pensé puisque avant de débuter une partie, vous devrez choisir le type de joueurs que vous recherchez (chasseurs de Succès, pour la détente...) afin de trouver un partenaire qui vous correspond. Terminons avec les différents modes en nous rappelant au bon souvenir du mode Cauchemar, véritable challenge durant lequel vous affrontez des zombies plus dangereux, où vous ne pourrez sauvegarder qu'à des endroits précis... A vous de voir ce qui vous convient le mieux.
L'important, c'est la taille
Dead Rising 3 propose une surface de jeu bien plus grande que celle de Dead Rising et Dead Rising 2 réunis. Néanmoins, si l'on gagne en superficie, on pourra trouver dommage que Los Perdidos soit à ce point compartimentée en quatre gros quartiers reliés par des autoroutes. Ce n'est pas un mal en soi mais de ce point de détail naît une sorte de redite dans la façon d'appréhender les missions nous demandant d'aller d'un point A à un point B en passant assez rapidement par les mêmes endroits. Le bon côté est que cela nous permettra de conduire les nombreux véhicules à notre disposition (allant d'un rouleau compresseur à une moto de biker en passant par une Berline), qu'ils soient customisés ou non. Car oui, en plus des armes combos, que vous pourrez cette fois construire sans passer par des ateliers (pour peu que vous ayez, bien entendu, choppé les plans), il sera aussi permis de construire des véhicules en mixant deux d'entre eux. Pas très crédible, mais oh combien fendard. Sur ce point Dead Rising 3 ne déçoit donc pas en mettant à disposition des armes délirantes, des véhicules surréalistes mais aussi et surtout une palanquée de costumes allant du string de Borat en passant par l'armure de chevalier, le costume de Mega Man, j'en passe et des meilleures.
Des zombies par milliers
L'autre donnée importante de ce Dead Rising 3 consiste bien sûr dans sa capacité à afficher simultanément des milliers de zombies à l'écran sans qu'il n'y ait de ralentissements. Impressionnant et accentuant encore plus l'ambiance apocalyptique inhérente à la saga. Toutefois, on pourra être agacé par ce gameplay qui manque toujours de précision. Difficile de ne pas s'énerver quand on met trois plombes à récupérer l'objet qu'on souhaite sur le sol ou qu'on doit batailler avec cette caméra pour savoir exactement ce qui se passe lors d'un combat de boss. A ce sujet, n'oubliez pas de faire un peu de leveling et de choisir astucieusement vos armes-combos avant de combattre ces fous furieux vu que, comme ceux de ses aïeuls, certains affrontements de DR 3 vous donneront énormément de fil à retordre. Pour autant, si on s'énervera plusieurs fois devant cette difficulté un brin mal calibrée, on aura toujours plaisir à rencontrer ces grands malades. Et dieu seul sait qu'entre un médecin issu de Hostel, une flic sadomaso, des robots de maintenance ou un cosmonaute improvisé, on aura de quoi faire.
Et sur PC, ça donne quoi ?
En termes d'adaptation, disons que Capcom nous a habitués à mieux, du moins avec celle de DmC Devil May Cry. Ainsi, au-delà de cette surpopulation bienvenue, il est difficile de ne pas tiquer devant le niveau technique du jeu qui n'est pas franchement au niveau d'un PC. En effet, entre du tearing, pas mal de bugs de collision et un rendu finalement assez proche de celui de Dead Rising 2, on est un peu désappointé. De plus, ce portage PC est synonyme d'une kyrielle de bugs, tant graphiques que sonores. D'ailleurs, Capcom a d'ores et déjà sorti un énorme patch résolvant plusieurs problèmes, mais à l'heure actuelle, ils ne sont malheureusement pas tous résolus. Bref, bien que l'éditeur soit sur le coup, on est actuellement confronté à pas mal de soucis dont des voix françaises complètement inaudibles n'aidant pas vraiment pour l'immersion. On surveillera donc l'éditeur / développeur en espérant qu'il mette les bouchées doubles pour offrir au joueur un jeu stable et digne de la machine qui l'accueille. Néanmoins, précisons qu'en guise de bonus, Capcom a eu la bonne idée d'inclure les 4 Histoires inédites de Los Perdidos proposant des scenarii et personnages supplémentaires. Dommage cependant que Super Ultra Dead Rising 3 Arcade Remix Hyper Edition EX Plus Alpha n'ait pas été du voyage.
Le mot de la faim
Malgré tout, Dead Rising 3 arrive à contenter son monde, ne serait-ce que grâce à sa longévité s'étalant sur sept chapitres, synonyme d'un grand nombre d'objectifs à remplir. Cependant, si on éprouve encore une immense joie à retrouver ce gigantesque bac à sable où tout semble permis, on ne peut s'empêcher de se dire que Capcom Vancouver a un peu trop privilégié l'aspect « bigger, louder » en omettant le « better ». Résultat, peu de surprises dans sa construction bien que cet écueil soit en partie masqué par des idées abracadabrantesques, marque de fabrique de la série. Finalement, si on ressort satisfait de l'expérience, on imagine déjà ce que pourrait donner une apocalypse revisitée, toujours à mi-chemin entre le cinéma de George Romero et celui de ZAZ.
Points forts
- Un terrain de jeu beaucoup plus vaste
- L'ambiance apocalyptique grâce aux milliers de zombies affichés
- Le côté complètement barré du jeu
- La fabrication des armes combos n'est plus liée aux ateliers
- Les véhicules combos
- Quelques psychopathes mémorables
- Les clins d'oeil aux autres opus
- La version PC inclut d'emblée les 4 DLC Histoires inédites de Los Perdidos
Points faibles
- Techniquement, ce n'est toujours pas ouf
- Portage PC blindé de problèmes (framerate, tearing, bugs sonores, etc.)
- Difficulté en dents de scie
- Certains checkpoints mal placés
- Un gameplay qui manque toujours de précision
- Charisme du héros
- Le DLC Super Dead Rising 3 Ultra n'est malheureusement pas intégré
Pour celles et ceux qui en douteraient, Dead Rising 3 ne fait pas vraiment avancer le concept de la série en se reposant principalement sur son open world et le nombre de zombies affichables à l'écran. Un mal pour un bien serait-on tenté de dire vu qu'on retrouve tout ce qu'on aime dans la saga mais à plus grande échelle. Maintenant, difficile d'être aussi enthousiaste sur PC avec cette adaptation multipliant les problèmes techniques (bugs graphiques, sonores, tearing, framerate...). Certains ont d'ores et déjà été résolus et si ceux qui persistent devraient être bientôt patchés, on se demande bien ce qui s'est passé chez Capcom Vancouver. Mais ne crachons pas dans la soupe car si Dead Rising 3 est décevant sur bien des points, il n'en reste pas moins un immense défouloir, barré, gore et franchement réjouissant.