Difficile, parfois, de savoir ce qui fait qu'un jeu minimaliste et conceptuel peut marcher dans un sens émotionnel et non commercial. Certaines de ces expériences sont comparables à des bulles de savon, des jeux fragiles qui ne supportent que très rarement l'attente des joueurs, ou des jeux différents sur lesquels soufflent froidement les habitudes ludiques, au risque de les voir emportés loin des regards.
Porté à bout de bras par seulement deux développeurs, Castles in the Sky arrive enfin au terme de sa gestation. Gestation qui aura permis à deux artistes talentueux de révéler une vraie petite perle de la scène indépendante.
Un jeu poétique
Si on l'analyse d'un œil de glace, Castles in the Sky est un livre interactif pour enfants reprenant le gameplay d'un Doodle Jump. Mais là où un Doodle Jump nous oblige à sauter toujours plus haut pour atteindre les sommets des classements en ligne, Castles in the Sky, lui, se termine en 10-15 minutes, nous racontant son histoire, sa belle histoire. L'histoire de Castles in the Sky pourrait être celle que l'on raconte au chevet de son enfant, loin des tourments de la vie quotidienne, juste pour l'endormir. D'ailleurs, si on parle de livre pour enfants, c'est que le gameplay proposé n'est qu'une façon ludique de tourner des pages pixelisées sur lesquelles des textes poétiques s'affichent au fil de notre ascension. Des textes que l'on pourra, par exemple, traduire à voix haute tandis que son enfant prendra la souris pour s'élancer toujours plus haut à la conquête de ces châteaux dans le ciel. Et ce, même si les développeurs admettent ne pas avoir pensé Castles in the Sky comme un jeu pour enfants, mais plutôt comme un moyen de renouer avec leur innocence. Les musiques d'ailleurs, servent d'attelles émotionnelles à ce trip narratif, qu'elles soutiennent avec brio.
Visuellement, Castles in the Sky parlera à tous ceux qui sont aisément transportés par un certain minimalisme graphique, une esthétique rétro 8-16 bits, où le pixel est roi, où le pixel est beau. Ces graphismes aux couleurs pastel rappellent ceux de Rainbow Island ou, pour prendre un exemple plus frais dans les mémoires, ceux de Fez. Et même si ce jeu est petit par sa durée, son prix, lui, reste aussi doux qu'un nuage, à peine plus d'un euro. On ne peut alors que vous encourager à tenter le voyage, dont vous ne devriez pas sortir déçu si vous avez ne serait-ce qu'une fois suivi du regard un ballon s'envolant dans les airs, en vous demandant jusqu’où il peut aller.
Points forts
- Poétique et reposant
- Un jeu à vivre en famille
- Un prix mini...
- Graphismes et musiques enchanteurs
Points faibles
- …mais un contenu riquiqui
- On en demande plus
En utilisant des mécanismes simples et accessibles à tous, les développeurs nous livrent une expérience poétique menée de main de maître. Le voyage est certes court, mais la réussite est totale, le jeu nous immergeant directement en plein cœur de son univers enfantin, porté par des graphismes somptueux et une musique enchanteresse.