Un trajet en métro qui s'éternise, un embouteillage sans fin ou une conférence universitaire sur le thermonucléaire sous Brejnev : autant de raisons pour se réconcilier le temps d'un instant avec votre compagnon à face de pomme et lui procurer ainsi les égards tactiles les plus tendres qui soient. Dans une telle situation, Meerkatz Challenge devrait se montrer suffisamment coopératif pour répondre à vos attentes.
Phénomène méconnu du grand public, il semblerait que les suricates soient eux aussi en proie aux névroses les plus préoccupantes en décidant de traiter la question de la surpopulation par le suicide. En s'inspirant du mythe des Lemmings, le soft propose au joueur d'épargner le plus de créatures possible et de faire entendre raison à la communauté animale.
La récréation des petits joueurs
Sans jamais oublier de considérer la marche à sens unique des petits mammifères, plusieurs aptitudes sont mises à disposition pour les mener à bon port. Les premiers niveaux très dirigistes permettent d'intégrer au mieux un système de jeu simple par nature, allant même jusqu'à assombrir les zones déterminantes dans le déploiement de notre stratégie. Dans les faits, les aptitudes requises figurent au bas de l'écran et nécessitent d'être sélectionnées au préalable avant d'être attribuées à l'un des membres de la colonie. Dès lors, en tenant compte du nombre de sauvetages exigé pour accéder au niveau suivant et de la quantité de suricates émergeant tour à tour et à fréquence régulière du terrier, libre à vous d'élaborer un plan d'action à l'efficacité optimale. Accessoirement, notez qu'il est possible d’accélérer le temps d'action quand un mécanisme jugé satisfaisant est installé. Une fois la méthode intégrée, c'est un ensemble de quatre mondes regroupant chacun 15 niveaux aux structures intelligemment variées qui s'offre à vous.
Ici comme au dehors, c'est avec le temps qu'arrivent les premiers regrets : si l'on admet volontiers la présence d'un tutoriel lors des tous premiers niveaux, on se rend rapidement compte du désordre relatif dont la gestion de la difficulté fait l'objet. Le mauvais choix en question correspond à la multiplication des types de dispositifs pour préciser l'aspect revêche du soft, là où un nombre plus restreint d'éléments à appliquer au sein d'environnements davantage alambiqués aurait été préférable : le nombre ne fait pas toujours la force, et l'on se retrouve ici à jongler avec trop de balles pour prendre du plaisir. Par conséquent, les redécouvertes successives de nouveaux rouages dans la mécanique de gameplay correspondent à autant de phases assimilables à de courts tutoriels, avec leurs lots d'indications venant polluer l'espace de jeu. Malgré tout, il s'agit moins d'un facteur rehausseur de la difficulté que d'une maladresse embarrassante, rien qui ne devrait effrayer les joueurs confirmés pour lesquels d'autres challenges sont disponibles.
Et Dieu créa le high-scoring
Effectivement, les joueurs amateurs de défis plus corsés pourront eux aussi y trouver leur compte. Avant tout, la possibilité de déverrouiller un niveau bonus pour chaque monde apporte son petit lot d'enjeux. Pour ceux intéressés par la petite broutille, il faudra s'emparer dans chaque niveau d'une luciole dont l'emplacement peut s’avérer très peu commode, nous obligeant à revoir notre plan d'évasion de manière systématique. A cela s'ajoute l'opportunité de regrouper la totalité des rescapés une fois le niveau achevé, réclamant là aussi un peu plus d'exigence, d'adresse et de réflexion. Enfin, en termes de high-scoring pur, si l'envie de terminer chaque section avec le plus grand nombre d'étoiles se fait sentir, il vous faudra tenir compte du temps, du nombre d'ennemis sauvés et de l'économie astucieuse des dispositifs utilisables. Plus simplement, le titre remplit sans prétention les critères associés aux jeux de salle d'attente et se prête convenablement au support. Proposé à 2,69 €, la petite odyssée des suricates pourra à l'occasion vous tirer de l'ennui du moment.
Points forts
- La diversité des maps
- Quelques niveaux cruels
- La clarté du concept
Points faibles
- Un thème musical unique pour chaque monde
- Le tactile parfois peu réceptif
- La multiplication des aptitudes qui dessert le gameplay et l'immersion
Meerkatz Challenge devrait faire le bonheur des casual gamers et procurer aux joueurs plus habiles le plaisir coupable propre aux jeux pour lesquels le divertissement fait davantage office de passe-temps que d'activité à part entière. Une distraction anodine qui, bon an mal an, parvient à remplir les critères de satisfaction les plus modestes.