Véritable nanar à succès, Sharknado n'a pas fini de faire parler de lui puisque pour accompagner Sharknado 2 qui vient d'être diffusé sur le câble, les producteurs ont eu la bonne et juteuse idée de proposer un jeu mobile. Le titre reprend le même "scénario" que les films : une tempête de requins s'abat sur la ville, à vous de l'arrêter un aileron après l'autre.
Sharknado, c'est un peu le mash up improbable entre Twister et Les Dents de la Mer – une idée si saugrenue qu'elle en devient presque fascinante. Du moins en version film où le spectateur est simplement scotché à l'écran en attendant la prochaine idée farfelue qui sera mise en scène pour combattre cette tempête de squales géants. En ce qui concerne le jeu, le constat n'est pas tout à fait le même. Là où les films parviennent à offrir un crescendo de crétinerie pour transformer les requins en sushis, le jeu vidéo se montre bien paresseux puisqu'il ne repose en fait que sur trois idées qui tournent en boucle.
Le jeu vidéo Sharknado a l'ADN d'un endless runner, ce genre de jeu où le personnage court sans cesse jusqu'à ce qu'une erreur d'inattention de la part du joueur le fasse percuter un objet. Petite entorse à la règle d'or du genre, ici il ne s'agit pas de courir sans fin, mais d'enchaîner trois sections qui forment un niveau, puis de recommencer en allant un peu plus vite, avec aussi un peu plus de dangers à éviter. La première section se déroule dans les rues de New York. Le héros Fin file droit vers la tornade et doit éviter les requins qu'elle déverse devant lui. Des barricades de travaux routiers ou des bus font également partie des dangers à éviter. Fin est capable de se baisser ou de sauter, et peut courir sur l'une des trois voies de l'avenue. En glissant son doigt à l'écran, on le fait donc passer d'une voie à l'autre pour slalomer entre les obstacles de plus en plus nombreux. Le niveau se poursuit ainsi jusqu'à ce qu'il ramasse une planche de surf, un objet qui apparaît aléatoirement sur le parcours. L'obtention de la planche marque le début de la seconde phase. Un raz de marée inonde désormais la rue et le héros ne peut plus sauter ni se baisser. Il doit simplement surfer entre les requins en se voyant de nouveau confiné aux fameuses trois voies. Dès que Fin parvient à récupérer une tronçonneuse (qui apparaît aussi aléatoirement), le jeu passe enfin à la phase 3 où le héros se retrouve au cœur de la tornade, debout sur un grand requin blanc. L'objectif n'est plus d'éviter les poissons, mais de leur foncer dessus pour les tronçonner. Lorsque suffisamment de requins sont découpés, la tornade est vaincue, et le jeu reprend à la phase 1 en montant la difficulté d'un cran.
Evidemment, c'est très répétitif, et évidemment, Sharknado : The Video Game n'est pas fait pour vous occuper de longues heures durant mais plutôt par petites sessions par-ci par-là. La seule motivation est de vouloir battre son record en allant plus loin et en tuant plus de requins. Le jeu tient d'ailleurs compte du nombre et du type de squales éliminés. Plus vous tuerez une espèce donnée (requins-tigres, marteaux, blancs, etc.) et plus celle-ci rapportera de points en fin de partie. Vous gagnerez aussi du "chum" permettant de poursuivre la partie en cas de morsure, ou même de commencer directement à un niveau plus avancé sans avoir à se retaper le début toujours très mou. Pendant le jeu, Fin ramasse également des pièces. Celles-ci sont à dépenser dans la petite boutique pour améliorer les armes du héros. Des armes ? Oui, nous n'en avons pas encore parlé, mais Fin peut bien compter sur quelques armes pendant la première phase de jeu. Une batte de base-ball, une barre de métal, un club de golf ou une épée apparaissent ainsi au petit bonheur la chance pour frapper quelques requins. Hélas, ces armes finissent tôt ou tard par se casser. Les pièces permettent donc de les rendre plus résistantes. Il ne faut pas jouer bien longtemps pour se rendre compte que l'apparition aléatoire des armes, des pièces, et même de la planche de surf ou de la tronçonneuse ouvre la porte à de longues parties où il ne se passe rien et surtout où on ne récolte rien. En effet, sans arme, il est impossible de tuer les requins dans la première phase et si par malheur ni la planche de surf ni les pièces n'apparaissent sur le parcours, on se retrouve littéralement à perdre son temps devant un titre même pas spécialement agréable à regarder. Peut-être que des réglages arriveront dans des mises à jour ultérieures afin de remédier à ce problème ?
Points forts
- Prise en main rapide
- Permet de tuer le temps quelques minutes
Points faibles
- Un manque flagrant d'idées pour renouveler le jeu
- Les bonus qui apparaissent aléatoirement entraînent parfois de longues parties sans aucune récompense
- Réalisation très sommaire
- Attendre quelques secondes avant de pouvoir recommencer devient vite pénible
Quel bilan tirer de Sharknado : The Video Game ? Un bilan mitigé, c'est certain. On ne s'attendait pas forcément à une merveille, mais tout de même à un jeu plus débridé que cela, capable de rendre hommage aux films dont il s'inspire. Si Sharknado respecte les règles d'un endless runner, il se retrouve aussi vite emprisonné par ces mêmes règles sans chercher à les dépasser pour se renouveler. Sans défis spéciaux à réaliser, sans nouveaux décors à explorer, les requins ne sont finalement qu'un danger mineur et c'est plutôt l'ennui qu'il faut combattre.