Il aura fallu plus de deux ans à JAZZ : Trump's Journey pour passer des appareils iOS à la PlayStation Vita. Mais ce jeu qui mêle plates-formes et réflexion tout en s'inspirant très librement de la vie de Louis Armstrong valait-il le coup ?
Quand on voit que le héros de jeu vidéo le plus connu au monde est un plombier, on se doute que tous les métiers mènent au paddle. Cela dit, l'occasion d'incarner un véritable jazzman à l'ancienne n'est pas des plus communes. D'autant que la profession de ce cher Trump n'est pas aussi inutile que celle du moustachu puisque c'est le titre tout entier qui s'inspire de l'univers du jazz, avec un style proche de la Nouvelle-Orléans du début du siècle dernier. Voilà un jeu qui part déjà avec un bon point : une identité. Mais nous reviendrons là-dessus plus tard.
Car pour le moment, on s'intéresse à Trump, un vieux musicien qui nous raconte les péripéties qu'il a vécues dans sa jeunesse. Bien sûr, nous allons les vivre du bout de nos doigts aguerris. Le but ? Tenter de conquérir le coeur de la femme fatale Lady Coquelicot tout en essayant de fonder un groupe. Mais sur le chemin s'improviseront de multiples embûches, entre plaques mouvantes et vilains policiers. Ainsi, JAZZ se construit comme un jeu de plates-formes extrêmement classique de prime abord. Aller d'un point A à un point B en esquivant des précipices et en s'aidant parfois de lianes, on commence à comprendre le principe depuis Pitfall. La première originalité nous vient donc de l'instrument de ce cher Trump : une trompette ! Oui, on sait que vous auriez préféré un katana ou un bazooka, mais il va falloir revoir vos besoins d'éviscérations à la baisse. Cette arme du pauvre a toutefois une utilité bien singulière : elle permet de figer sur place certaines caisses et plates-formes. Vous pouvez donc activer un mécanisme faisant tomber un container dans le vide pour utiliser votre trompette pendant sa chute, l'immobilisant ainsi dans les airs afin de pouvoir monter dessus. Et voilà, une nouvelle voie s'ouvre à vous. Un concept on ne peut plus simple, mais qui suffit à accrocher les joueurs patients. Toutefois, il a du mal à se renouveler sur le long terme, et son classicisme semble le destiner à des joueurs non confirmés.
S'il y a un autre point avec lequel JAZZ fait son petit effet, c'est bien entendu son ambiance. Bien que le design soit plutôt épuré et ne présente pas de réelles performances artistiques, les environnements ont leur petit style années 20 et les personnages sont dans la même mouvance. La bande-son joue évidemment une part importante, puisqu'à chaque fois que vous trouverez un nouveau membre de groupe, vous découvrirez un morceau de jazz inédit. Cependant, petit écueil, la musique est plutôt répétitive, d'autant qu'on se coltine souvent le même thème pendant plusieurs niveaux, et les morceaux sont tous constitués de courtes boucles (parfois mal coupées d'ailleurs). Cela peut devenir gênant, notamment pour les joueurs qui essayent de récupérer les photos et les notes de musique disséminées dans les stages afin de finir le jeu à 100%. Autre écueil, cette version Vita est vendue 6,99 € contre 2,69 € pour la version originale sur iOS. Certes, on a droit à un peu de contenu supplémentaire, mais la potentielle répétitivité du jeu n'aide sans doute pas à justifier cette hausse de prix, d'un point de vue joueur.
Il s'agit d'un (quasi) copier-coller du test et des images de la version iOS.
Points forts
- Une bande-son jazzy d'excellente qualité
- Un gameplay simple, et donc accessible
- Des salles bonus retorses pour les plus hardcore
- L'histoire de Louis Armstrong réimaginée
Points faibles
- Répétitif
- Manque d'originalité de gameplay
- Les loops musicaux sont trop courts et tapent parfois sur les nerfs
- Quelques bugs ici et là (plutôt rares cela dit)
- Version Vita un poil trop chère
JAZZ : Trump's Journey fait le pari de l'originalité artistique et réussit son coup. Bien que le principe du gameplay soit au final très classique, on se prend facilement au jeu, porté par des morceaux jazzy qui collent parfaitement à l'ambiance et à l'histoire. Une récréation qu'il faut apprécier par petits bouts, sans se presser.